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Le défi du samedi
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11 mai 2013

Participation d'Adrienne

"La jeune fille s'était levée pour saluer sous les bravos et les vivats.

Le concert était fini. Debout, les auditeurs applaudissaient à tout rompre, criaient "bis", "encore", et refusaient de partir."

Extrait du livre d'Elise Fischer : "Les alliances de cristal"

***

Dans les coulisses, chacun la repoussait chaque fois sur la scène : Va, va, retournes-y, salue !

Les organisateurs du concert étaient là aussi, pressants : Tu n’as rien prévu pour un bis ? une petite pièce ? un mouvement, un seul ? un de ceux que tu as joués ?

La jeune fille était vidée, épuisée, livide. Mais il n’y avait personne pour le remarquer. Ni dans la foule, qui exigeait son petit supplément de plaisir musical, ni derrière les coulisses.

Celui qui s’était arrogé le rôle d’impresario était le plus acharné : Va donc ! ne te fais pas prier ainsi !

Cette petite si prometteuse n’allait tout de même pas commencer à faire des caprices de star ? Il espérait beaucoup de cette soirée et voyait déjà deux ou trois articulets élogieux dans la presse. Il y avait des journalistes dans la salle, qu’il avait invités, et qui étaient restés jusqu’à la fin. Bon signe !

Le lendemain, en effet, on pouvait lire ceci :

« Jeune virtuose morte sur scène »

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11 mai 2013

Participation de titisoorts

" La jeune fille s'était levée pour saluer sous les bravos et les vivats. Le concert était fini. Debout, les auditeurs applaudissaient à tout rompre, criaient "bis", "encore" et refusaient de partir..."
Une pluie de fleurs tombait devant ses pieds. Son répertoire était pourtant terminée, le rappel avait déjà eu lieu. Une forte émotion l'envahie, les larmes montèrent, emplissant ses yeux de passé, pour redescendre par tant de chemins parcourus, tant de chagrins, tant de sacrifices, qu'elle ne comprenait pas cette ovation. Pourtant elle faillit tressaillir, l'émotion la submergeait, l'auditorium se brouillait sous ses yeux embués, sa mémoire lui rappela. Elle s'installa au piano et recommença à jouer. Plus besoin de partition, plus besoin de support, cette musique, elle l'avait dans la peau, par coeur, elle l'à connaissait sur le bout de son coeur. C'était la musique que jouait sa maman, inlassablement. Elle se souvenait, elle, dans son parc, sa maman au piano, en train de jouer. Ses oreilles, ses yeux, son coeur, son corps s'en souviennent. Elle avait juste besoin de tant d'amour, seule dans son parc, l'amour qu'elle ne ressentait que par la musique qui partait des doigts de sa mère, pour arriver jusqu'à elle, jusqu'à l'envahir dans tout son corps. Brigitte, partit dans ses pensées, se concentra et revint sur ses notes.
Lorsqu'elle jouait, elle ressentait cet amour, la mélodie de son enfance, la mélodie de sa vie, puis, ses pensées impossibles de rester en places, se tournant vers ce passé. Elle, Brigitte, écoutant cette mélodie, elle arrivait à ressentir l'état émotionnel 
de sa maman, lorsque le morceaux déviait de sa douceur, elle la savait contrariée. Alors, seule, dans mon parc, je pleurais et réciproquement lorsque je l'a sentais heureuse, je riais, jusqu'à me calmer et m'endormir, lorsqu'elle rejouait sereinement. J'aurais tant voulu dans ces moments, me rapprocher pour me blottir tout contre elle, me consoler, me câliner, mais mes espoirs en sont restés vains, pas d'amour démonstratif. C'est elle qui bien plus tard, me faisait apprendre mes leçons de piano, c'était pour elle que je travaillais si durement. Le piano n'était qu'un instrument, j'en était moi même celui de ma mère. C'est bien pour elle, que j'ai joué ce soir.
11 mai 2013

"Lettre à un jeune auteur-compositeur" (Pivoine)

"En lui, j'appréhendais ma secrète blessure.
 
Ainsi devenait-il mon frère. Ce qu'il nous montrait, de sa révolution intime, avec tant de simplicité, je l'avais mille fois souffert, sangloté, hurlé. Lui, il le disait mieux que moi. Il le chantait, comme une évidence.
Avec une économie de gestes, bouleversante.
 
