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Le défi du samedi
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21 juin 2008

Les crayons (Fabeli)

12 crayons sagement alignés dans une pochette bleue. Il est 23 heures, dans la pénombre grise, la maison est endormie. Toute la maison ? Non, dans le tiroir du bureau en chêne clair….

Il sera bien difficile, plus tard, de dénouer le fil de cette histoire, mais tout porte à croire que c’est le blanc qui a commencé. D’après le rose, qui tardait à s’endormir, quelqu’un aurait éternué. Les différents témoignages, recueillis par l’inspecteur Lapalette, s’accordent pour dire qu’il s’agissait du orange. Un instant, les soupçons se sont portés sur le bleu glacier, mais il fût prouvé que, en habitué de la haute montagne, le bleu glacier ne s’enrhumait jamais. Le marron confirma alors le témoignage du rose, bien qu’il se montrât très attaché à l’orange et qu’il lui répugnât de le dénoncer. Le orange, soutenu par le magenta, finit donc par avouer que, oui, c’était bien lui qui avait éternué. C’est à ce moment là que le blanc, réveillé par le orange, avait bousculé le violet, très susceptible comme chacun sait. Le violet entra dans une colère noire, criant et gesticulant en tout sens. Il bouscula le gris et l’ocre et leur en fit voir de toutes les couleurs. Il s’agita tant et si bien qu’il finit par réveiller toute la pochette et la bagarre fut générale, jusqu’au jaune, pourtant peu disposé à la mauvaise humeur, qui s’en mêla. Il se planta devant le noir, le regarda dans le blanc des yeux et lui déclara tout net : « Tout ça c’est de ta faute, tu sèmes la discorde partout où tu passes, barre toi vite fait ! »

Le noir, bien sûr, tomba des nues devant cette accusation, et il finit par voir rouge devant tant d’injustice. Il remit le blanc à sa place d’un  bon coup de mine mais fut alors pris à partie par l’ensemble du groupe. Seul contre tous, écœuré par la méchanceté du blanc, il commença à réunir ses maigres affaires dans un baluchon gris, souleva le rabat de la pochette, et s’enfonça dans la nuit, sans que personne ne fasse un geste pour le retenir.

Voilà pourquoi, ce matin, à six heures, Anaïs ne trouva que onze crayons dans la pochette bleue.

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Commentaires
F
merci, merci pour votre accueil si chaleureux au club des défis!
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P
J'ai beaucoup aimé cette enquête qui se dévore d'un trait... de crayon ;-)
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J
Bienvenue, et merci pour cette participation originale! *sourire*
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J
On ignorait ces problèmes de coexistence non pacifique chez les crayons de couleur. Alors c'est exactement comme chez nous, l'injustice est aussi criante ? On comprend que le crayon noir se soit taillé ! Souhaitons que dans la suite du conte il ait l'occasion de devenir un superbe stylo-plume !
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K
Très bonne idée ces crayons qui prennent vie !!!!
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T
Enquête colorée..<br /> Il fallait y penser !!!<br /> Bravo ...
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B
Un plaisir cette histoire !
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M
Très bonne enquête Inspecteur Lapalette !
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T
Une enquête rondement menée..un vrai cluedo...<br /> bravo!
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V
Depuis le temps que je te harcèle pour que tu participes!<br /> J'ai eu raison!<br /> J'aime beaucoup ton texte.
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C
Super ! J'adore cette petite enquête de police.
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F
je suis très heureuse d'avoir enfin trouver le temps de relever un défi!!!<br /> <br /> J'ai croisé le noir<br /> rue du désespoir<br /> il est passé sans me voir<br /> tout porte à croire<br /> qu'il broie du noir!
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J
Vraiment bien vu! et tres agreable a lire.
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P
Bien vu de nous rappeler les associations entre les sentiments et les couleurs.<br /> <br /> Et pendant ce temps-là,tous les crayons échappés de nos textes s'en vont vivre leur petite vie.
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