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Le défi du samedi
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2 juin 2009

Aller / retour (Poupoune)

Mali, octobre 2000

Après la magie fantomatique des rues de Tombouctou, l'ambiance de Djenné est moins déroutante, mais tout aussi envoûtante. Par contre j'ai toujours autant la drie.

 

Inde, novembre 2002

Je ne sais pas si on peut mourir de manger trop épicé... Ils doivent avoir l'estomac en titane, c'est pas possible autrement. Sans déconner.


Jordanie, avril 2003

Qu'ils essaient seulement de me faire dormir à la belle étoile, tiens. Avec tout ce qui doit traîner comme bestioles la nuit... Hors de question. Et j'ai pas envie de bouffer du sable toute la nuit.

 

Mongolie, septembre 2003

C'est chouette, ces grands espaces. Bizarrement, on se recentre beaucoup sur soi-même. Pour autant, c'est pas une mince affaire de faire pipi dans la steppe, quand on est une fille. Les autres peuvent bien dire « vas-y, c'est bon, on regarde pas » je connais pas une nana qui ira s'accroupir à l'abri de rien au milieu de nulle-part.

 

Cap Vert, mars 2004

Oh la la... Où on est là? Ils sont tous consanguins, ou quoi? Pas possible autrement. Et puis avec toute ce noir... les scories, la lave... je vais flipper toute la nuit, moi. Vais pas être en forme pour la crapahute de demain.

 

Turquie, Mai 2005

C'est sympa le muezzin... juste faudrait pas qu'il chante, quoi. Ou alors pas avant 10-11 heures.

 

Paris, mai 2009

Plus loin demain

 

Des pistes ensablées aux mystères envoûtants
des ruelles de Djenné j’ai aimé goulument
le rire des enfants les sourires des femmes
la gaieté de leurs chants le rythme des tam-tams

 

Aux mille couleurs soleil des saris j’ai gâté
mes yeux à vos merveilles somptueuses beautés
mes papilles ont brûlé d’explosives saveurs
et mon âme s’est gorgée de divines douceurs

 

J’ai soufflé ma chanson au vent chaud du désert
perdu mon horizon dans la steppe aux grands airs
des volcans du Cap Vert aux mosquées d’Istanbul
j’ai foulé bien des terres à en perdre la boule

 

Mais il n’est nul voyage qui m’ait menée plus loin
que le bien doux présage de tes yeux au matin
lorsque j’y vois demain dans ta vie dans tes bras
je connais le chemin où inscrire mon pas

 

Paris, juin 2009

Ah le con. Il est pas venu. 12H45, TGV 1612, voiture 16, il y était pas. Ah le con.

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2 juin 2009

Le goéland (PHIL)

On ne s’est pas rendu compte tout de suite que le disque était rayé. C’est parce qu’on était occupé à tirer sur le joint et à faire mine de planer. Et puis aussi, c’est parce que Jeanjean écrivait et que moi j’étais occupé à lire les élucubrations incompréhensibles de William Burroughs. Cette littérature-ci était à la mode, mais ça ne me plaisait pas trop. Je préférais m’en tenir à Kerouac. Ça me plaisait bien d’être sur la route, je m’y sentais bien.

Pour en revenir à la galette de vinyle rayée, c’était un disque de Ravi Shankar, une musique assez lancinante pour donner le change quand la tête de lecture de l’électrophone se prend les pieds dans le tapis. Jeanjean a quand même fini par se rendre compte que son disque était bousillé alors il a relevé le bras du tourne disque assez brutalement, ce qui fait qu’on a entendu une espèce de raclement fatal, et ceci explique cela, n’est-ce pas. Quand on n’est pas soigneux, voilà ce qui arrive. Personnellement, je n’étais pas trop désolé pour Ravi Shankar, mais Jeanjean était dans une période baba, envisageant vaguement d’aller faire un tour du côté du Népal, et moi je lui souhaitais bon vent, si on peut dire, n’ayant que peu de goût pour l’exotisme bariolé. Je luis avais quand même fait remarquer que Shankar n’était pas népalais.

Après avoir remisé le roi du sitar dans sa pochette, il a ajouté quelques mots à sa prose avant de me dire, écoute ça, et il s’est mis à me lire sa production, qui n’était pas mal ficelée, même si ça n’était qu’un début et qu’on restait sur sa faim. Il y avait là l’histoire assez banale et naturelle d’un garçon qui s’immisce dans une fille, et Jeanjean y avait ajouté une trouvaille assez saugrenue quant au vacarme produit par les poils des protagonistes qui s’entrechoquent. J’étais bizarrement émerveillé par ce trait d’esprit, quoi qu’un peu jaloux aussi, parce que c’était moi l’écrivain, là-dedans, bon sang de bonsoir.

Jeanjean a fait mine de vouloir mettre un autre disque, c’était Bob Marley, alors je me suis écrié qu’on n’allait pas faire le tour du monde, merde, même si comme dit le poète, « qu’est-ce qu’on peut voyager, dans une petite carrée », tsoin, tsoin, tsoin.***

J’ai dit, et si on faisait un voyage, plutôt ?

Jeanjean m’a pris au mot, il a entassé des trucs dans une sacoche de l’armée, on est passé chez moi pour prendre la tente et les duvets, et mes trucs à moi dans une autre sacoche de l’armée (décorée d’une croix languedocienne au feutre indélébile, j’étais dans ma période occitane). On a dit au revoir à nos mères respectives. J’ai pris place au volant de ma vieille 4L à trois vitesses, et nous avons mis le cap sur l’ouest. Tu parles d’un voyage, disait Jeanjean, la mer est à même pas deux cent bornes, et après, y a rien (il faisait abstraction de l’Amérique et même de l’Angleterre).

 

On a planté la guitoune à côté d’une chapelle, face à la mer. Et puis on est allé faire un tour sur la falaise. J’ai toujours été fasciné par les falaises d’Etretat, elles sont vachement impressionnantes. Evidemment, pour être fasciné, il faut les avoir vues de ses yeux vu au moins une fois.

Jeanjean a fouillé dans sa sacoche et en a sorti une boîte d’allumettes, et dans la boîte je voyais des petits grains noirâtres qui ressemblaient à des cachous. C’est de l’acide, a dit Jeanjean. Et sans se poser trop de questions, on a gobé les cachous.

Du haut des falaises, nous nous abîmions dans un paysage irréel, je voyais jaillir des rayons d'un vert cru à l'horizon, les rayons du soleil à travers de gros nuages annonciateurs de pluie, mais qui s'en souciait, lentement du rouge puis du pourpre ensanglantaient l'espace, on se serait cru dans un tableau expressionniste, sauf qu'à ce moment là, je n’avais encore jamais entendu parler d'expressionnisme ni même d'impressionnisme, j’étais encore en friche de ce côté, je voyais le paysage vibrer comme s’il avait été peint sur de la tôle, kitsch en diable, et il y avait plein de goélands qui planaient autour de nous et qui venaient nous narguer tout près.

Alors Jeanjean s’approchait du bord, il me flanquait les flubes, mon ami, il disait regarde, je suis une mouette je suis un goéland je vais voler planer sur l'eau rejoindre l'horizon

cet horizon que je voyais métallique clinquant pas vrai merdique

kitsch

fais pas le con mon ami, t'es pas un GOELAND

reste avec nous

me laisse pas tout seul

(me débarrasser de ces miasmes acides ces rideaux artificiels et multicolores dans lesquels je m’étais empêtré, je sentais bien confusément que ce voyage était un bad trip)

longtemps après, ou pas longtemps après, je ne savais plus, difficile à savoir, je m’étais absenté, j’avais un trou noir en moi, après toutes ces couleurs, tous ces flashes,

j’entendais un cri bizarre, un long hurlement ou ululement, un cri qui me terrifiait en tous cas

j’étais planté là au bord de cette falaise, Jeanjean n’était plus là, j’étais seul sur la falaise, assis dans l’herbe rase, et un goéland était tout près, qui me regardait de son petit œil cruel,

j’étais seul,

j’étais seul,

j’étais seul,

j’étais terrifié,

et putain, j’ai toujours détesté les goélands.

 

 

*** celui qui rappellera le chanteur de ces mots là aura droit à ma gratitude. Toute recherche sur gougueule ou autre est évidemment proscrite.

1 juin 2009

Archives de (Tiphaine)

Avertissement : Pour agrandir cliquer sur l'image.

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1 juin 2009

JAMAIS QUITTES (tiniak)

Basse-Terre, le 13 août 1985.

