La maison close (Vegas sur sarthe)

Le vantail était rouge ainsi que la lanterne

que quelque écervelé avait laissée clairer

j'étais m'avait-on dit le seul de la caserne

à n'être pas venu m'y faire déflorer.

J'étais là tout confus, troublé et sans escorte

les jambes flageolant, conscient qu'au moindre geste

on allait m'humilier et me foutre à la porte

sans avoir consommé ni demandé mon reste.

Je me souvins qu'un jour un oncle m'avait dit:

“une poignée de chance vaut mieux qu'un tas d'échecs”

je serrais celle-là, bravant mes interdits.

Au-delà j'entendais de bruyants boute-en-train

des râles étranglés, je n'étais qu'un blanc-bec

mais je poussai d'un coup les cerbères d'airain...

Comments

[Djoe l'indien]

Y'en a qui frottent une lampe et en font sortir un génie.

Toi tu frottes une poignée et tu en fais sortir des fées :-)

[Lorraine]

Ah! ah! Vegas, je t'y prends!...

[Walrus]

Vegas pousse les cerbères d'airain d'un coup de reins, bien sûr...

[vegas sur sarthe]

Merci à tous pour ces commentaires élogieux! Content d'avoir pu ouvrir des portes...

[katyL]

Superbement bien dit , la poésie est partout où est l'homme et selon son regard

quelle que soit la porte à ouvrir, en tout cas celle de ton esprit est grande ouverte

katyL

[VENISE]

guillaume Apollinaire aurait pu écrire ce magnifique texte bravo vraiment

[joye]

J'y vois au moins deux sens, j'aime beaucoup ce genre de texte.



Alors, bravo à toi, Vegas !! Ton texte est vraiment très fort.

[zigmund]

comme quoi la poésie s'insinue partout même dans les lieux dits de perdition

bravo vegas