Participation de Venise
Les géants avaient décidé de me confier une étrange graine qui devait disaient ils élever ma conscience.
Ils m’avaient observé quelques secondes en souriant et les géants avaient doucement refermé la porte.
C’était une graine forte étrange composée de feuillets mouchetés d’encre noire.
Mais, ce sont mes pieds qui retenaient plus aisément mon attention.
Je savais que les géants n’aimaient pas ce genre d’exploration, mais je savais leur tenir tête.
Les méandres paresseux des nuages me tenaient compagnie et je délaissais peut à peu la graine aux feuillets multicolores.
Comme une tige de bambou au milieu d’un fleuve, je dormais quand les géants qui rôtissaient à petit feu sur la pelouse se mirent à pousser d’étranges cris.
De la fenêtre on pouvait voir le soir tombait, les collines étaient roses et nacrées comme les ongles des géantes aux gros seins.
Un profond sentiment se solitude s’empara de moi et je me mis à observer les étoiles.
Souvenir d’enfance Albert Einstein.
Couronné Mot (Prudence Petitpas)
Juteusement sur le papier
Eclaboussé, il s’est jeté
Contre la feuille et tout trempé
Le mot aspirait à sécher…
Jalousement sur le carton
Il rêvait d’être polisson
Et joyeusement, s’est déclaré
Etre le maître des mots usés…
Cérémonieusement,
S’est fait couronné
Par des phrases entrecoupées
De tout plein d’onomatopées
Faisant : ho, ha, hé, t’es pas gêné ?
Le mot juteux a déclamé
Etre le roi des mots bafoués
Célestement a paradé
Au milieu des calembours interloqués
De pouvoir jouer sur les mots
Sans causer d’autres maux
Que le vacarme d’une feuille remplie
De lignes et de signes amis
Qui réunis, enfin se livrent
Afin d’écrire le plus beau livre…
Que même un enfant pourrait lire…
Défi #260
"La trouille" (Djoe L'Indien)
Lorsque j'ai voulu attraper l'os
Le premier des cerbères a grogné...
Le second s'est mis à marmonner :
"Grunffff... Si tu y touches je te mords..."
Il faut dire à ma décharge
Qu'il était persuasif
Mais (je sais c'est un peu lâche)
A mon cou j'ai pris mes pieds
Je me suis carapaté
Et depuis cours sans relâche...
La maison close (Vegas sur sarthe)
MONSIEUR ARNAUD (Lorraine)
Monsieur Arnaud, je l’aime bien. Il est toujours habillé en noir et comme c’est l’été, il porte un beau panama sur ses cheveux blancs. Il habite le haut de la rue où les maisons ont des balcons et des poignées de porte en fer forgé. Nous, on habite en bas, juste à côté de la menuiserie et je joue sur le trottoir avec ma grande poupée Muguette.
Dans sa promenade, Monsieur Arnaud s’arrête quelquefois. Il m’offre un bonbon mais je dis non, maman m’a appris à ne jamais rien accepter d’un inconnu. J’ai 5 ans. Ce jour-là, il demande:
- Tu as d’autres poupées que Muguette?
- Oui, des toutes petites, pour jouer dans ma maison de poupées.
- Eh bien moi, j’en ai une dans ma poche. Tu veux la prendre?
Et comment! Je glisse ma main; ce que je sens c’est une drôle de chose molle et tiède sur laquelle je tire un peu, perplexe.
- Viens avec moi, dit vivement Monsieur Arnaud, des poupées j’en ai plein à la maison.
Je tiens toujours dans mes bras la grande poupée Muguette. Qui dira comment naissent soudain la méfiance, le sang-froid, la ruse? Et je m’entends dire tout de go:
- Monsieur Arnaud, je vais déposer Muguette et je reviens....
Il a un sourire compréhensif et rêveur et moi une frousse rétrospective qui me donne des ailes. Je n’oublierai jamais le visage de maman quand j’ai crié:
- Maman, il y a un méchant monsieur en bas et il m’attend...
Elle decend aussi vite que je suis montée, moi sur ses talons et il est là, en effet, surpris, puis inquiet, tandis que maman hurle:
- Espèce de saligaud (tiens, d’habitude elle me défend de dire ce mot!), Attendez que j’appelle la police, sale type...
