Heure de pointe dans le métro. Banale image de ces gens indifférents les uns aux autres, blasés, fatigués, serrés…Deux petits détails anodins nous font supposer une époque différente, ou une civilisation étrangère : les lunettes noires sont l’unique vêtement de chaque passager quel que soit son âge ou son sexe. On remarquera dans ce tableau d’une banalité affligeante, un voyageur qui parait très excité par la lecture d’un magazine visiblement réservé aux adultes très avertis(à
ne pas mettre entre toutes les mains…ou à lire que d’une seule ) .Il en
bave d’excitation que c’en est presque indécent, mais heureusement
personne ne fait attention à lui. Peut être voulez vous un extrait du
texte qui met ce brave homme au bord de l’apoplexie ? OK mais éloignez
les enfants…
«
elle s’avança vers lui, qui n’en pouvait plus d’attendre…enfin, quand
elle fut tout près, elle retira lentement.... ses... lunettes, laissant
découvrir deux magnifiques y..x, d’un bleu intense… »
PS je ne suis pas l’auteur de cette histoire, souvenir d’ une page dessinée dans
Pilote il y a bien longtemps, le temps me manque pour la recherche et
le scann, si l’un de vous se souvient de cette planche et de son
auteur, j'essairai de m'en occuper à mon retour)
PS j'avais trouvé un titre plus drôle et assez "innocent" pour ce
texte mais quand je l'ai tapé sur google j'ai directement abouti sur un
site classé X et je ne souhaite pas faire évoluer le rhino de mon
blog dans ces eaux là..(loin des eaux loin du coeur)
Joe Krapov a traité, mieux que je ne l’aurais fait, l’idée qui me tournait dans la tête, de vous livrer les secrets de mon trousseau de clefs.
Si quelqu’un détient les clefs de l’horloge, je serais heureux d’avoir du rab de temps *pour vous écrire un défi plus digne. (mais je dois choisir entre mes préparatifs de voyage en Chine et une belle réponse au défi).
Quitte à vous livrer un défi bâclé, autant vous le faire court.
Mes premières clefs sont des lettres, celles de l’alphabet latin puis hébraïque intégrés dans l’enfance.
Peut être est la raison de ma fascination pour les alphabets, la magie des lettres elles mêmes, quelle que soit leur origine ou la langue dont ils ouvrent les portes.
Je réserve un bout de ma retraite(si j’en ai une, et si mes yeux tiennent) à la découverte de l’écriture égyptienne .
Plus tard, mes clefs sont des mots : un exemple en est la préparation aux concours, qui fait appel aux sacro saints « mots clefs », jalons donneurs de points ; pour répondre à la question d’examen, caser n’importe quelle ineptie était envisageable, pourvu que le correcteur pressé repère ces marques d’un savoir artificiel. Telle était la clé de la réussite au concours pour devenir médecin. ( les QCM d’aujourd’hui sont plus expéditifs)
La langue
chinoise écrite repose également sur des clefs ou radicaux ; ceux-ci
permettent quand ils sont maitrisés, de décortiquer ou de prononcer un caractère chinois inconnu.
Avec ce qui
précède le rapport est lointain, je n’ai jamais oublié la séquence des
clefs du film de Gébé l’An 01 (1973) où les gens se débarrassent de
toutes leurs clefs dans la rue, sur une chanson de François Béranger.
Mais voilà, chers défiants, il me reste 9 jours pour me replonger dans la langue chinoise… reconnaissez que c’est bien peu…
Nos deux héros, petites notes sur une
portée, sont allongées, nues à l'ombre de la clé de sol
Si bémol croche reproche à Mimi
bémol blanche de se trainer, mais Mimi rêve d'un beau point
d'orgue bien musclé et langoureux.
Alors que Si bémol souhaite des
syncopes, des soupirs, et quelques pauses coquines.
Mimi aime à regarder le reste de la
portée, les autres notes au loin qui attendent la fin du point
d'orgue pour redémarrer. Profite dit Mimi ...
C'est "quand il veut le batteur !
" répond Si bémol
Un câlin, un sourire minaude Mimi
bémol.
L'est déjà assez longue cette mesure
grogne la croche, si on met une liaison entre toi et moi , çà va
lasser, je te le dis...j'aimerais passer à la vitesse supérieure si
tu vois ce que je veux dire.
Ce compositeur, je ne sais pas où il
veut en venir, à mon avis il va lui falloir un sérieux coup demain
pour terminer sa partition
on n'est pas rendu à la double barre
finale c'est moi qui te le dis.
"c'est la double barre finaaale,
groupons nous z'et demain, musique géniaaale pour tout le genre
humain"fredonne Mimi sur un air bien connu.
Et maintenant c'est quoi ce Fa dièze
qui vient se pointer à la reprise hein ? l'a pas l'impression de
mettre le souk avec deux bémols à la clé non ?
Ben quoi , si je veux passer en sol
mineur, faut bien que je le case mon fa dièze, et puis après tout
c'est qui le compositeur ?
