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Le défi du samedi
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23 décembre 2017

Ma Concierge S’y Connait En Musique (JAK)


Ah ! Vous me la baillez belle m’a dit ma concierge 4861


lorsque je lui annonçai qu’il fallait que nous accordions nos violons pour le temps octroyé au balayage du palier.

J’ai pas mal de contretemps renchérit-elle, et je ne mesure plus les notes et dièses-it que les autres locataires crochent sur les murs de ma loge pour me mettre au tempo.

Je dois pratiquer la division du temps, et à ce rythme là je perds la mesure.

Mes temps forts passés à regarder les Feux Du Ciel à la télé ne sont plus à ma portée. Je suis débordée.

Ah ! que viennent les silences. Je pourrais enfin prendre la pause, le temps de boire une tasse de Noire.

(C’est ainsi qu’elle orthographie son imbuvable café)


Plusieurs quarts de soupir elle m’a ainsi déblatéré sur sa techno de femme débordée.

C’est une véritable syncopé que cette concierge là.

Dans l’intervalle, J’ai pu mettre fin à cette diatribe grâce à une quinte montante que la rage avait fait vibrer dans ma gorge.

J’ai failli tomber en syncope.

 

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23 décembre 2017

Musique syncopée (Walrus)

 

Dans mon jeune temps, période qui commence à se perdre dans la nuit... des temps précisément, j'avais une cousine spécialisée dans la syncope.

À la moindre contrariété, elle bloquait sa respiration, son visage prenait une couleur violacée avant de pâlir brusquement et la charmante enfant volait dans les vaps. "Elle se pâme !" criaient ses parents qui n'avaient trouvé d'autre moyen pour la tirer de cet état que de se plier à ses quatre volontés (et plus si affinités).

Personnellement, la première fois qu'elle avait tenté ce petit jeu avec moi, je l'avais abandonnée "pâmée" au milieu de la rue. Étonnamment, au bout de quelques pas, elle était réapparue à mes côtés, comme si de rien n'était (ou presque, vu qu'elle m'avait fait la gueule tout le reste de la journée).

La syncope donc, semait le désordre au sein de sa famille.

En musique, c'est pareil : la syncope vient rompre l'équilibre de la mesure, répandant la pagaille au sein des temps forts et faibles.

Mais pourquoi donc alors utiliser un élément générateur de trouble et ne pas se contenter d'une succession de temps bien carrée ? Chaque temps à sa place et les vaches seront bien gardées !

Je vais vous le dire : pour le rythme !

Pas de syncope, pas de jazz !

Vous imaginez, un monde sans jazz...

Mais y a de quoi faire une 4862

23 décembre 2017

La fin d'un chemin par bongopinot

 

À ta première syncope
Ton cœur galope
Tachycarde en son endroit
Tout à coup tu as si froid

Au fil des années
Je te voyais t’essouffler
Mais jamais tu ne te plaignais
Et ton sourire étincelait

Quand tu prenais ma main
Nous baladant sur les chemins
Je ressentais tout l’amour
Que tu me donnais ces jours

On en a passé des moments
Assis sur le canapé blanc
À plaisanter à rigoler
À discuter à échanger

À ta dernière syncope
Ton cœur galope
Je t’ai tenu la main
Jusqu’au bout de ton chemin

Il y a longtemps maintenant
Que tu es partie maman
Et tu restes dans mon cœur
Où je garde ta chaleur

 

23 décembre 2017

Entre Joye et Walrus (Joe Krapov)

DDS 486 HOPDDS 486 HOPDDS 486 HOP
DDS 486 HOPDDS 486 HOP

Perdu chatte tigrée nommée "Connaissance".
Récompense à qui nous la ramènera.
Téléphoner au 99 99 99 99 99.
Merci d'avance.

23 décembre 2017

leçon de vocabulaire (joye)

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23 décembre 2017

Participation de Venise

v2

v

Ça déboule sur scène, comme un boxer fou avec un mépris souverain pour la Romance.

 

Il incarne le rythme binaire, le retour têtu avec une opiniâtreté fiévreuse.

Il nous entraine dans son feu incandescent, ici on s’aime à mort.

Claude couronne l’impair et relègue le pair à la table de la canaille.

On boite avec lui sur ces arythmies endiablées.

