Ce qui m’empêche de dormir !! (KatyL)
La tempête qui se déchaîne avec le vent furieux qui ploie les arbres du jardin et qui fait peur aux oiseaux blottis dans mes thuyas, j’entends presque battre leurs petits coeurs, je les imagine serrés les uns contre les autres, blottis.
Si quelqu’un que j’aime est malade, je pense si fort à elle ou à lui que mes yeux ne se ferment pas, dans le noir comme si ma veillée pouvait leur apporter un peu de chaleur.
Il arrive aussi qu’une journée soit plutôt mauvaise, qu'une suite d’incompréhensions et de désappointements, une myriade de contrariétés, un mauvais coup de fil avec une annonce morose, fassent cet effet.
Le pire c’est un film dont les images ont pu me traumatiser, car je me mets bien facilement à la place de ceux qui souffrent et subissent, je pleure aussi, je me tourne lorsque les scènes sont insoutenables par exemple les camps de concentration, je regarde le documentaire historique, mais dès que le document se précise sur la souffrance , je suis dans tous mes états et là, parfois hébétée par ce que les humains ont été capables de faire ( des humains, non pire que des bêtes) le mal en personne, c’est la souffrance des juifs, ceux sous Pol Pot, ceux d’Arménie, ceux du Rwanda….je ne supporte pas non plus les images sur l’Apartheid, sur les bastonnades…sur le Ku Klux Klan… la guerre en général. Mais il faut savoir, il faut le dire aux enfants, il faut donc regarder ce qu'il est possible de regarder, la première fois que j’ai lu un livre sur les camps nazis, cela a été un tel choc que j’en ai été malade, j’ai vomi, j’ai pleuré, je n’arrêtais pas d’en parler autour de moi, questionnant sans cesse les adultes, je me disais (malgré notre situation peu enviable dans l’enfance) que nous étions encore heureux de ne pas vivre cela. J’avais honte pour les humains ! J’avais déjà choisi ma voie, seule et contre les idées de mon père, mais je me suis confirmée et déterminée en tant qu’être humain à la suite de l’ensemble de mes lectures. Et mon chemin s’est tracé.
Ce qui m’empêche de dormir, c’est aussi l’envie de câlins, de tendresses, sentir la chaleur d’un corps contre le mien et le désir de l’autre, je resterai éveillée longtemps pour cette cause là.
Il m’arrive aussi de penser à la mort, à l’après… tous les soirs je fais le bilan de ma journée je trouve presque toujours du positif ou de bonnes choses. Parfois j’ai une angoisse qui m’étreint, je suis là jusque quand ?? La vie passe si vite, mes enfants ont grandi, cela me fait peur, j’ai surtout peur de n’avoir pas le temps de faire tout ce que j’ai envisagé, mes livres pour eux, mes tableaux en instance, mes sorties, mes petits voyages, j’ai peur de n’avoir pas le temps de dire tout à ceux que j’aime. Pourtant je fais au mieux pour le leur dire. J’ai peur que ma vieillesse soit triste ou que je manque de quelque chose, j’ai peur de finir en maison pour les « anciens » peuplée de gens qui attendent la fin.
Aussitôt je chasse ces idées noires pour m’accrocher à la lumière qui brille en moi, et une petite sensation de bien-être m’envahit puis grandit, pour enfin me sentir apaisée.
Non il faut dormir et aller de l’avant ! A chaque jour suffit sa peine !! Tu verras en temps et heure et tu aviseras me dis-je !
Il faut cultiver l’espoir et non la résignation.
Je m’endors alors le coeur plein de vie et de projets d’avenir.
Que vos nuits soient douces !! Que nous ne connaissions pas la guerre
Que nous soyons unis, mes amis, serrés les uns contre les autres TOUS sans distinction.