Dans mon boulot, tous mes appareils fonctionnent à l'électricité. -commençons
par l'optotype, mais oui, c'est le mot barbare qui désigne le tableau
lumineux avec des lettres, des chiffres, des dessins ou des E tournés
dans tous les sens pour les analphabètes. le plus gros chiffre qui correspond à un vingtième de vision c'est le 3. carrément énorme, si vous ne le voyez pas, vous avez bien fait de venir me voir...(enfin quand je dis voir...) pour évacuer la contrainte je vous réciterais bien une partie de mon tableau par coeur(chiffres à lire séparément bien sûr) 3 0 4 7
4 9 2 6
7 2 0 9
(mine de rien, çà en ferait sept de casés ! mais ce serait abuser...) -
on passe à l'examen des yeux, à la lampe à fente (électrique bien sûr
mais sur support mécanique)là aussi, difficile de faire çà à la
bougie, cependant, si la panne survient en plein jour, on ouvre tous
les rideaux pour utiliser le soleil qu'on détourne sur l'oeil, via un
jeu de miroirs pifométrique, c'est galère mais le tour est joué. Avec
ce stratagème et un colorant on peut même mesurer la tension de l'oeil
qui normalement est inférieure à 21. -on termine par l'examen du fond d'oeil visible par un petit appareil à piles, lequel tombe pile poil en cas de panne. -Depuis 25
ans que je sévis dans le secteur, j'ai étudié les moyens de travailler
en conditions "extrèmes" sans électricité en cas de grève ou de panne.
Avec les quatorze mois d'attente pour obtenir un rendez vous avec moi, pas question que je déclare forfait sous prétexte d'absence des 220 volt alimentaires(mon cher Watson). La patience des patients a des limites. -Et l'ordi me rétorquerez vous ? aucun problème : le vieux clou qui tourne encore sous" fenêtres 98"(çà y est je crois que j'ai les 10 nombres) (de
Guillaume Portail) n'est là que pour mon agrément perso,car je reste
attaché à mes stylo plume dont je remplis le réservoir à la seringue 20cc en me tachant les doigts. (qui a dit vieux crouton rétrograde ?) dame sécu-vitale apprécie peu, mais tant pis. -résumé : qu'ils y viennent avec leurs coupures de courant ! je peux gèrer ... mais ... Une
seule fois, un soir d'hiver, je me trouvai pris au dépourvu, la bise
venue, une grève d'édéeffe était annoncée ; croyant à ma bonne étoile,
je n'avais reporté aucune consultation, et je terminais ma journée avec
le dernier patient, un gamin venu de loin quand couic!!! noir total et intégral (et blanc dans la conversation) ben oui, dehors faisait drolement nuit. (et mon cabinet est assez isolé). au
téléphone (ne jamais se séparer des moches téléphones avec fil)j'ai
appellé une voisine à la rescousse et elle m'a apporté des bougies et 2 lampes de poche. Ce gosse a eu un examen complet à
la bougie et lampe de poche(pour éclairer les chiffres sur tableau
papier) Consultation prototype ( gratuite car pas osé facturer) avec
prescription de lunettes... C'est peu après,
que Betty, une jeune paonne égarée, a demandé et obtenu asile dans
notre jardin, nous permettant de ressasser le piètre calembour "on a
une pa(o)nne dans le secteur..."
PS samedi défiants, soyez indulgents, ma seule défense pour me faire pardonner ce texte est que tout est vrai (sauf windows 98)
Il y a bien
longtemps, quand le réveil a sonné, j’ai su que j’avais eu tort d’accepter
ce voyage, et surtout que j’aurais du me méfier et lire soigneusement les
petites lignes, avant de signer en bas du contrat.
Me voilà donc sur la route, marchant,
solitaire, sorte de troubadour triste ou de Juif errant.
Je n’ai pas idée claire de ma destination,
«droit devant» peut-être, c’est assez léger comme indication.
Parfois les chiens me suivent, et je reste
indifférent à leurs tentatives de morsures.
Je n’ai pas de numéro, j’ai la valeur qu’on me
donne, et, paisible, je n’influe pas vraiment sur le cours du jeu ; neutre
ou indifférent, je traverse la vie ou la
partie en cours.
Un bâton, me soutient
dans ce voyage infini, et de mes poches peuvent s'échapper quelques
pièces. Le matériel n’est pas vraiment mon problème.
Je suis
pacifique.
Fol ou Fou, Mat ou
plus légèrement Excuse sont les noms qui
me désignent.
Mais j’aimerais
savoir ce qu’on attend de moi, et pourquoi j’ai accepté de voyager dans ce
Tarot de Marseille en signant au bas du contrat.
J’ignore si le réveil sonnera à nouveau et si je
me réjouirai de me réveiller, j’ai peut être eu tort d’accepter ce voyage, mais
je crois bien qu’on ne m’a pas laissé
C’était peut être son anniversaire, impossible de le savoir avec exactitude, mais l’heure était venue pour le cadeau qu’il s’était réservé pour lui tout seul.
Depuis longtemps les saisons avaient disparu, et les aliments déshydratés étaient le lot de chacun. Encore heureux qu’il y aie de l’eau.
