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Le défi du samedi
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24 septembre 2016

Grandes vacances (Thérèse)


Bien souvent, pendant le mois d'août, nous partions en vacances à la mer pendant une semaine ou deux. Maman avait déplié ses cartes routières et, patiemment, avait étudié tout le parcours jusqu'au terrain de camping choisi pour l'occasion. Après le fastidieux et délicat chargement des bagages dans le coffre de la voiture, Papa se mettait au volant pour toute la durée du trajet tandis que Maman surveillait avec attention le bon déroulement de l'itinéraire sur le plan qu'elle avait soigneusement détaillé en différentes étapes. A cette époque on ne connaissait pas encore le GPS...


Une fois arrivés à destination, et malgré la fatigue du voyage, on ne pouvait pas échapper à l'inévitable corvée de l'implantation de notre tente. Et ce n'est qu'après l'installation de tous nos bagages dans notre nouveau domicile que nous pouvions prétendre à partir explorer le bord de mer.


Nous allions alors à la découverte de notre nouveau territoire, ramassant de-ci, de-là, des joyaux abandonnés par le ressac. En effet, mon plus grand plaisir était de parcourir la plage pour trouver les plus beaux coquillages, les plus rares dans leur forme ou leur couleur. Bien souvent, les vagues dévoilaient aussi de drôles cailloux qu'elles avaient polis et façonnés au fil du temps et c'était pour moi comme des bijoux dignes de rentrer dans ma collection de trésors inestimables. De temps en temps, l'un d'entre eux, éclaboussé de soleil, aimantait mon regard, et c'était comme une pépite d'argent qui miroitait dans l'eau. Au hasard de nos promenades, on trouvait parfois de longues plumes noires et blanches oubliées par des mouettes.


Quand nos parents commençaient leurs achats de cartes postales pour envoyer aux amis, j'en choisissais toujours une en plus pour la rajouter à ma collection. C'était bien souvent un coucher de soleil flamboyant ou une envolée de goélands sur fond d'océan.


Quand on revenait à la maison, on étalait tous nos trésors sur la table de la cuisine et on triait nos trouvailles, des étoiles dans les yeux. Ma soeur mettait de côté les coquillages qu'elle assemblerait par la suite en collages minutieux pour en faire des paysages japonais, des sculptures aériennes ou des danseuses orientales. Certains d'entre eux décoreraient des boîtes en carton, les transformant en écrins à bijoux des mille et une nuits.
Quant à moi, je n'étais pas aussi experte qu'elle pour assembler, coller et vernir. Aussi, tout simplement, au fil des années de ma tendre enfance s'est accumulé un trésor dans un coffret que je garde jalousement dans ma chambre.


Quelquefois, j'ouvre celui-ci pour reconsidérer mes si lointaines années ; je caresse les galets, je recompte les coquillages, je compulse les cartes postales, je redécouvre les fleurs séchées et je fais un saut dans le passé. Je revois la si belle Côte d'Opale, Merlimont, Fortmahon, la Bretagne extraordinaire avec ses îles et ses côtes sauvages, Bréhat, la Baie des Trépassés, les rochers roses de Ploumanac'h ;  je revois Noirmoutier et Saint-Jean de Monts ; et puis la Corse, cette île aux mille merveilles, de Calvi à Bastia en passant par Ajaccio, Sartène et Porto Vecchio, cette île qui, depuis, est toujours restée dans mon coeur.
Alors je vois la mer caresser la grève de ses vagues, alors je sens le soleil me réchauffer le corps de ses rayons, alors j'entends les mouettes crier dans le vent, et me vient aux lèvres comme un goût salé.

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Commentaires
M
Que de beaux et doux souvenirs si joliment contés ! Un régal ! Merci à toi Thérèse
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J
Voici Thérèse qui s'échappe avec une semaine d'avance ! Mais la fortune nous sourit tout de même, c'est une belle évasion, ce moment de lecture.
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J
Belle tentative pour nous émouvoir.<br /> <br /> Et cela a bien réussi
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M
Belle nostalgie de l'enfance et des ses petits bonheurs.
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P
Superbe texte qui nous fait partager des souvenirs précieux qui sont " fortune".
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B
Quel magnifique texte en te lisant je me suis retrouvée à Noirmoutier et à Saint-Jean de Monts <br /> <br /> Belle écriture belle poésie<br /> <br /> Merci et Bravo Thérèse
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J
Tout ça sans même porter le coquillage à l'oreille ? Bravo, la mémoire aussi est bien conservée et... elle écrit très bien pour évoquer ces lieux où moi aussi je suis passé. Une communauté de gens du Nord, sur ce Défi du samedi ?
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V
Une collection de beaux souvenirs... comme une roue de secours pour les jours tristes.<br /> <br /> Joli texte, Thérèse
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P
C'est très joli, j'aime beaucoup la poésie qui se dégage de ton écriture.
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W
Étrange coïncidence, j'ai parcouru les mêmes plages (sauf celles de la Corse). Je n'en ai ramené aucun caillou mais plein de souvenirs quand même.
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