gare à la littérature de gare (Adrienne)
"Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages.
Ce soir là .........."
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Ce soir-là, le style était si lourd que le train dérailla.
Ce soir-là, les phrases étaient si creuses qu’il tomba dedans.
Ce soir-là, la psychologie des personnages était si mince qu’on aurait aisément pu s’en rouler une cigarette.
Ce soir-là, l’intrigue était si transparente que même le vent et la pluie passaient au travers de sa nudité.
Ce soir-là, les contresens étaient si nombreux qu’il aurait mieux valu lire le roman en commençant par la fin.
Ce soir-là , les ficelles étaient si grosses qu’elles auraient pu servir à remorquer le Costa Concordia jusqu’au port de Gênes.
Ce soir-là, le dénouement était tellement tiré par les cheveux qu’il était content d’avoir gardé son chapeau sur la tête.
C’est ainsi qu’un soir un train fut englouti par le néant de la littérature.
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