Mon drôle d’arc-en-ciel (Val)
Le noir. Le noir, ça ne peut être que la tristesse, me direz-vous. Noir chagrin. Accablement, mélancolie, détresse, froids et peur. Lieu commun…
Mon noir à moi est rassurant. Le noir m’est calme et familier. Tranquille. Noir sérénité. Noir sécurité. Noir… comme à la maison. Mon peignoir est noir, mes cheveux sont noirs, et je souligne mes yeux de noir. Le noir et moi… le noir est moi.
Gris foncé. La mélancolie, ce serait plutôt le gris foncé. La douce mélancolie du gris foncé, c’est quand le noir et le blanc se rencontrent, mais que le noir domine un peu, que le blanc le laisse dominer. C’est beau, le gris foncé.
Gris clair. Le gris clair c’est la paix intérieure, propice à la méditation. Le gris clair, c’est être au volant, seule dans sa voiture, un jour de pluie. C’est rouler dans la brume, entendre ses essuie-glaces balayer les gouttes d’eau, aimer ça, et ne pas être pressé de rentrer.
Marron. Mes enfants n’aiment pas le marron. Ils associent cette couleur à tout ce qui est sale. C’est si injuste de ne pas aimer le marron. Il est si conciliant, le marron. Pour moi c’est la couleur des compromis, des demies-mesures, des concessions. C’est une couleur chaude, mais pas trop. Marron caramel, marron miel, marron chocolat. Parfums au choix !
Avec quelles couleurs ne s’accorde pas le marron ? Elles sont peu nombreuses. Le marron est beau joueur.
Choisir le marron, c’est ne pas oser le jaune qui aveugle, et trouver le blanc et le beige trop fades. J’aime les compromis. Pour moi, un compromis, c’est moins renoncer et être indécis que de choisir de faire tous les choix.
Blanc-beige. J’avais huit couleurs, il n’en fallait que sept. J’ai associé ces deux-là, parce que ça ressemble à « blanc-bec », ça me va. Le blanc c’est ma joie. Je n’y vois aucune pureté, aucune virginité, aucune chasteté. Mais plutôt l’éclat, la jouissance. Blanc gaieté et griserie. Blanc d’été. Trois gouttes de lait qui s’échappent d’un sein tiède. Le blanc qui rit à la vie…le beige qui le suit...
Orange. C’est la confiance. Confiance en l’autre, confiance en soi. C’est la solidité. C’est juste ce qu’il faut de cran et de conviction pour prendre une décision. C’est une certitude, le orange. C’est un engagement.
Rouge. Audace. Point de sang, ni de vin, ni même de feu, ni d’amour, ni de passion. Le rouge, c’est mon audace. S’empiffrer de groseilles dans le fond du jardin et revenir avec sa robe du dimanche toute tachée par le jus des fruits. Le rouge, c’est oser ce qui n’est pas permis. Le rouge, comme un brin d’effronterie.
Le rouge, la touche d’insolence assumée, qui tranche si bien avec le noir.
Le rouge et le noir. Mes préférées…
Le rouge… le noir. La boucle est bouclée.