Le carrefour est juste en face, l’agent fait la circulation, il dit qu’il ne peut pas quitter son poste, il conseille à maman d’aller au bureau de polce déposer plainte. Nous y allons. Monsieur Arnaud s’est éclipsé depuis longtemps.
On n’a rien retenu contre lui. La police est venue à la maison, on m’a posé des questions, pourquoi j’avais dit que Monsieur Arnaud était un méchant monsieur alors que je le trouvais gentil? Un déclic soudain, sans doute, le brusque souvenir de mes parents qui me mettaient en garde depuis longtemps contre ces “méchants monsieur” qui aiment bien les petites filles. Et sans doute le sentiment brutal d’une anomalie...
Les mois s’écoulèrent. Monsieur Arnaud ne passait plus devant la maison. Et l’hiver revint.
Un soir, Georgette qui était dans ma classe ne rentra pas de l’école. Ses parents avertirent la police qui débarqua en trombe chez Monsieur Arnaud. Georgette était dans la cave. Nue. Morte. Et à côté d’elle, Monsieur Arnaud pleurait.
Passer les trois portes ... ou pas ! (Zigmund)
Il m'était arrivé, il y a bien longtemps de passer cette porte, en invité, pour partager un café.
Pour diverses raisons je n'avais pas souhaité entrer là comme initié.
Déjà mon trop grand penchant pour le désordre...
Mais j'avais remarqué cette sonnette et interrogé mon hôte lequel avait répondu :
la sonnette ? oh, simple ornement, elle ne fonctionne plus depuis bien longtemps !
...
J'ai attendu d'être presque adulte pour me mettre à tirer les sonnettes ; quand j'étais lycéen, je le faisais systématiquement sur le chemin du stade, pour exprimer ma révolte,et mon désaccord avec les activités sportives proposées. Le jour où quelqu'un est sorti et m'a engueulé ainsi que mon prof, j'ai stoppé mes nuisances et me suis cru guéri.
Sans doute ne l'ai je pas été complètement, peut être suis je resté un grand ado, quelque peu bancal aujourd'hui.
...
Bien des années plus tard, je marchais péniblement en m'appuyant sur ma canne, dans cette "rue de la sonnette de la Loge".
En repassant devant la grande porte, je me souvenais de cette ancienne incursion du "côté de la lumière".
J'ai regardé la sonnette, quelques minutes, l'ai prise en photo... j'étais seul dans la rue... le bâtiment semblait inoccupé.
Bref, je n'ai pas résisté longtemps, et j'ai tiré la langue du lion.... où était le problème puisque ça ne marchait pas ? je suis sûr que vous auriez fait pareil...
Sauf que ces traîtres avaient réparé la sonnette, et que j'ai bien entendu une sonnerie retentir à l'intérieur !
Aïe !
Pas question de courir,(entraînement insuffisant) ... La seule solution consistait à continuer ma route le plus dignement possible : qui pourrait imaginer qu'un bourgeois quinquagénaire pourrait tirer les sonnettes ?
Je ne me suis forcé à ne pas me retourner quand la porte s'est ouverte et que j'ai senti dans mon dos le regard scrutateur du "frère servant" cherchant le jeune polisson sans doute responsable de ce forfait.
S'il m'avait appelé, j'aurais répondu froidement et avec aplomb : "le gosse est parti par là...voyons monsieur, vous pensez bien que ce n'est plus de mon âge de tirer les sonnettes ! "
Si un jour je souhaite passer ce type de porte, il faudra que j'avoue mon forfait (et mon mensonge.)
Je crois que, comme Papageno, je ne suis pas prêt tout simplement.
...
La porte emmenée dans une plaisante chute ! (JAK)
Oh Sésame ouvre toi ! Oh porte mystérieuse
Défendue par des lions aux gueules alarmantes
Derrière toi j’imagine mille fées bienveillantes
Ou quelques diables dansants, malins et malfaisants
Génie, oh toi sésame fonctionne tout comme une clé
Pour ouvrir cette porte sur ses gonds vieillissants
Découvrant mille choses que je voudrais saisir
Foin des incertitudes, que ma curiosité va peut-être subir
Vais-je donc m’avancer sans protéger mes yeux ?
De l’horreur que taisent tous ces Arcanes prestigieux
Secrets, pouvant uniquement être connus
Des seuls initiés dont, c’est certain, je ne suis.