C’est tout sauf de la chanson pépère

C’est Tristan et Yseult qui se seraient pris les pieds dans le tapis

Rien ne va plus rondement sur cette scène c’est la catastrophe des ruptures

C’est la syncope avant le malaise, et par à coup sismique il fabrique un temps qui pique , qui martèle qui bourdonne .

SALUT L’ARTISTE,

v1

16 décembre 2017

Défi #486

 

Allons !
Vous n'allez pas y tomber pour si peu...

 

Syncope

 

 

4861

 

 

16 décembre 2017

Nous ont fait un envoi... massif

16 décembre 2017

Faire rhododendron (Laura) (127)

 

Faire rhododendron comme Odette et Swan faisaient cattleya sans se prendre

Pour Proust

Faire rhododendron parce que c' est aussi naturel que manger dormir ou boire

Faire rhododendron le matin au réveil comme un joli salut à l' "aurore grelottante aux doigts de rose[1]"

Faire rhododendron après le petit déjeuner parce que ça fait digérer l’exercice physique

Faire rhododendron avant et après la lecture car le plaisir du corps n' exclut pas celui de l' âme

Faire rhododendron car tu es plus beau à contempler qu' un massif de Bretagne

Faire rhododendron sur une chanson de Johnny douce ou énergique

Faire rhododendron  pour la tendresse et la violence, te dévorer et être tendre

Faire rhododendron parce que c' est bon de  caresser ton corps de rêve

 



[1] Homère

 

16 décembre 2017

Une journée d'automne (maryline18) (2)

 

C'est dans un toubillon sans nom,

Que le vent hurle sa colère,

Arrachant les rhododendrons

Et les jetant sur la barrière .

 

C'est dans un tourbillon d'automne,

Que les pétales clairs s'envolent,

À présent dans un nouveau rôle,

Vers un tapis de feuilles jaunes .

 

C'est dans un tourbillon d'humeur,

Que mon écharpe bleue s'enroule,

Ne cachant guère ma douleur,

Je cours et pleure tout mon soûl...

 

C'est dans un tourbillon d'amour,

Que j'ai baissé mon bouclier,

Et pour venir à ton secours...

J'ai attaché mon tablier .

 

C'est dans un tourbillon mon coeur,

Que tu as ruiné mes espoirs,

Regarde un peu ces jolies fleurs,

Elles s'enfuient avec moi ce soir .

 

C'est dans un tourbillon, mon "con",

Que je reprends ma liberté,

Mon "dégagement" a un nom,

Il s'apelle l'égalité !

 

C'est dans un tourbillon d'alcool,

Que tu passeras la soirée,

Oui, j'entends ton corps qui s'affole,

Je n'ai rien fait pour le dîner !

 

C'est dans un tourbillon brumeux,

Que tu découvriras demain,

Vert, sur les chemins sinueux,

Qu'à la banque, tu n'as plus rien !

 

La morale de cette histoire :

Attention aux rhododendrons,

Ne laissez pas leurs pétales choir,

Ou, à clé, fermez la maison !

 

16 décembre 2017

Fleur pèle le Rhin (joye) (491)

Mon premier se trouve pendant ou après un repas riant chez les Grecs.
Mon deuxième est perdu pour le chiro dans l'orchestre.
Mon troisième se garde comme le chien de mon dentiste.
Mon quatrième seconde le chaux, le goût, et la philo.
Mon tout se dit vulgairement aux potes aux roses aux Alpes.

Qui suis-je ?

16 décembre 2017

Au jardin des sciences par bongopinot (195)


Au jardin des sciences
Dans une bonne ambiance
Dans une vraie cadence
Où entre deux silences

On a mis dans des pots ronds
Sous l’arbre aux faucons
Au coté de vieux bidons
De jolis rhododendrons

On y a mis de la terre
De la terre de bruyère
Que l’on a prise dans la serre
Tout près d’un drôle de lierre

Et pendant la journée
Vous pouvez les admirer
Sur ce banc oublié
Confortable à souhait

Mais si vous n’aimez pas
Il n’y a pas de tracas
Regardez les fleurs d’acacia
Ou bien ce chat angora

 

16 décembre 2017

Participation de petitmoulin (55)

 

Ma première rencontre avec le rhododendron eut lieu dans une classe d'école élémentaire. Je dus copier trente fois ( la semaine dernière, j'aurais dit deux fois quinze...) son nom pour l'avoir orthographié "rododindron".

Je ne connaissais alors ni la plante elle-même, ni l'existence du mot "phonétique".