L'art, c'était -je le savais- de transcender le drame intime. Celui de générations d'êtres vivants, depuis la nuit des temps. Et l'indiscret projecteur, braqué sur lui pouvait bien la livrer, cette fêlure, au monde entier. Et la mienne, demeurer secrète.
Nous avions cela, en commun. Les mots. Lui, la musique l'accompagnait. Jadis, la musique m'avait inspirée. A nouveau, comme au détour des paillettes et du décor, je la percevais, cadeau de l'imprévu !
 
En quel lieu de nous-même résidait le gouffre? Etait-il né avec nous, était-il plus ancien que nous? De quoi s'était-il alimenté? De notre trompeuse insignifiance? De notre pauvreté? De la difficulté d'être? D'être soi? Comment l'avions-nous abordé? Apprivoisé? Surmonté? J'avais passé des heures de ma vie à écrire. A lire. A peindre avec fureur et peine. Dans la solitude de ma maison. Et lui, il chantait. Partout. Mais nul ne le savait. Et pour moi, tout d'un coup, il a été tard, trop tard. Mais qu'importe? C'est ainsi. Ce fut ainsi. Je l'ai accepté.
Pour moi, mais pas pour lui.
 
Alors, quand je l'ai vu, et écouté, avec tout ce qui émane de lui - et que je sens tellement proche de moi, j'ai eu envie de dire merci. De dire combien il m'a émue. Et de répéter qu'il est heureux, et bon, que la jeunesse s'empare de ce flambeau-là pour le porter au-delà de nous.
Voilà, j'ai chaud au coeur. Depuis quelque temps, il offre -sans s'en douter- des plages d'émotion. Je sens la vibration, là, au creux, chaude et sensible. Et même si mes mains restent vides, désormais, vides de couleur, vides de mots, le monde, lui, continue et continuera de vivre par cette respiration, la sienne, et, par des millions d'autres, encore et encore! Dans le frémissement des violons, la succession des tempo, le fracas des cordes et les vives lumières de la scène.
 
Le monde! Mon univers, unique, sacré: celui de la passion faite art...
 
Faite voix."
11 mai 2013

Souvenirs (MAP)

 

 

"La jeune fille s'était levée pour saluer sous les bravos et les vivats.

Le concert était fini. Debout, les auditeurs applaudissaient à tout rompre,

criaient "bis", "encore", et refusaient de partir.

 

Hélène C. toute souriante fit un pas en avant et salua le public la main droite posée sur le cœur puis retourna à son piano pour rejouer le dernier mouvement de la sonate qu'elle venait d'exécuter brillamment. Sous ses doigts agiles la musique s'envolait et remplissait l'air en ondes bienfaisantes.

Au premier rang une dame aux cheveux blancs fermaient les yeux pour mieux goûter cette mélodie.

Les souvenirs affluaient à sa mémoire : la plage, la danse de sa petite fille sur le sable, ce piano immergé dans l’océan l’entraînant à sa suite, sa main ensanglantée, ce pays inhospitalier, et cet homme qu’elle a aimé, si fort, si fort …..

11 mai 2013

L’important est de se faire plaisir. (trainmusical)

 

 

Avant d’aller travailler à la résidence pour personnes âgées, pour gagner un minimum vital, Laurie se met au piano afin de parfaire son doigté. Elle devra passer demain matin une audition dans l’espoir, une fois de plus depuis deux ans, de décrocher un poste professionnel de musique. La jeune femme lutte pour obtenir un moyen de lier sa passion musicale sans être obligé de besogner dans un autre domaine. Seulement, comme dans tout art artistique, la musique n’est pas la voie professionnelle la plus simple. Tout le monde n’est pas Rubinstein, Laurie en est très consciente, malgré ses longues études accomplies dans différents conservatoires.

 

À la résidence, une de ses pensionnaires, Henriette, fut autrefois professeur de piano dans une petite école de musique et aime raconter ses moments de joie avec de temps à autre l'honneur d'un petit concert. Même si son répertoire n’était pas toujours apprécié par la petite assistance, le principal était de se faire plaisir. Justement, Laurie ne cherche pas du tout à être une star, tout ce qu'elle veut c'est de ne vivre que de musique… pour son plaisir.

