Cartomancie (Walrus)
Dans mon pays, le Whist que nous pratiquons est parfois dit "de Gand", "belge" ou "à la couleur", mais tout ça par les étrangers bien sûr. Nous, nous l'appelons bêtement (en bons Belges) "Whist".
Quand j'ai commencé d'y jouer aux alentours de douze ans, toujours prêt à commenter le jeu, on m'a appris à ma grande stupéfaction que Whist voulait dire "se taire!".
Je pensais, soupçonneux, que c'était une invention pour me faire fermer mon clapet, mais je sais aujourd'hui qu'en anglais whist est en effet un adjectif signifiant silencieux.
Les jeux de cartes étaient très en vogue à cette époque où la télévision n'existait que dans l'imagination de quelques individus férus de science-fiction. Aussi, les fins de soirées y étaient très souvent consacrées.
Chez mes parents (et chez leurs amis de Farciennes), plutôt que de noter les scores sur une feuille de papier, il y avait une grosse boîte en fer blanc remplie de menue monnaie (toutes pièces à trou de 5 à 25 centimes) que l'on répartissait équitablement entre les joueurs et les perdants payaient le(s) vainqueur(s) à chaque donne selon un tarif "à 5 centimes le juste".
J'y ai joué très longtemps. Par exemple pendant la pause de midi au boulot. Comme le jeu se joue à quatre, il y a souvent des spectateurs.
Me croirez-vous ?
Le whist, c'est comme le foot : ceux qui n'y jouent pas savent toujours mieux que les pratiquants ce qu'il aurait fallu faire ! C'est dingue non ? Je vous dis pas l'ambiance...
Pourtant, si pour les participants, whist veut dire se taire, une règle parallèle stipule bien que "Les rwétants n'ont rin à dire !"