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Le défi du samedi
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30 janvier 2010

Ci metière m’était conté (Zigmund)

Etes- vous  sûrs de vouloir pousser cette porte et me suivre ?

Je crains de ne pas être bien drôle, mais croyez bien que j’aurais adoré savoir vous faire hurler de rire en visitant un cimetière(je parie que certains défiants y parviendront )

Parce qu’on aura beau dire ou faire, un cimetière quel qu’il soit,  est forcément un lieu de mélancolie.

Ne regardez pas le désordre, il ressemble à celui qui meuble mon existence.

Faites attention où vous mettez les pieds, les allées ne sont pas entretenues, jardinage et desherbage ne sont pas ma tasse de thé.

Voici la tombe des fleurs, car, à la  grande question existentielle : « que met-on sur la tombe d’une fleur ? » la réponse évidente fuse : «  une autre fleur ! » Quelques femmes de ma vie ont méprisé ou refusé les fleurs que je leur offrais en gage d’amour. Non, inutile de chercher la tombe des diamants ou des bijoux refusés.

Dans le même style et pas très loin sont d’ailleurs enterrés les cadeaux rejettés par leur destinataire.Une simple tasse revenue entre mes mains après avoir été offerte en est le symbole.C’est dans cette tasse exclusivement, que je prends mon café pour ne pas oublier cette blessure. (Je vous épargne la description des autre objets hétéroclites qui tiennent compagnie à cette tasse,et l’explication de ces rejets ; qu’au moins si je n’arrive pas à vous faire rire, je ne vous fasse pas pleurer.)

 Un peu plus loin, vous pourrez visiter le caveau de l’enfance heureuse, bien sûr,  mais prématurément disparue : images fugaces   d’un théatre de verdure, d’une piscine, d’un jardin public où nous allions manger des glaces « au créponé » (citron). Me voici,  riant aux éclats,  juché sur le dos de mon papa transformé en cheval fougueux .Et là, devant cet avion, je fais la gueule parce qu’on ne m’a pas autorisé à y faire un tour…mais dans quelque temps, d’un avion bien plus grand je regarderai pour la dernière fois la ville blanche écrasée de soleil …

Moins triste, le coin des  « futurs –disparus »  ou  « foutoir des divers regrets »

Vous y rencontrerez divers animaux  lions et tigres, témoins de mes rêves d’être dompteur ou vétérinaire(dans un zoo), des partitions de musique, un piano et un basson, des methodes de langues étrangères variées, des livres non lus, seulement  feuilletés qui attendent sagement que je leur consacre le temps qui leur est du . Il y a des sabres et des épées et des poignards (ben quoi,  on a le droit de se rêver samouraï, champion d’arts martiaux ou lanceur de poignards dans un cirque !).

De tous les rêves qui m’ont éffleuré j’en ai réalisé un qui comble mon existence : j’ai eu la chance de devenir médecin puis ophtalmologiste. Seule (minuscule) ombre au tableau, mon temps est compté et je n’aurai pas de successeur.  Je  peux supposer que mon épitaphe ressemblera à un truc comme : « zut, et comment on va faire pour se soigner maintenant ? » ou bien « salaud ! il est mort sans me fournir un rendez vous chez un confrère ! » signé  « les malades desespérés ».*

  Ne cherchez pas les papiers administratifs procrastinés, ils ont fini dans un feu de joie et j’ai pris plaisir à disperser leurs cendres.

 Et si vous le voulez bien, pour terminer sur une note plus gaie, écoutons ensemble les musiques que je ne saurai jamais jouer, (et dites vous que la musique en sort grandie ! ), regardons les photos floues que je n’ai pas le courage de détruire, rions des calembours ou contrepéteries que je n’ai pu placer,  fouillons  mes quelques souvenirs de voyages, possibles ou impossibles.

Je vous laisse, car dehors, m’attend la réalité d’un contrôle URSSAF, des consultations et du courrier en retard(« finiront par avoir ma peau ! ») soyez gentils,  refermez la porte derrière vous…

*amis défiants, ne vous inquiétez pas de ma santé,(que je suppose bonne) quand je dis que mon temps est compté, c’est simplement que j’approche doucement  d’une retraite sans succeseur.

     
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23 janvier 2010

Plions mes frères ! (Zigmund)

    Et Vlan ! C’est tout moi çà, comment ai-je     pu m’embarquer dans cette galère ?  