 

Le lendemain, le moment crucial de l'audition arrive.  Elle interprète des extraits du deuxième concerto pour piano de Sergei Rachmaninov. Cette œuvre est-elle vraiment celle qui lui convient pour un tel évènement? Difficile pour Laurie, car si elle joue du Brahms, le jury lui reproche que c’est trop romantique; si elle opte pour une sonate de Mozart, c’est semble-t-il trop facile et si elle choisit une Nocturne de Chopin c’est trop connu pour une pianiste. Quand à Rachmaninov, ça sort trop de l’ordinaire. Cependant, elle a appris une chose: quel que soit la critique, l’important est de toujours se faire plaisir, et l’expérience d’Henriette partagée la veille le confirme.

 

Le résultat de l’audition tombe avec le courrier deux jours plus tard, et une fois de plus c’est l’échec:

«Nous avons beaucoup apprécié votre participation, votre manière d’interprétation est brillante, toutefois nous avons trouvé un candidat qui répond mieux à nos besoins».

 

Elle ne se décourage pas, d’autres occasions se présentent, bien que les revers se suivent. La vieille Henriette l’incite de poursuivre la musique avant tout pour son plaisir.

Alors Laurie décide de persévérer avec ce deuxième concerto de Rachmaninov, une pièce qu’elle raffole. Il manque bien entendu l’orchestre, néanmoins elle se l’imagine, car elle est passionnée aussi d’orchestration.

 

Un jour, Henriette apprend par une amie, que le sympathique orchestre amateur local va donner dans une semaine le deuxième concerto de Rachmaninov et le signale à Laurie. Cette dernière se réjouit de l’aubaine, afin d’aller voir ce concert. Cependant Henriette rajoute:

- Il y a un gros problème, le pianiste est tombé malade et l’ensemble n’a trouvé aucun remplaçant, surtout que les moyens ne suffisent pas pour le cachet d’un soliste professionnel.

 

Laurie se met de suite à disposition, probablement l’unique occasion de sa vie d’exécuter ce concerto en public. Elle aurait même payé pour savourer un tel honneur.

Malgré la pression et l’habituel trac, tout se passe à merveille, depuis les rares répétitions jusqu’au concert.

C’est un succès. Elle ne peut dire si vraiment son interprétation est brillante, mais elle s’est fait plaisir et ne dédaigne pas ces chaleureux applaudissements qui sont un encouragement. Elle mesure que c’est également beau de faire plaisir aux autres.

 

Ce qu’elle ne savait pas, c’est que le hasard a voulu que dans le public, il y avait ce jour-là un des plus grands chefs d’orchestre du monde, un certain Georg !

 

***

 

L’interprétation de Laurie devait certainement être d’une grande virtuosité, car que ce fut difficile de gérer son agenda afin de pouvoir jouer aux obsèques d’Henriette. En effet, huit ans se sont écoulés et Laurie parcourt toutes les scènes musicaux du monde entier, lors de récitals seule ou avec les plus illustres orchestres, afin d’interpréter des compositeurs comme Mozart, Schuman, Chopin, Brahms, Mahler… Sans oublier Rachmaninov bien entendu.

 

Chaque fois elle joue pour le plaisir des autres et pour son plaisir… même en larmes lorsqu’elle rend hommage ce jour pour le repos éternel d’Henriette.

 

http://www.youtube.com/watch?v=uJRHht55E1M

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11 mai 2013

Concert (Sable du temps)

 

 

"La jeune fille s'était levée pour saluer sous les bravos et les vivats.. Le concert était fini. Debout, les auditeurs applaudissaient à tout rompre, criaient "bis", "encore", et refusaient de partir ...

Standing ovation. Proche de l'extase, la salle en délire pleurait d'émotion et vibrait à l'unisson sous les applaudissements et les vivats délirants ...

... quand tout à coup une voix résonna dans la salle :

- " Coupez ! " -

Et quelques instants plus tard :

- " On la refait ! Tout le monde en place ! Silence ! Clap : -  le concert applaus treizième – Action ! " -

 La pianiste reprit sa place, sous les huées du public.

Dans un brouhaha indescriptible, nn spectateur du premier rang arracha le mégaphone des mains d'un grouillot de passage et prit la parole :

- " Ecoute-moi bien bonhomme, si tu tiens à ta santé !

Quatre heures que nous la refaisons ta bon sang de malheur de scène de concert de crotte !