Fébrile,
il fouilla dans son coffre fort pour s’offrir un luxe inouï,
impensable. La boîte était à sa place cachée là, juste derrière les lingots. L’eau frémissait
dans la bouilloire, et lui, les lunettes embuées d’émotion, humait le
contenu de la boite, la dernière venue de Colombie, achetée à prix d’or en contrebande. Sur la table, il déposa sa tasse
préférée, celle qu’il ne sortait qu’une fois l’an, et la remplit du
breuvage noir juste filtré. Avant de déguster, respirer encore,
s’imprégner une dernière fois de cette sublime odeur. Puis
savou..Dring !!!
A la porte, un importun sonna, il alla* l’éconduire rapidement…
Pas assez, malheureusement…
En
son absence, Anny, sa nouvelle gouvernante, béotienne et ignare,
quoique bien intentionnée, avait ajouté, ( hérésie suprème) dans le
liquide sacré, « histoire de donner du gout », une cuillérée de
chicorée déshydratée…
*J’avoue avoir eu la flemme de vérifier le passé simple d’éconduire (il l’éconduisit, I presume)
De mon enfance méditerranéenne, je me souviens de mon intérêt précoce
et étrange pour le pays du Milieu.
Exilé sans retour possible, peu après ma
première éclipse totale de soleil
inoubliable, j’ai longtemps cherché un pays à aimer...
Un grand morceau d’existence plus tard, je me lance dans l’apprentissage de la langue
et me voilà dans l’avion pour Pékin, avec cinq amis réunis entre autres par la pratique du tai-chi-chuan.
Première image désolante : le ciel est
gris : « j’aurais traversé le
quart de la planète, pour qu’il
pleuve ? » mais non, il ne
pleut pas, ce n’est que la pollution, ( !) et dès la sortie, la chaleur
humide étouffante m’étreint, « jamais je ne supporterai 3 semaines comme çà ! ».
Le choc est à la mesure de l’attente :
la foule, partout, les façades grises de
poussière, la foule encore, les vélos…
Choisi
par notre amie traductrice, notre hôtel est un petit bijou caché au fond d’une ruelle
ancienne (çà s’appelle un hutong). A partir de ce vieux quartier insalubre
mais hélas destiné aux bulldozers, nous
découvrons la ville, les petites échoppes où nous faisons sensation (les
longs-nez sont rares par ici), la librairie où je caresse chaque ouvrage sans en
comprendre la signification, les coiffeurs de rue, les petits restaurants et
les parcs.
Pas terrible l’idée de visiter la cité
interdite un dimanche d'été : toute la Chine est là avec la même intention
; il faut se faufiler entre les vendeurs de cartes postales, d’eau, éviter de
gâcher les "photos à la chinoise
" : tout le monde se groupe debout devant le monument, pose, sourit (ne me
demandez pas comment on dit "ouistiti" -"sex" en chinois)
et voila un beau souvenir dans la boîte.
Non loin de la place Tian an men, se trouve
le mur des minorités, c’est devant ce mur que je demande à être pris en photo
en tant que minorité chinoise à moi tout seul.
Au palais d’été, nous avons loué des pédalos
pour une ballade sur le lac Kumming et
attiré contre nos embarcations, des familles en mal de batailles navales
clamant sans doute : « à l’attaque ! Sus aux « lao
wai » ! (=étrangers)
Bravitude requise
pour escalader la grande Muraille au
soleil de midi et échapper aux marchands de souvenirs.
Peu connu, le Ritan parc situé dans le quartier russe. Là,
nous pouvons enfin nous fondre dans la foule sans être dévisagés ; là, nous
essayons de déchiffrer les enseignes en cyrillique, c'est un petit coin
d'"Europe" à Pékin. A l'entrée du parc, les hangars pleins des ballots
de vêtements et de tissus destinés à l'Europe de l'Est sont impressionnants.
Dans le parc, c'est
de nouveau la Chine, quelques
pratiquants de Taiji quan, une maison de thé où on prend plaisir à s'éterniser,
un bassin à poissons rouges où les enfants viennent pêcher leur futur
compagnon, un kiosque à musique où un isolé étudie le saxo, des gens qui
chantent, qui dansent ou qui jouent aux
échecs chinois. Il y a surtout une grande
aire centrale délimitée par un mur
circulaire percé de quatre portes : là, se rencontrent les "papis
cerfs-volants". Pour moi qui n'ai jamais réussi à faire voler les nombreux
"inutiles pas volants" qui encombrent ma voiture, c'est fascinant,
voire même un peu vexant. On pose le cerf volant contre le mur à un endroit
précis on s'éloigne tranquillement en déroulant la ficelle à environ 10 mètres,
on donne une micro secousse et la chose vole déjà loin par magie. Après, on
s'assoit sur un pliant et on discute avec les copains en surveillant son œuvre
haut dans le ciel.
L’achat des billets de train met à rude épreuve les nerfs de notre traductrice.
On se heurte à un mur administratif, teinté de racisme, pas
d’explication : « mei you » : y’en a pas…admettons… mais
alors pourquoi le train dans lequel nous prenons place après d’épuisantes
négociations n’est il pas plein ?
