Vacances (Venise)
J’étais sur l’île de Vivera qui avait la forme d’une feuille de laurier flottant sur la mer Adriatique. Le soleil frappait fort.
Mon dieu donne moi aujourd'hui de quoi manger.
Je regardais fixement le bout de l’hameçon. Je mangeais ainsi des petits bouts de calamars tout droit sortis d’une mer d’huile.
C’est vrai qu’en ouvrant grand les yeux sous l’eau le spectacle était garanti.
Mais depuis le naufrage du bateau de croisière, j’ ne pouvais plus méditer.
J’avais échoué ici un collier de coquillage autour du cou. Voilà ce qui restait de mon dernier tour de piste. Vacances aux iles marquise. Alors depuis j’improvise, tous les matins je me mets sur mon trente-et-un, me passe un fil dentaire de bananier, m’épile sous les bras, en vue de la visite inopinée d’un hélico qui viendrait à mon secour.
Mais je vois que je fais le poireau depuis plus de deux semaines dans ce territoire interdit. J’ai franchi les premiers obstacles pour ma survie, mais mon humeur ondoyante me pousse au second naufrage celui de désespérer.
J’envoie donc cette bouteille à la mer vers un défiant qui viendrait me ramener sur le rivage je sais mes vacances ont foiré.