À huit cents pèlerins dans une salle minable qui peut en contenir quatre cents à tout casser - sous couvert que l'Odéon est au-dessus de tes moyens -  engoncés dans ces vêtements ridicules de valet de cour et maquillés comme des sapins de Noël un soir de réveillon, on crève de chaud, de soif, de tout en fait, peut-être même de l'envie de t'arranger le portrait.

Rien bu, ni mangé, depuis midi, ras la perruque tu piges ?

Et sans oublier, cerise sur le gâteau, le mal aux mains à force d'applaudir l'autre nunuche, là et son crincrin.

Oh le boulet, le pompon ! bonjour la trouvaille ! les castings c'est plus vraiment le top, pas vrai ? C'est pas possible, l'a jamais vu un piano de sa vie, elle joue comme une patate ;  la surdité de Beethoven, c'est elle, c'est sûr ! P't'être lui dire que la lettre à Elise c'est pas une pub pour la Poste et que piano, d'accord, c'est aussi pour la cuisine mais ... pas que !

Alors ta treizième, Coco, c'est la fois d'trop.

Un conseil : tu la gardes ta scène à la noix, sinon t'auras en direct live, une autre idée d'un concert ... genre Jéricho après les trompettes, si tu vois c'que j'veux dire ! Tu vois ? Tant mieux !  tu commences à tilter ? ça roule, on progresse !

 Donc, voilà j't'explique le deal : on t'rend ces fringues minables de théâtre de boulevard, tu nous files le cacheton, vite fait bien fait, et pis c'est bonnard, ok ? " -

- " on ne refuse pas de partir, on s'casse ! et vive le cinéma ! " -

...

11 mai 2013

Exercices de style... (Célestine)

Panégyrique

Oh mon dieu, je n'ai jamais vu un concert d'une telle émotion, extraordinaire le charisme de cette chanteuse, une voix de cristal, les spectateurs étaient en transe, je te jure, quand ils ont levé leurs briquets j'en ai eu la chair de poule ,je n'ai jamais rien entendu d'aussi beau, c'était formidable l'aura de cette fille, et elle a un corps, si tu avais vu ça ! De rêve, quand elle soulevait sa poitrine, ah mon vieux c'était fabuleux, plus personne ne respirait dans la salle, génial comme elle tient son public, c'est la meilleure, je suis vraiment un fan conquis et inconditionnel ! Comment ça tu l'aurais deviné ?


Jalouses

-Non mais regarde-moi cette pouf, comment elle se la pète !

-Si au moins elle chantait bien ! Mais franchement c'est une casserole !

-Et sa robe ! Non mais tu as vu ça ? Ça existe ça ? C'est au moins du Jean Paul Gaufré !

-Et tous ces types qui bavent en louchant sur son décolleté, tu me diras pas qu'ils viennent là pour sa voix ?

-C'est clair, et ils en redemandent, allez viens, on zappe !

-T'as raison !


Quatrain

Le roi Loth en son château

Donne un bal et grande ripaille

Jouvencelle et son flûtiau

A esbaudi les prétintailles

 

People

Hier soir sur les Champs, la chanteuse Lady Zinzin a créé l'événement en apparaissant pour un concert improvisé habillée simplement d'un extraordinaire maillot de bain en gratin dauphinois véritable. En quelques minutes, une foule compacte de fans s'était massée autour d'elle, créant un véritable embouteillage sur l'Avenue. Le buzz a été aussitôt été relayé sur les réseaux sociaux, et en quelques minutes la barre du million de twitts a été atteinte par ses followers. C'était Abigaelle de la Pignerie pour BMF TV.


Maréchaussée

Chef, nous avons apprrréhendé cette demoiselle qui semait le désorrrdrrre surrr la voie publique, nonobstant et subséquemment ! Elle s'adonnait à la prrratique d'un instrrrument de musique au lieu dit « la place de la Rrrépublique » et nous la soupçonnons d'avoirrr inconsidérrrément prrrovoqué du tapage nocturrrne en obligeant une centaine d'individus à aplaudirrr à tout rrromprrre jusqu'à une heurrre avancée de la nuit. Nous la coffrrrons, chef ?