Voilà comment tout élan pour relever le défi a été brisé !  

 

16 décembre 2017

Y aller à la ache (Joe Krapov) (430)

DDS 485 110423__07

Plus je regarde cette plante, plus j’examine le mot qui la désigne et plus je me dis que la lettre «h» ne sert absolument à rien.
Qui est-ce que ça gênerait, qu’on écrive son nom "rododendron" ?

C’est comme la route du rum. On se doute bien qu’elle ne croise pas la route du Rom et si Rome ne s’est pas faite en un jour, ce n’est pas la hache de Clovis qui va y changer quelque chose. Au vase de Soissons peut-être mais à l’omophonie, que dalle !

Le facteur résus, les bords du Rin, la rapsodie de Liszt, la rétorique, le rinocéros, l’oto-rino, la rubarbe, le rume. Tout le monde me comprend, non ?

Gardons le rytme. Allons voir du côté du T. Le tym et la farigoulette, la talasso, le taumaturge, le téâtre, la téologie, le téorème, la téorie. Vous me suivez toujours ?

Il y aurait bien le thé et le té, le therme et le terme, le thon et le ton. Aurais-je tort, par Tor ?

Même là où on l’entend, là où il change le son de la lettre, comme dans "shérif", "show" ou "shopping" qu’est-ce qui nous empêche d’avoir une seule graphie ? "Chérif", "chow", "chopping" comme "chat" et "chien".

Et le ph ? » vont demander les chimistes. Le ph c’est f, un point c’est tout. Philippe, Felipe, pharmacie, farmacie, je t’écrirais tout ça en fonétique, moi, tiens ! C’est ma nouvelle filosofie !

Je te la donnerais à bouffer aux piranas, la lettre « h », je l’enverrais se balader au Gana. Jamais je n’aspirerais le aricot, c’est des coups à périr étouffé.

Suffit avec Jean Anouilh ! Plus personne ne sait qui c’est ! Finissons-en avec Jonny Allyday !

La réforme de l’ortografe, finalement, ce n’est pas grand-chose à mettre en place. On déplace juste Aïti et le Onduras dans le dictionnaire et on se retrouve avec un alphabet de 25 lettres. Tout le papier qu’on économiserait ! La place qu’on gagnerait pour écrire sur Twitter ! Les jeunes feraient moins de fôtes !

Elle n’est pas plus belle comme ça, la vie, avec l’ortografe simplifiée ? C’est-y pas le boneur de marcher sur les trasses d’Alfonse Allais, natif d’Onfleur ?

Merci, les rododendrons !

16 décembre 2017

C'est vous qui voyez (Vegas sur sarthe) (379)

 

v

 – Cette nuit, docteur... j'ai rêvé de rhododendron
 – De rhododendron?
 – Oui docteur, avec une hache et trois dés
 – Une 'h' et trois 'd', tout ça me parait orthographiquement normal
 – Et médicalement, ça vous parait comment, docteur?
 – C'est à dire que le rhododendron ne supporte pas le calcaire
 – Ah! Vous pensez que je devrais traiter mes canalisations?
 – Ça ne peut pas faire de mal mais pour l'enfouissement il faudrait prévoir un trou beaucoup plus grand avec de la terre de bruyère
 – Euh... je n'avais pas pensé à une mise en terre aussi rapide
 – Rien ne presse, monsieur... vous avez jusqu'à l'automne prochain pour creuser
 – ça me laisse peu de répit quand même. Et si je rêve d'un autre arbuste entre temps ?
 – C'est vous qui voyez, le rhododendron est particulièrement résistant aux maladies... enfin... c'est vous qui rêvez. Dans tous les cas il faudra soigner l'arrosage mais sans jamais laisser les pieds dans l'eau
 – Pour ce genre de cérémonie, dans ma famille on n'a jamais lésiné sur le champagne
 – C'est vous qui voyez, pourvu que vous enleviez tous les ans les parties fanées ou mortes
 – Je pensais qu'on fanait et qu'on mourrait d'un seul bloc, mais si vous dites qu'on peut choisir des parties...
 – On ne peut pas choisir monsieur, c'est la nature qui décide
 – Oui bien sûr
 – Au fait je ne vous ai pas demandé... il était de quelle couleur le rhododendron de votre rêve, si vous rêvez en couleur bien sûr ?
 – Rose saumon... et flammé de jaune orange
 – Alors c'est un Azor, monsieur. Vous auriez pu tomber plus mal
 – Euh... oui mais je n'ai aucun costume qui s'accorde avec du rose saumon
 – Dans votre cas le plus important pour l'harmonie des rêves c'est la couleur du pyjama
 – Euh... je dors nu, docteur
 – Je vois... il faudrait en discuter avec votre épouse
 – Oh vous savez... elle... les fleurs c'est le dernier de ses soucis
 – Le souci – sans vouloir vous alarmer – c'est froideur et cruauté
 – A qui le dites-vous docteur! Je préfère ne pas m'étendre et rester avec mes rhododendrons
 – C'est vous qui voyez
 – Bon et bien, ça va me coûter combien ?
 – Un Azor ordinaire c'est dans les 35 euros mais le rose saumon est plus...
 – Non docteur, je vous parlais du prix de la consultation
 – Je vais vous faire une fleur, aujourd'hui je ne vous demande rien
 – Euh... on va donc se revoir alors ?
 – C'est vous qui voyez
 – Vous m'avez rassuré !