L’armée enterrée de
Xi'an est une merveille, pour faire abstraction de la foule bruyante, je m’étais collé le Messie
de Haendel sur les oreilles, et je me
suis promené virtuellement très près (se munir de jumelles+++) de ces soldats
de terre cuite loin du monde extérieur.
Quelques heures
d’avion et nous voilà plus à l’ouest vers Xiahe et ses monastères. C’est la
plus belle partie du voyage et malheureusement la plus courte, c’est aussi la
plus dangereuse, elle se fait en car sur des routes approximatives, boueuses,
où nous avons la sensation de risquer notre peau à chaque virage.
Pour nous donner du
courage pendant le trajet, nous chantions des chansons de Brassens (les
paillardes de préférence-finalement, c’est bien de parler une langue
« rare ») Autour des temples,
nous avons fait tourner les moulins à prières en prévision du voyage de retour.
Le retour à la
civilisation( ?) est trop rapide.
A Chengdu, les filles font du shopping, je me
fais humilier dans une partie de go, je distribue des origamis, et je fais
tourner mes toupies optiques dans les parcs, j’offre des graines de roses trémières (c’est peut être interdit, je l’ignorais).
Nous mangeons
toujours dans des petits restaurants sympas à l’hygiène approximative. D’un de
nos délicieux sandwichs à la viande se
sont échappées des dents de rongeur…
Comme partout, les
patrons de restaurant bombardent notre traductrice de questions indiscrètes, et
rigolent de son impeccable accent taïwanais. (Imaginez un chinois parlant
français avec un accent méridional). Et pendant qu’elle répond, sa soupe
refroidit et sa bière se réchauffe.
Je suis le seul (hors
la traductrice) à avoir voulu y
retourner, malgré de grosses déceptions, des petites galères mémorables,
et de temps en temps, un trop plein de chinois !
Trois ans après, j’ai refait ce voyage simplifié accompagné de mes fils, et là,
c’était moi le seul traducteur malgré
mon chinois squelettique.
Juste avant ce voyage
nous avions pu voir l’éclipse solaire totale
de 1999, une merveille, tout simplement.
Et si je vous parle
de cette éclipse c’est que la prochaine le 22 juillet 2009 a lieu en Chine
entre Chengdu et Shanghai, et que depuis dix ans je me suis promis de ne pas
rater ce rendez vous magique.
On
commence par écouter les trois extraits demusique.
L’un
m’inspire immédiatement, je latiens
mon histoire…eh non ! c’est raté, j’ai oublié de lire le titre et
l’extrait choisi sera repéré dès les premiers mots.
Un
autre me laisse de glace, et je le regrette, car j’imagine que Janezka qui a
sélectionné ces extraits, aime ces musiques et souhaitait nous les faire
découvrir.
Le
dernier évoque des images contradictoires, et me permet un lien avec le premier
abandonné…pas clair tout çà , et en plus va falloir transcrire…prise de tête
…merci samedi défi !
Bon
vous l’aurez voulu ! Je vous emmène faire un petit tour.
Cà
commence, très loin, au milieu de nulle part, le bout du monde (le mien en tout
cas) est par là. Notre mini bus traverse ce paysage de roches rouges, où les
drapeaux à prières sont les seuls signes de présence humaine. Tout concourt au
calme et à la méditation.(on fera
abstraction du bruit du mini bus ! )
Maintenant
pourquoi mes pensées dévient elles vers Ségolène ? A cause de la traversée
du désert ?
Non
ne croyez pas que je vienne ici politiser le défi (quoique…), qu’allez vous
imaginer ?
Ségolène
est un poisson, plus exactement un
labéo bicolore noire à queue rouge. Ce genre de poisson a la particularité
d’agacer sans méchanceté les autres poissons, mais chez moi, elle évolue dans
un grand aquarium de 400 litres dépeuplé,donc, elle s’ennuie un peu et je ne suis pas sûr qu’elle soit du genre
contemplatif. Nous laisserons de côtéles raisons de la solitude de Ségolène, seule survivante de catastrophes
diverses, qui endeuillèrent l’aquarium.
De
la solitude du Qinghai au dépeuplement de mon aquarium j’ai franchi le pas, en
écoutant la musique.
Déconseillée
aux personnes sensibles, la promenade se poursuit dans les salles de soins
intensifs : ici la même solitude,
le même vide, ce faux silence des monitorings, qui réunit soignants et malades.
Tout bruit cardiaque qui se fait remarquer entraine une réaction…Dans les
hôpitaux,( c’est bien connu) ces salles toutes vitrées à surveillance renforcée
s’apellent des aquaruims. Ecoutez cette musique, angoisse de la maladie, et
espoir de survie…
Sortons
d’ici sur la pointe des pieds, un petit remontant ne nous fera pas de mal, il
parait que le café du défi vaut le détour .
Ce sont mes parents qui m’ont présenté Mireille, qui militait à leurs côtés dans divers mouvements laïcs, roses ou rouges.