Doute

Bon d'accord. Soit. Elle saluait. Mais qui me dit que c'était une jeune fille, d'abord, hein ? Vous avez vérifié ? Si ça se trouve c'était un jeune homme déguisé, ça s'est vu par le passé...Et le concert...qui vous dit qu'il était vraiment fini ? Vous savez, avec ces œuvres contemporaines...on ne sait jamais...Les auditeurs,je me demande s'ils ont vraiment applaudi, peut-être qu'il y avait tout simplement des mites ou des moustiques qui leur tournaient autour...non ? Ils refusaient de partir mais on les comprend...Pour aller où ? Et d'ailleurs, d'où venons-nous ? Et Dieu, dans tout ça ?

11 mai 2013

EXTASE (Joye)

La jeune fille s'était levée pour saluer sous les bravos et les vivats.

Le concert était fini. Debout, les auditeurs applaudissaient à tout rompre,criaient "bis", "encore", et refusaient de partir.

Victorine rougit.

Maman lui avait bien dit de réparer l’élastique de sa jupe avant d’aller au concert, mais, hélas, Victorine avait oublié.

 

skirt

 Extase (\'Sur un lys p\u00e2le\'), song for voice & piano (or orchestra) by Various Artists on Grooveshark

11 mai 2013

Piano, las ? (tiniak)

Mol éclat pâlissant de l'harmonie finale

précédant le salut d'enthousiastes bravi

du tragique destin de la note investi

est tombé le dernier accord professoral

 

Le silence ne tient qu'au repos de son geste

C'est, le poignet cassé au-dessus du piano

qu'en l'artiste peine est contenu le tempo

destiné à se rendre à l'heure et tout le reste

 

Voilà, c'est fait ! Ça claque ! Et tout est consommé...

Bien fini le miracle, en scène et dans la fosse

L'humilité ployée, l'échine blanc de Causse

elle offre le spectacle attendu des comblés

 

Mais de cet oratoire elle n'est pas la dupe

Le clavier blanc et noir lui est plus authentique

Même la partition liée à sa métrique

aurait quelque leçon à prendre de sa jupe

 

Car elle a tout donné aux sévères mesures

de sa chair insatiable et de son feu nourri

pour traduire l'élan méconnu de Satie

en intime défi jeté à l'Aventure

 

« Oh, Rideau, ferme-toi et allons nous coucher

mon dos cassé, mes doigts, ma parure d'un soir

qu'il me faut parader sur les vastes trottoirs

où je n'aurai pas l'heur d'un rire énamouré »

 

Tous les rideaux tirés sur ses piètres fenêtres

toute porte fermée sur son enfermement

la pianiste recluse en son appartement

s'offre le seul secret pour quoi vibre son être

 

« Je t'aime. Tu le sais, Maudite Confidence !

Tu me veux. Tu m'auras. Vois, mes doigts te parcourent

mon tyran sans pareil et sans égal amour

Instrument de la joie de ma Chère Évidence ! »

 

C'est l'hiver à nouveau plein de sombres accords

Nulle oreille, nul œil et pour aucun partage...

Enfin seule avec l'Art et son brut apanage

à jouter le défi quotidien sans effort

 

Elle attaque

une sincérité libertaire et foutraque : Dvořák !

11 mai 2013

Participation de Sandrine

"La jeune fille s'était levée pour saluer sous les bravos et les vivats.
Le concert était fini. Debout, les auditeurs applaudissaient à tout rompre,
criaient "bis", "encore", et refusaient de partir.

Je me suis penchée vers mon voisin de spectacle pour lui dire :
- C'est là que généralement on me demande de monter sur scène... J'ai pris des cours de chants dans ma cuisine jusqu'à ce que, je le confesse, certaines de mes casseroles, en soient jalouses. Depuis, je suis videuse.
- Ça consiste en quoi ?
- Eh bien, je grimpe sur scène, je pousse la chansonnette et les gens partent jambes à leur cous (ils tombent souvent donc).
- Et ça paye bien ?
- Autant qu'il existe de chanteurs de talent...

11 mai 2013

Participation de Venise

La diva remplissait la scène de sa divine fraicheur.

Elle avait chanté comme jamais et son public

Aimé lui répondait en mélomane fortuné

Après  les ovations d’un public déchainé elle prit un taxi.

À la gare du nord après quelques pas, prise d’inspiration contraire, elle se précipita

Ve1

Dans un café mal éclairé sous l’œil du Barman accoudé au zinc.

