Participation de Venise
À peine, l’obscurité était –telle tombée que les masques firent leur apparition dans les rues.
Sous la pâle clarté de la lune, encapuchonnés comme Des Moines qui émergent de tous les coins des rues, de mystérieux personnages criaient
CARNI VALE
C’était l’adieu de la chair à l’année
Seule une porte exprimait le silence.
Considérant d’un air impavide les masques qui passaient et repassaient
Devant elle en s’étreignant comme des ours.
On raconte qu’elle gardait le tombeau d’une jeune byzantine
Qui la nuit du carnaval s’échappait du cercueil
Et sous une cagoule de velours rouge, cherche des mains d’hommes.
Soudain dans la cour , sous le porche à la lueur sinistre du réverbère la porte s’entrouvrit
Et laissa apparaitre un grand escalier.
Comme une liane dans une jungle elle dévala les marches et traversa un réseau de serpentins multicolores alors que des chandelles se consumaient dans le hall.
La porte se referma alors, libérant les parfums de la belle Byzantine.
La jeune femme fendit la foule de masques en souriant sans se retourner
Et se mit à courir non : pas ce soir dit-elle à de jeunes colombes
.Soudain des cris de bienvenue lui allèrent tout droit au cœur.
Vous voilà dirent-ils avec un soupir d’aise.
Mon temps est compté dit elle la porte se refermera sur moi à minuit.
La sombre beauté de la Byzantine semblait s’épanouir dans la pénombre.
Ses colliers barbares réfractaient l’éclat de ses yeux.
On dit que chaque année la princesse byzantine traverse le carnaval de Venise flottant toute la nuit à la surface de ma mer Adriatique