Ou bien tout grand vais-je les ouvrir, émerveillée
Éblouie devant toutes ces fééries devinées
Qui présagent bien des choses humaines à creuser
Pour une introspection au profond de moi-même
Car, porte Mystérieuse qui semble si bien close
Ne dissimulerais tu pas mon âme enlisée
Dont je n’ai à ce jour connu la profondeur
Ange ou Démon je ne le devine pas encore
De t’ouvrir vais-je pouvoir enfin apprendre
Autres choses que tout être qu’il soit dur ou tendre
N’est qu’un pauvre hère sur cette terre de méandres
Parmi tant d’autres hères et qui n’ont encore jamais pu
Savoir la vérité sur eux, ou seulement voulu ?
Oh Porte fermes toi sur toute cette inquiétude !
Dans aucun parchemin, ne s’inscrit, de l’humain la finitude,
Insinuant le lien entre son extérieur et son intime
Des fins fonds ténébreux aux lumières des cimes
Et puis…..
Un courant d’air coquin m’a vivement réveillée
De mes rêves d’inquisiteur de l’âme j’ai vite dégringolé
Mon esprit pragmatique a repris, le dessus
Et là, dans cette brocante, cette porte vermoulue,
Après m’avoir fait rêver, m’a alors convaincue
De l’acquérir, pour clore ainsi mon gentil poulailler
Afin que nulles poules ne puissent s’en échapper
C’est dès lors, qu’avec splendeur l’enclos des poules elle a fermé
Permettant alors à tous mes visiteurs à leur tour de rêvasser
Devant elle
et,
Désormais, c’est ainsi que vous la verrez
Nota pour la chute,
Sorte de suite à mon
Défi du 20 juillet 2013
(Non préméditée)
Mes poules à plumes, les poules à moi. (JAK)
jakepistolaire3.blogspot.fr
THANATOPRAXIE (joye)
Quand je ne serai plus, ayant vécu ma vie,
Je voudrai que ces chiens me montent bien la garde.
Sur les poignées en noir de mon cercueil garni,
Ils mordront chaque main trop triste ou trop gaillarde.
Et quand les loups d’enfer hurleront à me voir,
Ces deux, lâchant leur proie, iront à ma défense.
Montrant leurs crocs luisants, ils mordront les mollets
De chaque rabat-joie dans les environs denses.
C’est bien la moindre chose que la mort me devra :
Un lieu pour le repos qui un jour me viendra.
Quand j’aurai eu mon dû, et tout mené à bien
Je voudrai m'endormir, ô sacré nom d’un chien !
Participation de Venise
À peine, l’obscurité était –telle tombée que les masques firent leur apparition dans les rues.
Sous la pâle clarté de la lune, encapuchonnés comme Des Moines qui émergent de tous les coins des rues, de mystérieux personnages criaient
CARNI VALE
C’était l’adieu de la chair à l’année
Seule une porte exprimait le silence.
Considérant d’un air impavide les masques qui passaient et repassaient
Devant elle en s’étreignant comme des ours.
On raconte qu’elle gardait le tombeau d’une jeune byzantine
Qui la nuit du carnaval s’échappait du cercueil
Et sous une cagoule de velours rouge, cherche des mains d’hommes.
Soudain dans la cour , sous le porche à la lueur sinistre du réverbère la porte s’entrouvrit
Et laissa apparaitre un grand escalier.
Comme une liane dans une jungle elle dévala les marches et traversa un réseau de serpentins multicolores alors que des chandelles se consumaient dans le hall.
La porte se referma alors, libérant les parfums de la belle Byzantine.
La jeune femme fendit la foule de masques en souriant sans se retourner
Et se mit à courir non : pas ce soir dit-elle à de jeunes colombes
.Soudain des cris de bienvenue lui allèrent tout droit au cœur.
Vous voilà dirent-ils avec un soupir d’aise.
Mon temps est compté dit elle la porte se refermera sur moi à minuit.
La sombre beauté de la Byzantine semblait s’épanouir dans la pénombre.
Ses colliers barbares réfractaient l’éclat de ses yeux.
On dit que chaque année la princesse byzantine traverse le carnaval de Venise flottant toute la nuit à la surface de ma mer Adriatique
Défi #259
Sixième photo des défis de l'été :
Ne restez pas à la porte !
Entrez, si vous l'osez ...
Et envoyez vos participations à
A tout bientôt !
