Remonter le temps (Vanina)
Sur l’écran heureux de mes jeunes années se déroule un souvenir en technicolor. Nous sommes au début de l’année 1979, mercredi prochain sort en salles le film Superman avec Christopher Reeve. Une adaptation des aventures du super-héros de bandes dessinées.
C’est avec mon frère -qui était et est passionné de BD et de fiction-, que je découvre Les 4 fantastiques, Strange, l’univers Marvel et au-delà, l’univers des super- héros. Ce jour-là, il me propose de l’accompagner au cinéma. J’accepte bien sûr. Depuis mon plus jeune âge, j’ai l’habitude d’aller au cinéma avec mes frères et sœurs.
J’imagine que nous avions choisi un grand écran pour profiter pleinement du film. Je nous revois dans la salle obscure, prêts pour l’aventure. Tout le monde est assis dans le noir. Une terre colorée au héros improbable est projetée sur l’écran blanc.
Lorsque la lumière revient, le film terminé, mon frère me demande: «On se fait une deuxième séance?» Même si je suis étonnée par l’idée, je dis «Oui», sans hésiter! Nous sommes donc restés dans la salle pour remplir nos yeux et nos oreilles d’un deuxième visionnage. Et quand j’y pense, je me souviens avoir eu l’impression de resquiller en restant dans la salle entre les deux projections...
Il me reste, entre autres, parmi les images de ce film, le geste de Superman lorsqu’il vole: poing en avant, et le fait qu’il remonte le temps, en volant autour de la terre en contre-rotation.
Sous mes yeux, la photo de mon Superfrère, le poing levé; il me fait remonter le temps, et clavier sous les doigts, je partage ce tendre extrait de ma vie.