C’était
ce qu’à l’époque on appelait une vieille fille, (effectivement déjà
âgée,) je dirais une femme libre. Son grand regret était de n’avoir pas
pu devenir institutrice à cause d’une tuberculose ; c’est
cette maladie qui l’avait fait renoncer à l’amour de sa vie, un soldat
américain rencontré à la libération. (À cette époque, on décourageait
les malades d’avoir des enfants). En peu de temps elle était devenue ma
copine, et je n’avais qu’à traverser la
rue entre la fac où j’étais étudiant et sa mansarde pour me faire
offrir un café ou un alcool (« dis pas à ton père que je te saoule ! ».
Capable de distribuer des tracts ou de vendre l’huma en manteau de fourrure, ou alors entièrement habillée de
violet, sa couleur préférée, elle faisait figure d’excentrique, même
parmi ses amis «anarchistes ». Nous allions ensemble à l’opéra et je me
souviens qu’au sortir de la belle Hélène, nous chantions à tue tête « avouez que ces déesses ont de drôles de façons…pour enjôler les garçons ».
Quand
elle a eu un peu de sous, elle s’est construit une jolie maison,
qu’elle a nommée « guette l’ami », avec une salle de bains entièrement
violette. (Nous avions mission de lui procurer le papier hygiénique
mauve ce qui était rare à l’époque).
Plus tard mes activités m’ont éloigné d’elle mais je ne l’ai pas oubliée.
Je
sais que c’est elle qui a pris la décision d’entrer en maison de
retraite quand elle s’est sentie trop faible. Je n’ai pas pu lui rendre
visite, le peu qui lui restait de famille était plus intéressé
qu’intéressant. Ces ignorants se sont probablement hâtés de brader ses
livres chéris. Quant à ses amis, ils étaient très âgés, et n’ont pu se rendre disponibles pour aller la voir.
Je
constate avec fierté qu’elle est allée jusqu’au bout de ses
convictions : je suppose que si vous étiez seule à suivre son cercueil
c’est aussi parce qu’elle avait tenu bon et exigé un enterrement civil dans
un environnement extrêmement calotin. Je vous joins un chèque afin que
vous déposiez de temps en temps une rose rouge sur sa tombe. Merci de
l’avoir accompagnée à la fin de son chemin.
Alcide était décidément une buse en orthographe. Tout
le reste tenait la route honorablement, mais, malgré un entrainement intensif,
il lui était impossible de descendre en dessous des cinq fautes fatidiques qui
lui plomberaient sa note au brevet. C’est donc avec aigreur qu’il
répétait : « las ! Si dictée n’était comptée ! »
Plus tard, nul ne sait ce qui poussa Alcide, à se
lancer dans la fabrication d’un alcool à partir de sa vigne. Ceux qui avaient
essayé avant lui, n’obtenaient qu’une chose innommable, imbuvable, sucrée,
pétillante et rigoureusement invendable. Mais Alcide était du genre obstiné, et
faisant fi des conseils de ses copains écolos, il s’enferma dans son labo, pour
ajouter divers produits chimiques, issus de flacons marqués d’une tête de mort,
et ne lésina pas sur les acides variés, dans l’espoir de fabriquer un alcool
intéressant. Prudent, il chercha un cobaye, pour goûter la chose encore
fumante, et fit appel à Igor, russe exilé, et grand buveur. Il lui remit donc
sa première bouteille prototype, en lui demandant de tester avec ses compatriotes.
Quelques jours plus tard, Igor rendit son verdict : « intérrressant,
trrrès forrt, mais il y a petit
prrroblème : quand moi pisser, çà trrrouer bottes ! »
Papistache : je ne sais pas ce que vous
en pensez, mais on aurait pu choisir un
endroit plus fun pour ce rendez vous avec Janeczka.
Walrus : c’est pas une raison pour bouder
tout seul dans votre coin, rapprochez vous de nous !
Papistache : Je ne boude pas, je
réfléchis, j’essaie de noter quelques idées pour les prochaines consignes
et, dois-je vous le rappeler, pour la consigne #100 où nous devrons nous surpasser ; les défiants seront sans pitié si nous leur
livrons une consignette comme çà à la va vite, c’est d’ailleurs pour mettre au
point tout çà que nous sommes réunis, IRL…enfin quand l’Eurostar daignera nous
amener notre Janeczka.
Valecrit : à propos d’Eurostar je crains
que Zigmund ne fasse encore des calembours, reconnaissez que le mot s’y
prête, il va carrément se lâcher, s’il a
vent de cette rencontre, quant à Joe
Krapov et Joye Dieu sait de quoi ils sont capables…
Papistache : nous sommes là pour discuter
des consignes à venir, plusieurs à la suite jusqu’à la #100, histoire de
prendre de l’avance et de se reposer un peu pendant qu’ils planchent. C’est
vrai que Lille c’était central –je note
(néanmoins) que Walrus est légèrement avantagé…
Walrus : Vous auriez préféré gare du nord
ou l’aéroport de Beauvais ?
Papistache : ne le prenez pas mal, mais
ce décor sinistre me file le bourdon, par contre le foyer où vous nous avez
retenu des chambres est bien sympa et j’y ai repéré une petite salle de réunion
fort agréable. Nous y serons bien pour travailler.