 

 

16 décembre 2017

Participation de Venise (388)


Il est arrivé un matin pour y vendre ses rhododendrons au prix qu’il estimait justifié.
Après tout, c’est en Angleterre que des millions d’individus avaient fait fortune.
Il avait emporté avec lui ses rhododendrons enveloppés dans de vieux journaux qu’il serrait contre sa poitrine .

Un violoniste avait pris place à côté de lui, et la foule s’entassait joyeusement autour d’eux.

v1

Le temps avait l’air de s’écouler lentement, et la fluidité de l’archet captivait l’auditoire.
La mélodie avait l’air d’annoncer, l’inutilité de la vie ,alors que les rhododendrons refaisaient surgir la présence précieuse des printemps disparus.
Personne n’avait l’air de faire attention aux nuages sombres dessinés dans le ciel qui annonçaient l’orage.
La ville encore fraiche de la rosée du matin était lumineuse sous ce ciel d’orage.
Le jeu des formes et des couleurs des rhododendrons pouvait être les dessins d’un enfant.
C’était l’heure où LONDRES redevenait un village.
C’était comme l’enfance qui faisait retour dans ce doux hiver, puis la foule s’est extraite de sa torpeur et le pouvoir du violon s’est mis a jouer en discontinuité jusqu’à ce que l’orage éclate.
Maintenant le violoniste et le vendeur de rhododendrons assis à la même table boivent un verre chaud de vin rouge aux écorces d’orange.
Lui était de Varsovie et avait bien connu CHOPIN, l’autre avait été le jardinier de Georges Sand.

v2

L’un avait un profil vaporeux, l’autre avait le visage plat comme une feuille et tous deux regardaient les rhododendrons sous la pluie.

Partout où je vais, dit le hongrois, je pense, à la maison de mes parents et moi dit le jardinier c’est la première fois que je quitte mon pays natal.
Puis les mots ont fondu dans le crépuscule londonien.

 

16 décembre 2017

Vous me connaissez... (Walrus) (354)

 

... après avoir lancé le sujet, je me suis demandé ce qui avait bien pu me pousser à le choisir.

Peut-être sa sonorité, ou l'orthographe tarabiscotée de cet "arbre rouge".

Ou alors, c'est à force d'en voir des massifs entiers au domaine des Trois Fontaines en promenant le chien ou aux alentours du palais royal de Laeken devant lequel je passe à peu près quatre fois par jour.

Ou peut-être bêtement parce que mon pays est réputé pour ses producteurs d'azalées.

Quoi ?

Ben oui : rhododendrons et azalées, même combat ! Je vous montre :

w

 

Et moi, quand on me dit azalée, ça va tout de suite beaucoup mieux parce que je pense immédiatement "Ellington".

 

9 décembre 2017

Défi #485

 

Je sais, je sais...
Y en a qui n'aiment pas !

Mais même ça,
ils peuvent le dire...

Rhododendrons

 

 

9 décembre 2017

Ont composé le numéro des urgences

9 décembre 2017

Il était quinze heures...(maryline18) (1)


Elle aimait la plage et ses embruns comme d'autres aimaient les centres villes et les magasins. Du haut de son balcon, à demi-allongée sur un long fauteuil, un châle mauve, crocheté sur ses épaules frèles, Albertine pouvait rester là des heures immobile, comme happée littéralement par cette vitrine mouvante. Elle fermait les yeux afin de faire corps avec cette nature adorée depuis l'enfance. Elle s'abandonnait totalement jusqu'à se laisser bercer par les vagues. Cent fois elle bondissait, son cœur se soulevait, l'accompagnant jusqu'au trait d'horizon puis elle s'échouait autant de fois sans peur ni regrets, sur le sable tiède. Elle redevenait une toute petite fille en maillot de bain bleu, parsemé d'étoiles de mer rouges. C'était le tout début, le temps des jeux jusqu'à l'épuisement, des belles espérances, des grands défis...Elle courait, courait, ses mollets ronds en devenaient presque douloureux, mais la vague gagnait toujours en rapidité. Ses orteils se recroquevillaient pour échapper aux morsures des coquillages brisés, et, pour ensuite s'enfoncer dans le sable mouvant. Ses oreilles bourdonnaient, remplies du râle de la bête qui, bavant une écume blanchâtre, vomissait des algues gluantes et brunes qui lui arrachaient des cris nerveux. Son petit corps surpris tremblait et tous ses poils se dressaient, son souffle s'étouffait dans sa gorge qui laissait alors s'échapper des cris d'effroi qui faisaient se retourner tous les baigneurs. Des mouettes hurlantes la sortaient parfois de ses rêveries. Elle les suivait quelques intants mais se fatiguait vite de leurs danses trop rapides, alors elle posait son regard sur un point imaginaire au beau milieu des flots. Quand ses jambes le lui permettaient encore, elle descendait se promener à marée basse. Elle écoutait le chant des vagues. Souvent mélancolique, il lui arrivait de livrer à la nature ses préoccupations du moment à voix haute, en marchant...Elle parlait de ses enfants qui étaient toujours en voyage et de ses petits-enfants qui grandissaient si vite. Elle se languissait de les revoir, peut-être viendraient-ils pour Noël, si le temps s'y prête bien sur...ou pour Pâques...

Oh elle ne se plaignait pas, elle s'occupait, elle tricotait des cache-nez pour tous, des bleus, des rouges, ou avec des rayures. Elle finissait les pelotes entamées, il ne fallait pas gaspiller les restes de laine. Tout était prévu, quand ils viendraient elle leur ferait un gâteau avec du bon beurre doux, des oeufs frais du marché, elle demanderait à la voisine de lui en acheter. Il embaumerait la maison, c'est sur. Avec le gâteau ils dégusteraient la bouteille de cidre doux qui attend sur l'étagère de cave entre les boites de ravioli et de sardines. En vieillissant, on mange moins, voila ce qu'elle se disait rien que pour elle, pourquoi cuisiner pour un estomac si vite rassasié.

Ces derniers temps, sa tête lui jouait des tours, elle oubliait de manger, comme dimanche dernier , je suis arrivée pour faire son ménage comme tous les lundis, elle déambulait en chemise de nuit. Elle cherchait partout la graisse à frire pour préparer des frites pour tous ses enfants qui devaient arriver sous peu...Les plats livrés par la ville s'accumulaient dans son réfrigérateur, elle n'y avait presque pas touché. Elle n'avait mangé que des yaourts, avait laissé les pots vides de part et d'autre, et des paquets de biscuits. Chaque lundi je reprenais le train en marche pour ainsi dire et la replaçais sur les rails de sa vie. On arrachait les petites feuilles en trop du calendrier et on parlait des jours, des saisons, du temps et je lui préparais une bonne soupe qu'elle avalait avant que je reparte. On parlait beaucoup, elle voulait tout savoir, mes joies, mes peines, mes amours...Je l'aidais à s'habiller et je coiffais ses longs cheveux gris. Parfois je lui faisais des nattes et on riait à gorge déployée. Elle me racontait sa vie pendant que j'époussetais les cadres posés sur des napperons en dentelle. Son regard s'éclairait et ses joues rosissaient quand elle me racontait les jours heureux, les enfants, les amis, les dimanches. Albertine voulait m'aider à plier les serviettes quand je pliais son linge, à ranger les couverts quand je faisais sa vaisselle. Le temps passait si vite près d'elle, trop vite, on avait le mème âge, celui de vivre, de rire...C'est lundi à quinze heures que je l'ai retrouvée étendue en bas de l'escalier. Des pelotes de laine avaient dévalé, l'accompagnant dans sa chute mortelle.

 

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