Elle avala une boisson forte et s’enfuit.

Elle savait bien que la vie n’est pas un roman et qu’il manque au jour une solide inclinaison dramatique .Son existence  manquait de sujet d’histoire .Il lui restait les songes.

Son visage soudain sans éclat se perdit dans des miroirs ternis.

Elle avait l’intégrité d’une flamme  à la merci d’un moindre courant d’air, elle brûlait dans l’instant pur oxygène de l’âme ou du désir.

Elle préparait la flûte enchantée le jour et tapinait à Soho la nuit .

 

11 mai 2013

Jalousie (Prudence Petitpas)

86250151[1]"La jeune fille s'était levée pour saluer sous les bravos et les vivats.Le concert était fini. Debout, les auditeurs applaudissaient à tout rompre,criaient "bis", "encore", et refusaient de partir.

Stella se figea légèrement, elle n’avait pas prévu de jouer aussi longtemps. Des coulisses, son agent lui faisait signe de reprendre la sonate numéro 26 de Beethoven  qu’ils avaient répétée ensemble la semaine dernière, mais Stella n’y tenait pas vraiment et restait là, debout devant son public à saluer encore, à sourire béatement et dans sa tête un ouragan s’installait…

Il faut dire qu’elle savait ce qui l’attendait en rentrant chez elle, elle savait ce qu’elle devrait faire pour calmer l’amoureux qui lui ferait une scène terrible pour cette infidélité, pour ce moment de plaisir qu’elle avait pris à offrir cette prestation devant un public mélomane.  A chaque fois, c’était la même chose, elle rentrait fatiguée mais heureuse de ces concerts donnés et lorsque qu’en ouvrant la porte, elle  se retrouvait face à lui, elle sentait la colère de  celui qui depuis sa plus tendre enfance l’avait amené à ce succès. Elle lui avait accordé tant de temps pourtant, mais il en demandait encore, il la voulait tout à lui et ne supportait pas de se savoir trahit par un autre, plus grand, plus beau, plus luisant que lui. Et c’était là tout le drame de la vie de Stella. Elle devenait esclave de celui qui n’aurait du être que son  complice.  Elle s’asseyait alors devant lui, le frôlait de ses doigts, le caressait tendrement, l’effleurait simplement, attendant de lui qu’il lui rende sa tendresse, mais ces soirs là, rien ne se passait, il refusait carrément de  répondre à cette douceur et lui opposait un silence borné.

Patiemment elle lui parlait, lui racontait comment sa réussite venait de lui, comment elle lui devait toute sa vie, et que sans lui, elle n’aurait pas pu vivre cette passion dévorante qu’est la musique. Alors seulement, il acceptait de nouveau qu’elle l’effleure doucement, qu’elle le câline du bout de ses doigts, qu’elle laisse glisser ses mains affectueusement sur lui dans un adagio timide, qu’elle ferme les yeux pour mieux s’imprégner de leur fusion. Puis il lançait quelques notes en sourdine, s’enhardissait pour reprendre leur duo et enfin laissait s’envoler en crescendo leur passion mutuelle pour la musique.

Et dans un accord parfait, Stella et son cher piano composaient les plus belles symphonies jamais jouées !

4 mai 2013

Défi #245

"La jeune fille s'était levée pour saluer sous les bravos et les vivats.

Le concert était fini. Debout, les auditeurs applaudissaient à tout rompre,

criaient "bis", "encore", et refusaient de partir.

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Extrait du livre d'Elise Fischer : "Les alliances de cristal"

A vous de poursuivre chers amis défiants ...

 

Pianiste

Nous attendons vos ♪ ♫ ♪ ♫  à

samedidefi@hotmail.fr

A tout bientôt !