Valecrit : les buffets de gare, tard la nuit, ne sont pas des endroits drôles,
mais nous ne voulions pas rater Janeczka. C’est sinistre et il fait froid.
Le garçon de café : dites là, les oiseaux
de nuit, c’est pas un peu fini ces critiques ? vous vous attendiez à quoi si tard, encore
heureux que le train fasse un arrêt pour déposer votre copine…
Walrus : puisque nous sommes les seuls
clients soyez chic, mettez nous une musique sympa et gaie qui nous remonte à
tous le moral…et faites nous du café avant d’éteindre le percolateur.
Le garçon de café : est ce que ceci vous
conviendra messires pour accompagner vos « croque » ?
Valecrit : avec ce genre d’intervention, je vous verrais
bien comme défiant… mais il était question de café…
Le garçon de café : d’accord ! mais
d’abord reculez tous au fond de la salle
car ce percolateur tousse et crache, le
patron est fumace, il se l’est fait
refiler par une certaine dame Tilleul qui lui a assuré qu’il était « comme
neuf ».
Valecrit : Regardez, Janeczka là bas, (au
garçon) SVP, continuez dans ce style de musique pour l’accueillir, elle va adorer …
PS sur la
photo vous reconnaitrez aisément et de
gauche à droite Janeczka (qui va bientôt
arriver mais je sais pas photographier quelqu’un qui va arriver alors je la
mets quand même sur la photo), Papistache,Walrus, Valecrit, le garçon de café,
et le percolateur.
Mon papa, c’est un drôle d’adulte. Bien sûr, à
première vue c’est un « grand», puisque moi, Samuel 8 ans, et encore
quelques dents, je me mets sur la pointe
des pieds pour lui faire un bisou alors que mon frère Henri le dépasse déjà
d’une tête. Mon papa est docteur, il est toujours pressé, il porte des habits
de grande personne, pas des jeans déchirés ou alors pour passer la tondeuse.
L’an dernier, j’avais découpé mon jean au
genou pour avoir un jean « destroy » comme Henri. J’espérais faire croire
que j’étais tombé, mais personne ne m’a cru et papa m’a grondé comme un papa
normal.
Moi je rêve de devenir grand comme Henri qui
m’appelle « le moustique » mais pas devant papa qui prend souvent ma défense.
Mon papa, c’est un drôle d’adulte, parce que
parfois je crois qu’il voudrait redevenir un petit garçon et jouer avec moi. Il y a des indices qui ne
trompent pas : mon papa il a beaucoup de jouets, vous vous rendez
compte ? j’entends encore Henri lui
dire « j’hallucine tu t’es encore acheté une toupie ! »
Ben oui, mon papa est un fou de jouets et surtout de
toupies, il aime me faire tester chaque nouvelle venue. Il m’a permis de vous en présenter quelques unes …
toupies décoratives
Il y
a celles qui sont jolies mais qui ne tournent pas ou mal,
c’est dommage ! et dire qu’il ose en poser sur son bureau, « pour
rassurer les enfants, »dit il.
Tour 5 étages
Avec celles ci, nous faisons des compétitions avec lui ou avec mes copains.
Avec un lanceur à ressort, il faut construire une tour en mouvement de 5 étages,
qui souvent se casse la figure au
dernier moment, je crois que papa s’entraine en cachette, pour ne pas avoir la
honte.
toupie compte tours
En voilà une qui était magique mais hélas
fragile. Quand elle fonctionnait, papa, maman et leurs amis (adultes !)
passaient des heures les yeux fixés sur les petites lumières (les
« leds » ou diodes) qui indiquaient le nombre de tours. Quand elle
n’a plus fonctionné, papa a fait tous
les magasins de jouets pour en retrouver une autre, mais seuls quelques adultes
fous de toupies comme mon papa avaient acheté cette petite merveille. Impossible d’en retrouver …
(« pas écolo avec ses 2 grosses
piles boutons et made in
china » ajoutait papa)
Voici la toupie culbuto : si on la lance
correctement et assez fort, elle se retourne et finit sa course sur la pointe.
culbuto
Certaines toupies traditionnelles rapportées
de Turquie ou du Magreb ne bougent pas
beaucoup, tout simplement parce que personne dans la maison n’a réussi à les
lancer correctement. Pour les autres, toupies en bois, c’est un coup à prendre
et çà tourne drôlement bien.
toupies bois
Les toupies lumineuses avec des diodes sont
bien jolies à regarder, et j’aime aussi les toupies à musique qui jouent très
faux, c’est vraiment rigolo.
Toupie lumineuse
toupies optiques
Parfois il rêve devant ses toupies optiques,
sa préférée c’est celle là :
qui imaginerait que ce dessin en noir et blanc
donne en tournant des cercles de couleur ? on peut poser des cartons qui ont voir des choses bizarres quand la toupie tourne.
Mon papa il a encore bien des jouets rigolos ou magiques, toutes ces toupies, parfois, çà me donne le tournis mais j’aime bien avoir un papa
joueur et pas sérieux.
