Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 053 282
Derniers commentaires
Archives
142
26 mars 2011

La fille à l’encrier (Soumarine)

encrier 

 

 

17 ans, non, c’est pas le bel âge.

De toutes façons, elle les emmerdait tous, les jeunes comme les vieux, surtout les jeunes, d’ailleurs.

Elle avait rien pour elle. Trop ronde, les épaules voûtées, des lunettes de myope, des cheveux toujours gras devant les yeux, des jeans trop grands, des pulls informes et foncés, l’air et l’art de faire la gueule tout le temps, peu, très peu d’amis, des parents chiants et vieux jeu, un lycée et des profs ennuyeux,  des heures de métro, pas d’idées ni d’envie pour le futur…

A l’époque, pas de walkman, encore moins d’e-pod ou de téléphone.

Alors elle avait trouvé un truc, ou plutôt deux. Une pipe récupérée de l’un de ses frangins, et un encrier.

Au bahut, pas question de sortir la pipe et le tabac hollandais qui sentait si bon, alors elle sortait l’encrier.

C’était un encrier waterman, d’une forme qui permettait de le positionner obliquement sur la table et d’avoir l’ouverture bien orientée pour y tremper la plume. Elle utilisait un porte plume assez ordinaire. La plume n’avait guère d’importance, ce qui comptait c’était l’encrier.

Les profs, ça les énervaient, ça se voyait bien, ce petit rituel de début de cours, mais ils ne disaient rien, elle n’était pas facile cette élève là, pas à prendre avec des pincettes, et elle pouvait vous mettre le souk en classe facilement, alors finalement ses tripatouilles avec l’encrier ça leur faisait un peu de tranquillité !

Les autres filles, elles s’en foutaient de l’encrier, elles, c’étaient les rouges à lèvres, les pulls à paillettes, les rancards avec les mecs du lycée de garçons du quartier. La baba cool attardée et laide, on n’allait pas s’en occuper plus que ça, hein ?

Avec l’encrier, l’accessoire nécessaire c’était le buvard. Elle passait des heures à y déposer délicatement des gouttes d’encre de toutes les tailles et à les regarder s’étaler, se faire absorber par le buvard rose. Ou alors elle se servait d’un des coins pour pomper l’encre qu’elle avait au bout de la plume.

Avec son encrier, elle ne voyait pas passer les heures de cours, elle était présente, certes, mais occupée. Occupée à dessiner, à souffler sur des taches pour les étaler et créer des créatures fantasques, ses cahiers étaient plus enluminés que les riches heures du duc de Berry dont elle trouvait la reproduction dans son Lagarde et Michard.

Le seul prof que ses bidouillages intéressaient c’était le prof de dessin.  Mais bon, une heure par semaine pour une matière optionnelle, ça vous remplissait pas une année scolaire ni une vie…

Cette année là, c’était sa dernière année au bahut.

En juin, elle a eu son bac, personne n’a compris comment elle avait fait. Un gros coup de chance, et puis sans doute que pendant qu’elle bidouillait avec son encrier elle entendait finalement une partie des cours…

On ne l’a jamais revue, elle n’a manqué à personne, d’ailleurs. Peu, très peu d’amis… Juste un encrier pour s’occuper.

Et au fond de son encrier, tout son désespoir.

Publicité
26 mars 2011

Encrier (Sol-eille)

 

Mes doigts bien appliqués à tracer des ronds, des pleins et des déliés de ce poème de Prévert, la tête penchée sur l’onciale, élève consciencieuse qui perdue dans ses pensées regarde le fond de son encrier bleu nuit à la recherche des réponses à toutes ces questions existentielles qui surgissent au fur et à mesure où elle plonge à intervalles réguliers son rotring dans ce puits bleu marine, au reflet parfait sur le papier vélin écru.

Puits sans fond, insondable comme le puits de l’âme de l’humanité qui pressée par le temps, ses obligations, ses petits tracas et autres misères en a oublié qu’elle est une espèce faite pour vivre en meute, en groupe. Qu’en reste t-il dans cette tour à cinquante étages où le cœur de 1000 personnes bat ici silencieusement chaque nuit sans se connaître ?

Le vague à larmes l’emporte soudain, porte-plume suspendu à ce cœur liquéfié, mer de sel qui fond, où, sur son parchemin entre deux vers de Prévert s’étalent des tâches, camaïeu de bleu indécent au milieu de ces rimes, déliquescence de cette humanité qui a levé l’ancre et dessalé sans s’en apercevoir et se noie inévitablement.

soleille142

26 mars 2011

Défi #142 (32Octobre)

32142

26 mars 2011

Défi #142 (Flo)

flo142

Au fond de l’encrier, certainement Marat et Charlotte Corday. Pour le couvercle, certainement un Stetson ou un parapluie, tout dépend de Chronos.