4 mai 2013

Ont transcendé l'œuf :

4 mai 2013

Mollets (Vegas sur sarthe)

“Qui nous fait cette bestiole? Encore vous Magritte? C'est décidément plus fort que vous... vos oeuvres sont d'une vérité - comment dirais-je - qui dépasse les représentations traditionnelles!”
“Je peints ce que je vois, M'sieur”
“Ach'tez vous des lunettes mon garçon! On vous d'mande que d'reproduire le sujet! C'est quand même pas sorcier”
“Et pourtant il vole, M'sieur et puis l'oeuf est déjà dans l'oiseau”
“Il vole! Il vole! Dans votre tête oui, Magritte... au-delà des apparences dans le réel, mais pour nous les vrais artistes vous êtes hors sujet. Si ça vaut pas un oeuf ça vaut zéro! Hi Hi”
 
“Euh... je pourrais peut-être vous le signer, M'sieur”
“Me l'signer? Signez donc Poulard à défaut d'en faire une omelette! Hi Hi! Sacré Magritte”
“Mais M'sieur, je serai célèbre un j...”
“C'est vrai qu'vous êtes un oiseau rare Magritte, et cette classe de dessin est un sacré foutoir entre vos hommes sans visage, vos pipes qui ne sont pas des pipes, vos miroirs qui ne reflètent rien...”
“Alors je peux le reprendre, M'sieur?”
“Sûr'ment pas, on va l'afficher au mur et bien l'punaiser pour empêcher qu'y s'envole! Hi Hi! Qui vole un Magritte vole un oeuf! J'l'adore celle-là!”
“C'est vous qui voyez, M'sieur”
 
“Et comment va-t'on intituler vot' chef d'oeuvre, Magritte?”
“Je pensais l'appeler Clairvoyance M'sieur”
“Aveuglement ou Cécité conviendrait mieux, Magritte mais après tout c'est vous l'auteur de c'te bestiole.
Allons vous autres! Vous laissez pas distraire! Y vous reste deux minutes... j'les veux mollets, pas durs! Hi Hi”
4 mai 2013

MAGRITTE (Lorraine)

 

La mystification des choses, Magritte la saisit d’un regard.  Il voit un oeuf, il dessine une colombe. “Absurde?”. Et bien non. Le peintre a creusé la matière, s’est projeté dans le futur et a “vu” la tourterelle éclose, prête à l’envol. Un peu comme si le modèle du peintre lui faisait des signes, énigmatiques pour le commun des mortels.

Un don de double-vue? Surtout d’analyse intérieure. Quand il dessine une pipe, il prend soin d’ajouter au tableau: “Ceci nest pas une pipe”. Mais une illusion, puisquil est impossible de la fumer. C’est une reproduction de pipe, un fac simile, non un objet réel.  Curieux cheminement de l’esprit – et de l’art – à l’époque du surréalisme belge dont il est imprégné. Il a pu dire: “Mes yeux ont vu la pensée pour la premère fois” et il est vrai qu’il faut quelquefois “traduire” le message, tant le tableau peut être sybillin. Nous n’avons pas tous la capacité de percer les énigmes!

 

Pour la consigne, je voulais me laissser conduire par le ressenti. Ecrire un billet léger, printanier, plein de chants d’oiseaux...Et puis voila: soudain aride devant le sujet, j’ai été portée par mon ancien métier...et j’ai écrit un article explicatif!  Pardonnez-moi!

4 mai 2013

Le tableau de Magritte : (EVP)

Enfin un sujet vraiment n’œuf : Chouette !!

4 mai 2013

Peinture futuriste (Adrienne)

J'ai mis l’œuf de poule sur la table 
et j’ai peint un pigeon sur la toile 
Alors 
on ne fait plus l’œuf
a demandé le maître 
Non 
ni l’œuf ni la poule 
a répondu le pigeon 
Ah bon 
excusez-moi je croyais qu'on commençait par la poule 
a dit le maître 
Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper 
a dit l'œuf
4 mai 2013

Peintre ou philosophe (Anémone)

L'oeuf contient l'envol
Et l'envol contient l'oeuf.

Le tableau n'est pas que peinture.
Le peintre n'a que l'apparence du peintre.
Il est créateur de pensée.
Concepteur de rêve.

D'abord la plume ou l'oeuf?
Tous deux sont immobilisme et mouvement.
Départ et arrivée.
Peu importe l'origine.

Qui se demande si le fruit,
Dont la graine est portée par le vent,
Procède ou non de la racine?

4 mai 2013

Du paradoxe belge (Joe Krapov)

23 lignes pour souligner ce paradoxe incroyable, à savoir que la Begique est le seul pays au monde à nous faire cadeau d’artistes de talent qui, à l’instar de René Magritte, font consensus autour d'eux partout sur la planète ou au moins dans ma salle de bain ? Mais on me demande l’impossible, là !

Car la liste va être longue des natifs et natives d’outre-Quiévrain que l’on pourrait asseoir dans le fauteuil du peintre surréaliste. Et le jeu risque d’être amusant : quel objet donner en pâture-peinture à l’artiste belge « clairvoyant ».

Nous mettrons hors-jeu d’emblée Verlaine et Rimbaud : déjà ils étaient Français et le voyant, sans doute pas clair, n’a pas vu venir le coup de revolver !

A part cela, qui pourrait avoir une dent contre Jacques Brel ? Son « Ne me quitte pas » n’est-il pas la chanson d’amour par excellence ? Ses « Flamandes » et ses « Bourgeois » nous ravissent toujours alors que ses « Bigotes » sont le portrait le plus prémonitoire qui soit de Christine Boutin et Frigide Barjot en train de participer à la procession du Saint-Sang à Bruges («Nous partîmes Saint-Sang mais par un prompt renfort… ») ?

Asseyons le grand Jacques dans le siège de René et posons sur le guéridon une péniche. Nul doute qu’il peindra sur la toile une potence afin que le canal s’y puisse pendre, c’est là une tradition du plat pays qui est le sien.

A la place d’une péniche, installons une gondole. Avec de l’Italie qui descendrait l’Escaut il nous fera des vues de Bruges, une ville ou moi aussi je retournerais bien volontiers.

DDS 244 PaulDelvauxTheIronAge

Changeons la gondole pour un sifflet et rappelons un peintre et un cinéaste. Paul Delvaux nous peindra une de ses gares magnifiques ou de belles dames hallucinées et dénudées sembleront échappées tout droit du Malpertuis de Jan Ray. Sur le quai B la locomotive et les wagons d’ « Un soir un train » d’André Delvaux s’arrêteront.

Une carte postale de Sète ou de Caen suffira pour que Raymond Devos nous peigne une mer démontée, mais lui est hors compétition : même avec trois fois rien il nous faisait toujours quelque chose de neuf.

Du chapeau melon de Magritte Simenon coiffera Maigret et sur la toile il posera ce moment où tout bascule dans la vie d’un homme. Cela prendra la forme d’un jockey perdu, individu figé dans l’écorce ou la course du temps.

D’une fleur dans un verre on verra naître sous la plume de Franquin le fantastique Gaffophone.

D’un demi de bière – pour la marque on n’aura que l’embarras du choix ! – Annie Cordy en fera des tonnes et des tonneaux pour caricaturer Angela Merkel en Frida Oum Papa.

Avant que la limite des 23 lignes ne soit atteinte ou dépassée, révélons un dernier secret : lorsque la séduisante Georgette, l’épouse de Magritte, a posé sur la table un almanach Vermot, ni Zigmund, ni Sebarjo ni moi n’avons volé ce livre. C’est bien sûr Jean-Luc Fonck, du groupe Sttellla, qui s’en est emparé pour truffer de bons mots quelques galettes reconstituantes dont, plus que jamais en cette période d’austérité, nous vous recommandons l’usage. Car c’est aussi ainsi, par cette jovialité et cette humanité partagées qui vont du Libellule de Maurice Tillieux au « Vous permettez, monsieur ? » d’Adamo, des « Yeux de ma mère » d’Arno au « Ca plane pour moi » de Plastic Bertrand, de « la longueur tuée dans l’œuf » de notre oncle Walrus au mariage de Mlle Beulemans, du Martini de Mussolini...

 

DDS 244 léonidas

...au W comme wagon de train d’Adrienne, des énigmes célestes d’Anémone à la poésie au point de croix de Lorraine, de t'Kliekske à la plus formidable des Belges d'honneur de l'Iowa, du marsupilami au Chat de Gelück, des « Ah que » de Johnny Hallyday aux merveilles de Julos Beaucarne, de Dupond à Dupont en passant par la Castafiore que la ligne est claire, qu’Allah est grand, comme disait Vialatte, et que le pays du Maneken Pis marque son territoire et réjouit ma mémoire. Cela dit, je reprendrais bien encore un Léonidas, ceux avec la noisette étant mes préférés !

P.S. Ce texte, accompagné de ceux que j’ai publiés ici ces dernières semaines, pourrait très bien intégrer un recueil intitulé : « 23 lignes pour chro-niquer mon Alzheimer ! ». Ca me plairait assez ! Et maintenant, chantons du Belge !

 

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