Quatrième de couverture
Avec Samuel, découvre
différentes sortes de toupies, à partir de la collection de son papa.
Note de l’éditeur (à l’intention des parents) : un léger conflit nous a opposé à Zigmund au
sujet du sous titre qu’il souhaitait ajouter pour cet ouvrage : « or not toupies »…
Monsieur Perec, je tiens à vous
remercier encore d’avoir accepté notre invitation. C’est une superbe
journée, vous rencontrer le temps d’un
repas en terrasse dans ce petit restaurant non loin du jardin du Luxembourg
est un véritable bonheur.
Nous sommes venus à deux, car je souhaitais vous faire rencontrer mon frère Berthold. Il y a 20 ans,
lorsque son premier roman a été publié, le compliment dont il a été le plus fier, a été qu’on le compare à vous.
C’est lui qui m’a fait découvrir votre existence, vous êtes son
« idole ».
Seul face à vous, je n’aurais jamais osé cette rencontre, alors j’ai eu l’idée, puisque les
défiants du samedi m’y autorisaient, de vous offrir en quelque sorte comme
cadeau à mon frère.
Et les voilà, fébriles et
enthousiastes, partis dans une grande
discussion sur l’Oulipo, prêts à inventer de nouvelles contraintes, et partis à
la recherche de textes à triturer pour
en faire des lipogrammes. J’explique ma tentative, lettre morte pour l’instant,
de lipogrammer sans e « mignonne
allons voir si la rose » de Ronsard. (sans o çà pourrait être rigolo aussi…)
Nous parlons aussi des jeux littéraires des « papous dans la tête » sur France Culture. Nul doute que
sur internet (explications rapides sur la chose) existent des blogs consacrés à
l’Oulipo, mais le temps manque à chacun…Parfois fusent quelques définitions de
mots croisés : « on est douillet quand elle est petite » (6
lettres)* ; « il est d’un autre siècle » (en dix lettres)**
Au
café, la discussion est toujours
animée, et c’est un vrai plaisir que de
les écouter, les voilà comme deux vieux potes.
Après
le café, Berthold (qui sait que j’en meurs d’envie) propose à Georges de
disputer avec moi, quelques parties de Go au soleil dans le jardin tout proche.
Au cours de ma vie de joueur de Go, j’ai usé jusqu’à la corde, une bonne partie
des calembours tirés du traité Le livre de Perec sur le Go*** …
Le
reste de l’après midi s’est continué en discussions littéraires (Berthold
versus Georges) et stratégiques (Georges versus moi) autour de ce goban
magique ; de l’issue des parties âprement disputées je ne vous dirai rien...Georges Perec a eu
le temps de progresser à ce jeu qu’il aimait mais maitrisait mal. Au paradis,
je crois qu’on joue au go entre deux lipogrammes, tout en écoutant du jazz ou
de la musique classique…un peu comme lors de cette journée magique hors du temps.
*-------(cherchez un peu…)
**----------(voir note précédente)
***Petit traité invitant à la découverte de l'art subtil du
go (Christian Bourgois, 1969) (avec Pierre Lusson et Jacques Roubaud
Ménélas : acteur (roi de sparte époux d’Hélène )cinéphile blagueur
Parthénis : actrice (hétaïre)
Les deux Ajax : acteurs(rois ) manipulateurs de mulots
Bacchis : actrice (suivante d’Hélène) ex( ?) de Yak
Agamemnon : acteur (roi des rois)
Yak : Eh là c’est quoi ce foutoir ? on avait dit 10heures ! çà vous gène pas de vous pointer avec ½ heure de retard ?
vous imaginez qu’on va être prêts à ce rythme, après à peine 3 répétitions hein ? Et Hélène elle est où la belle Hélène ?
Des coulisses une petite voix : je suis vénère je croyais que c’était 9heures et en plus, ben, mon sèche cheveux m’a lâché, ce matin, je sais pas comment je vais faire ?
Yak : ah oui l’excuse ! est ce que quelqu’un peut fournir un sèche cheveux à cette gourde ! ah quand même ! bon dépêche ! vas y bébé vite ! et reviens fissa on a du taf
Bon maintenant, Ménélas, je croyais qu’il était prêt ?
Parthénis : Ben chef , comme la répèt’ ne commençait toujours pas il est parti au cinéma avec sa copine, tu savais pas, je pensais …
Yak : ah ben c’est çà oui, c’est des choses auxquelles il faut penser ! on est grave charrette sur les répèt’ et Môssieur Ménélas file au ciné du coin !!! putain çà va pas quoi !!!
Parthénis : Faut comprendre Yak, j’étais choquée aussi mais quand on sait qu’il doit galérer deux heures en métropour
arriver, ben comme les autres étaient en retard, il a dit "je vais au
ciné"… « in excelsis deo » qu’il a ajouté, en se marrant ; sûr,
Ménélas c’est le roi du calembour, avant la dernière répèt il m’a tuée de rire au moins 4 heures
Yak :
et moi je vais te tuer tout court si tu continues, tu me ramènes
Ménélas fissa ici ou il va y avoir une tragédie ici, au lieu d'une
opérette.