Les 24 défis qui commencent en un 142ème à 3600’’ la min. En 24 regards, elle vous racontera, Elle, et parce que les Défis défilent à la vitesse grand V, le Choc des Titans, l’amphi V, le parachutage des parachutés, la remise, le guet apens, les mis en cause, les Saints, les têtes, le rappel à la loi, la défense et l’autodétermination…

Qu’y a-t-il de mieux au fond que mon pseudo se mette dans les pas d’un homme et entende les bris de verre à chacun d’eux ? Le coude a peu mal certes, mais depuis le franchissement de la vitrine qui est en face de lui, elle se voit là-dehors au 4ème jour du Printemps avec son attaché case, ses lunettes de soleil et son chapeau.

La révolution des poètes commence, les chocs et contre chocs s’encaissent même s’ils ne sont pas tous digérés, mais peu importe.

Il aime le corps à corps et si la Miss Shika n’a plus toute sa tête parfois, elle sait qu’il lui reste un cœur, des mains, un sablier et un encrier, ses lignes et ses pinces à linges, le ripage en plus de la vida. Culottée du 103, elle décide de ne pas être prisonnière de ses sentiments et de se battre continuellement pour que les vices n’aliènent jamais sa liberté.

Le Vibraphone, ce dico si rigolo, la plonge dans le sang de ses veines et les cliquetis, débris de ses pas : ceux d’un homme qui porte la faculté de pouvoir voter un machin avec un attaché case à la main.

Toutes et tous parachutés, sur la place que, lui ,vue,  la place Masséna avec son Damier noir et blanc. Lui, tout blanc, il se retrouve sur la case noire. Il entend l‘Ode à la joie, il entend le piano : elle existe donc toujours alors qu’il a dans son attaché case son slip, sa tête et son livre !

Seulement voilà, tout ça est bien à elle, au fond de sa plume, celle qui montre la miss poètesse complétement accomplie dans sa narration.

26 mars 2011

Au fond de l’encrier, il y a… (Mamido)

 

mamido142

Au fond de l’encrier, il y a …
… Une petite fille de trois ans qui fait sa première rentrée à l’école maternelle. Elle porte le beau tablier  à carreaux « vichy » bleus et blancs que sa maman a cousu pour la circonstance.
Une petite fille timide et malheureuse parmi les autres et qui pleure tous les jours pour aller en classe…
Une petite fille qui aime peindre, dessiner et écrire entre deux lignes l’histoire de Totolitoto, avec son crayon à papier.

Au fond de l’encrier, il y a …
… Une petite fille de six ans, qui dès son entrée au CP, se met à adorer l’école.
Elle vient de découvrir la lecture, les études et en est à jamais éblouie et changée.

Au fond de l’encrier, il y a …
… Une adolescente de treize ans qui décide qu’un jour elle sera institutrice, à l’école maternelle.
Que veut-elle réparer, elle qui,  petite, s’y est trouvée si malheureuse ?

Au fond de l’encrier, il y a …
… Une jeune fille qui réalise son rêve et qui pendant trente ans qui passent comme l’éclair, ira chaque jour dans les petites classes, raconter des histoires, lire des albums, apprendre aux tout-petits.
Les encres employées sont multicolores et ce n’est pas avec une plume qu’on les dépose sur le papier mais avec un pinceau, voir même un coton-tige !

Au fond de l’encrier, il y a …
… Cette dame dont les cinquante ans s’annoncent et qui décide brusquement de consacrer ses dernières années dans l’éducation nationale à l’aide aux élèves les plus défavorisés.
Avec eux, chaque jour, elle essaiera de délayer l’encre trop noire de leurs difficultés afin qu’ils trouvent  enfin du plaisir à lire et à écrire.

Au fond de l’encrier, il y a …
… Cinquante-trois rentrées des classes… pour l’élève et l’instit’…
… Cinquante-trois années scolaires bien remplies.

Et puis, l’an dernier, au terme d’une carrière qu’elle n’a pas vu passer, la dame a rendu son tablier et abandonné son cartable.

Elle aurait pu aussi laisser sa plume et fermer l’encrier…
Mais, impossible ! Car elle continue à écrire… pour le plaisir !

 

Publicité
19 mars 2011

Défi #142

                 Qu'y a-t-il au fond d'un encrier ?ENCRIER

                                   Bonne recherche à vous !

                                  Adressez vos découvertes

                               à samedidefi@hotmail.fr

                               A samedi prochain !

 

Publicité
<< < 1 2
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité