Moi sur la photo (TOKYO)
J’étais encore au lycée à l’époque
A la lueur des lampadaires sous lesquels je passais
Je dessinais ma vie, aucune ambitions sociales, j’avais encore des sparadraps sur mes genoux à force de faire le mur du lycée.
Je ne prenais jamais rien d’une façon trop personnelle
Je voyais bien mes camarades qui avaient des gènes très spécifiques qui les prédisposaient à faire de l’argent, beaucoup d’argent.
Ce n’étaient pourtant pas des héritiers de grandes fortunes, mais je voyais bien qu’ils étaient génétiquement prêts à la richesse. je les sentais moléculairement liés au fric.
Par chance mon ADN avait échappée à ce funeste destin. je n’avais aucun chromosome endommagés , rien de défectueux.
J’aimais la poésie, Rimbaud Baudelaire, Verlaine.
J’entretenais avec la poésie ce qu’entretiennent les diabétiques avec l’insuline.
J’avais des réactions très allergiques devant un problème de math, ou de physique comme si mes globules blancs s’étaient mobilisés contre toute attaque du signe d’un dollars.
Je nageais insouciante dans le chenal des mots et ma rêverie d’adolescente m’a portée jusqu’à ce grand âge d’où je vous écris.
Quand je fais la biopsie de ce vieux monde, j y observe d’étranges tumeurs malignes qui témoignent du niveau d’endettement qu’il faut pour vivre .
Pourtant mon traitement est bien simple ouvrir un livre de poésie et cesser d’aller voir son banquier.