Mon avion part dans trois heures de Point-à-Pitre.
Je regagne la métropole sans l'assurance de pouvoir revenir sous ces tropiques avant longtemps.
Je vais retrouver le temps qui court et les gens qui courent après lui. Je vais retrouver cette part de ma vie qui me définit davantage par ce que je fais que pour qui je suis... les "Bonjour, tu fais quoi dans la vie ?", ces passe-ports d'avant le passe-port, qui rassure les tribus, leurs propos "convenus", leurs sourires "entendus" et leurs idées reçues.
Je vais retrouver les arbres encerclés, les gazons crottés, les rives bétonnées, les nuages fatigués d'avoir couru le monde, venus se regrouper pour pleurer sur les toits la peine qu'ils ont d'avoir soudain si froid.

Alors, avant de partir, pour finir, je laisserai sur la table de chevet de cet hôtel propret, quelques signes, quelques lignes, pour ce qu'il me faut quitter.

__________________________________________________
jamais quittes

Crête où la terre se fait la dent
mollement contre le ciel gourmand
de flasques firmaments
mon pays dans le vent
un pied en mer, l'autre dans l'océan
je viens oublier le temps

si ta bouche parle bruyamment
et crache du soufre incandescent
c'est pour qu'un sable blanc
et rose et noir courant
tes rives alanguies dessous le vent
flatte et caresse tes flancs

Parfois dans la nuit s'élève un chant
groka, guitare et le pied dansant
l'âme et le rhum aidant
un rire éblouissant
moque le coq et le counyamaman
d'un égal et vif allant

Noirs sont les hommes dans l'ouragan
Verte la palme au lent mouvement
Rouges sont tous les sangs
sous la peau se mêlant
qui sous le madras ou le lin flottant
marche d'un pas nonchalant

Mon pays tu me prends
et, par toi je l'apprends
on ne se quitte jamais vraiment.

31 mai 2009

Montego Bay (Joye)

D'abord, mettez fort la musique :  http://listen. Montego_Bay

et puis mettez votre maillot,

préparez-vous un joli rum drink

et puis...dégustez !

 

I. DEVANT MOI, LA MER

 

Devant moi, la mer
l'horizon gris foncé

Et puis vert, vert, vert
des trous de verdure là
en pleine mer
parmi les bleus

Et les vagues qui s'enroulent
qui se précipitent vers moi
dans leur hâte de me connaître

Et juste avant d'arriver
elles sursautent
en crachant leur surprise
des bulles toutes blanches

Qui moussent et qui disent,
qui bourdonnent et qui crient

Bienvenue,
la jolie

Comme nous sommes contents
de te connaître

II. HILTON HIGH

 

Là, au bon bout de ce Paradis verdoyant
Au bout du chemin, là, où le shandy t'accueille

Là, au bon bout du monde
Yé monne, iré

Le colibri à deux queues faufile de rouge en or-
Ange parmi les taches de bleu et d'amour

Tu goûtes le cacao blanchement de sa coquille
Yé monne, iré

Les petits bouts pas blonds te chantent dans leur école
Talé mi bananeux

L'accueil te réchauffe mieux que le rum punch
Yé monne, ya monne, yesse monne

Au bout du chemin où no woman no cry
Là au bon bout de ce Paradis

Yé monne, iré
Talé mon bonheur

 

III. CLICHÉS DE MA PLAGE

 

Frotte-frotte, frotte-frotte
Le mec à côté
Est maintenant
Bien huilé

--

Ta verte transparence
Me coupe le souffle,
Puis être vague
N'est pas toujours un crime.

--

A faire :

Commander de la dorade

Pour ce lys

--

L'homme Très Important
Parle au GSM
Une jolie fille le suit
A cinq pas derrière

--

Oui, et donc
Ce corps lisse
Ça te sert à quoi ?

--

Papa à la grosse bédaine
Avec la fillette aux genoux
Hou hou

--

Bonjour les doigts de pieds
Vernis dans votre meilleur rouge
Vous me faites signe
Sur l'arrière-plan vert-bleu

carnet_de_voyage_1

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30 mai 2009

Consigne #63

Cette semaine, nous partirons en vacances avant l'heure.
Nous vous invitons à nous offrir une page de votre
carnet de voyage.

51R0K5E8YDL

Partagez avec nous le récit de votre tour du monde en stop, les images de votre traversée sur désert, ou vos déboires au camping des flots bleus à Royan.
Parlez-nous donc de votre périple dans la foret amazonienne, de votre tour de la Creuse en solex, de la grande muraille de Chine ou encore de la cathédrale de Chartres ou de votre croisière à bord d'un vaisseau spatial.

Vous l'avez compris, vous êtes tout à fait libres d'inventer (ou pas!) tant que vous nous donnez à lire une ou plusieurs pages de votre carnet de voyage.

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