Les deux Ajax : on s’en occupe , regarde, on envoie un mail à la caissière pour qu’elle le sorte de la salle… voilà, faut valider, valider , valider …tu vois, je maitrise pas, mais je maitrise mieux que la finance…
Yak : les gars, dites le tout de suite que c’est ma mort que vous voulez, la caissière, elle approche pas d’ici, faut pas l’inviter celle là, c’estfouteuse de m* et compagnie…
Bacchis (entrant subitement , jalouse): ah bon tu la connais … comment ?
Yak : ben chouchou, c’était … quand tu es partie 3 mois en claquant la porte ; pour me consoler je suis allé au ciné avec maman, moi qui n’aime que le théatre et l’opéra…et bon ben …elle était là…
Bacchis : c’est quoi ces salades, c’est quoi ces trucs ? entre nous çà a foiré parce
que ta mère mettait son nez partout, et toi tu traines môman au ciné
et au passage tu fais du gringue à cette… je parie que tu lui as prété
tes photos des représentations d’Orphée…
Yak (penaud) : oui, je sais pas si elle les a regardées…
Bacchis : ah oui effectivement je pensais que c’était plus clair que çà, pourri grave que tu es, tu voulais savoir ce qui collait pas entre nous, ben, nan ya çà tu vois !
Agamemnon : (histoire de calmer Bacchis et Yak) en attendant Ménélas, on peut au moins refaire la scène des trois déesses, au fait en bikini c’est mieux qu’aux autres répétitions la déesse ?
Yak (saisissant l’occasion de faire diversion) : il fait sec là, il fait froid, il ne manque plus qu’Aphrodite nous chope un rhume ou une angine , elle va à l’école demain
Bacchis : oh çà y est, bon ben , j’men vais… de toute façon on se voit là bas, au filage samedi …après le ciné !
Ménélas
(de retour) : patron il y a un fournisseur de préservatifs dehors ,
qui dit que le théatre lui a fait une grosse commande, trois cartons,
100 boites par carton, 10 préservatifs par boite, fallait nous le dire
qu’on montait une version X de la belle Hélène, et puis il y a aussi un
client, un Suisse …
Yak (consterné)
: t’es vraiment relou Ménelas, l’histoire du Suisse et des
préservatifs* c’est un classique… assez ri …au travail !
Le cabinet du psy est
un véritable paradis. Situé au cœur de l’ancienne cité, non loin du
centre ville dans une petite rue pavée. Je suis d’abord assis face à
lui, c’est un homme âgé, digne, ni chaleureux, ni glacial, plutôt
bienveillant ; mon regard balaye la pièce :
derrière lui une grande baie vitrée triangulaire permet de voir, luxe*
inoui en centre ville, un jardin. Dans le fond du jardin, on devine la
maison d’habitation, de bonne taille mais sans prétention. Mais
surtout, il y a cette bibliothèque, sur deux des murs de la salle, les
livres couvrent les murs, et montent jusqu’au plafond, une
échelle-escalier, permet d’atteindre les ouvrages haut placés.
Le divan c’est pas mon truc, je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir trouver pour prolonger mon incursion dans cette pièce.
L’idéal
serait d’obtenir du psy qu’il aille me chercher un rafraichissement,
style cocktail coloré avec plein de fruits en déco, j’incline à ce que
ce divan le soit – inclinable- (ce sera mieux
pour déguster le cocktail), le regret c’est que ce psy vieux jeu n’aie
pas équipé ce fauteuil d’un système de massage du dos comme on en trouve chez les coiffeurs…
-dites docteur, pendant que vous allez me préparer un drink, je
peux jeter un coup d’œil aux livres, allez soyez chic dites oui ! vous
ne seriez pas assez cruel pour me laisser plus de dix minutes dans une
telle bibliothèque et me refuser de feuilleter, de toucher, de caresser
les ouvrages ?
Maintenant que je suis dans la place, je dois trouver
le moyen de m’y incruster. Avant de venir, j’ai bien révisé mes vieux
cours de psychiatrie, pour lui mijoter aux petits oignons un beau
syndrome qui le questionne, pour qu’il me laisse plonger dans son
univers de livres bien rangés. Eviter aussi bien sûr de trop bien
faire, ce serait l’internement garanti et la bibliothèque de l’HP **est consternante (la collection harlequin ou les SAS sont ce qu’ils ont de plus intello, c’est vous dire !).
Long silence
Je suis sur le divan
Il attend
Alors
je décide la franchise, je lui avoue que mon seul but en prenant rendez
vous avec lui, c’est de me prélasser dans son divan, en feuilletant
quelques livres de sa bibliothèque, dans ce bureau éclairé en sirotant
un énorme verre de jus de fruit avec ou sans alcool… que je veux bien payer pour çà…
Ah ! pour la musique, si ce n’est pas abuser, ma version préférée de la flûte enchantée c’est celle de Nikolaus Harnoncourt de 1987.
Merci à tout à l’heure…
Zigmund
*luxe : ceux qui ont ajouté mentalement Skywalker sont aussi gravement atteints que moi