Ont écrit à la chaîne :
Participation de Venise
Au cimetière des vélos , rouille celui de
FAUSTO COPPI
Il ne faut pas avoir une mémoire ingrate pou lui
Car il nous a fait rêver ;
Sur les sommets des Alpes.
Au cimetière des vélos rouille celui de
Merckx et Poulidor.
Fiers et robustes ils ne faisaient pas les mariolles dans les descentes du Ventoux.
Ils sont des vainqueurs et semblent tout ignorer de leur passé.
Au cimetière des vélos rouillent mon petit vélo
Celui qui n’a jamais gagné une seule course
Quand mon chapeau enfoncé sur ma tête je partais avec lui à l’école.
A mi-novembre le froid était déjà piquant, je choisissais les rues secondaires
La via del volté la via COPERTA
La plupart du temps je passais inaperçue.
Parfois pour regagner la maison je passais par les remparts de PORTO RENO où s’installaient pour la saison d’hiver les manèges avec son petit parc d’attractions.
Chacun de ses détails de l’enfance surgit à chaque fois que derrière le jardin se profile mon petit vélo.
Le critérium des Vieux Clous (Vegas sur sarthe)
Dans la roue de Sebarjo (Joe Krapov)
1
Sur son triporteur
Pédalant allègrement
Darry fait écowl !
http://www.youtube.com/watch?v=jh81YHMBfos
2
Corsica nostra !
Pourquoi donc mon pneu avant
A-t-il éclaté ?
3
En Corse et partout
Le port... d'armes est prohibé.
Oui mais... la seringue ?
4
Marius et Olive
Sont arrivés détachés
Les mollets en pièces !
5
Son côté fleur bleue
La bonne soeur le cultive
Sur son cycle. Amen !
6
En Camargue on voit,
Belge, vainqueur du Giro,
Un grand Flamand rose !
7
Les filles des Forges
Leur livre préféré c'est
La bicyclett' bleue !
8
La star du vélo
De Brest à Besançon
Brille dans l'été
9
Passer la muraille
Et foncer droit dans le mur
Ca, Marcel aimait !
10
Portant nom de fleurs
Les bateaux s'en vont, vainqueurs,
Fleurir l'océan.
Delphine en Bata
S'en vient près de l'océan
Fleurir le vainqueur
Delphine Batho
N'a pas convaincu céans :
Se trouve un peu fleur.
Près de Saint-Malo
Ce qu'assène Malaussène
Me fait mal aux seins
La bouche (bo) bée
Daniel Pennac croire
Au Vélo breton
11
Tour de France
Odyssée de mon enfance
Gardée dans mon coeur !
Même si mal entraînés,
Chantons tous avec Trénet !
12
Toi et moi, là-haut
Nous chantons André Bourvil
(http://www.youtube.com/watch?v=WizGTZtjgvo)
Un boeuf sur le toit !
13
Un air plein d'entrain
Retentit joyeusement
Dans la rue d'Antrain
Tout cela se passe à Rennes
Où l'on aim' la petit' reine !
14
Pierre de rosette
Pour gagner la Tête d'or
Prends du champ, beau lion !
Echappé hier aux griffes
Dans l'ascension d'Aubier l'X
(N'importe quoi !)
15
Franck Pinard, caviste
En possédera peut-être ?
C'est là son rayon !
http://joekrapov.free.fr/public/0711/070114_39.jpg
16
On soupçonnerait
De survol à la roulotte
L'aigle du Ventoux !
17
The tea on the bike
Is it run against the clock ?
(or the five o'clock ?)
Amazing ! This is my first English haïkaï !
18
Elephantastique,
Le vélo-caméléon
Devenu Elmer !
19
Foncer dans le mur,
Finir en cyclorameur
Sur la barque bleue !
20
Comble de malchance :
Attraper l'avarie-selle
Sur le tour de France !
21
Pour nous mettre au vert
Faisons flèche de tout bois
Avec Sebarjo !
N.B. Le tour de France en haïkus 2013 a été remporté par les Petits-Bretons de Rennes, M. Sebarjo premier devant M. Joe Krapov, mesdames les championnes de Belgique (Adrienne Merckx) et d'Iowa (Joye Armstrong) ayant renoncé à concourir cette année. Le parcours du vainqueur, avec les crédits photographiques, se trouve ici :
http://sebarjo.canalblog.com/archives/haikus_de_mon_tour_de_france/index.html