 

    A force d’avoir pratiqué un  « origamisme » militant, d’avoir semé sur mon passage mes modestes œuvres  éphémères, histoire de montrer à la face du monde qu’il y a autre chose que la  célèbre « cocotte*" du fonctionnaire, me voilà désigné pour     plier des tigres à l’occasion du nouvel an chinois à la fin du mois.(ben oui c'est l'année du tigre)23pajaripapel22_jpg  


 

    Aie ! je suis super mal !  

 

    D’abord j’ai horreur de plier des animaux, à part  les grues ** traditionnelles. Mes préférences vont aux modèles géométriques, aux boites, aux enveloppes et aux tatoos. Et puis les animaux, c’est extrèmement difficile à plier, ça demande un temps fou, une minutie à toute épreuve. Au  moindre écart on se retrouve avec sa feuille lamentablement chiffonnée, et  arrivent jurons  arggh ! et sanglots       ouin !!!!  

P1020091

 

   
 

 

    Comme disent  Jacques Brel  et Desproges tout peut se plier  …On voit bien qu’ils n’ont  jamais tenté de plier un perroquet,  ou un paon.  

 

    Frères vivants qui après nous viendrez à l'origami, sachez que vous ne regarderez plus les prospecti (? ben quoi un prospectus des prospecti non?) du même oeil (pliable ? carré ? couleurs exploitables ?) et que vos tiroirs, votre bureau, votre maison sera envahie de divers papiers multicolores et multiformes à tester, vous deviendrez de dangereux et doux maniaques. Et pendant ce temps là, les papiers officiels, les courriers urgents procrastinés s'amoncelleront désespérément sur votre bureau. Disciple de Gaston Lagaffe, serez devenus. 
 

 

    Après tours et détours sur la toile, je clos ici officiellement ma quête de ce  merle blanc, les tigres qui orneront les     tables du nouvel an chinois de notre association, seront de papier, certes, mais tout simplement dessinés…logo_2  

 

    * emblème connu de l'origami elle s'apelle pajarita (photo extraite d'un site espagnol)  

 

    * *au bout d'un moment nous verrons les grues se tasser , certes mais allez  lire la triste  et célèbre histoire de cette grue  

 

 

16 janvier 2010

Sélection de la raideur des gestes (Zigmund)


Extraite  du journal l'Epique,  voici une illustration de la règle du pénalty au foot. Le célèbre arbitre Papistak  entouré de ses juges de touche et de quelques déviants     du samedi  indique qu'il y a eu main.
Joe Karpov, le célèbre joueur venu  du froid, proteste de son innocence  en signalant que Poupoune, la joueuse de l'équipe adverse a tendu la main vers sa feuille de vigne de façon     à provoquer la faute.(et pas que...)
L'arbitre s'exclame : « inutile ! me suis déjà fait avoir pour une autre main célèbre... veux pas le savoir, y'a  eu main, y'a peno...
Apéro ? c'est pas l'heure, pense le goal sourd déguisé en cheval qui observe la scène.
Poupoune, (à peine sortie d'un séjour en cave d'où son teint pâlot)     scandalisée signale qu'en la bousculant, Joe a bien failli la faire tomber sur un serpent , d'ailleurs que fait ce serpent sur un terrain de foot ? et il est où le ballon maintenant ?
Çà suffit,c'est moi qui ai confisqué le ballon, râle Papistak, je vous préviens, le prochain coup c'est direct la mise à l'index !Dieu_r_primandant_Adam_et_Eve

9 janvier 2010

Les yeux d’Elsa (Zigmund)

    1988

Déjà  deux ans que son bel amour avait fui pour d’autres bras.

Tout allait changer, à commencer par ses yeux : noisette,  comment attirer un mâle avec une couleur aussi   commune ?  Elle aurait bien échangé ses cheveux bruns contre une tignasse de blonde platine, mais c’est le genre de coup de tête difficile à assumer. Par contre, pour les yeux ,elle était privilégiée : via un  copain ophtalmo et une opticienne,  elle avait pu, quelque temps auparavant,  essayer les premières lentilles  « qui changent la couleur des yeux »  à un prix abordable.

Le résultat du premier test avait été  pitoyable  :  ces  lentilles-test d’un beau  bleu  ressemblaient, une fois installées sur la cornée,  à  un  vieux confetti percé d'un trou,  le regard était terne et artificiel, limite bovin.(prise de test !)

Mais la commerçante vient  de  recevoir une nouvelle fournée de lentilles,  et la sachant motivée,  lui propose un nouvel  essai.  Elle a renoncé au bleu rêvé, et accepté  le vert,  plus en accord avec la couleur noisette qui apparait  entre les  stries vertes  radiaires. OK pour essayer ces lentilles prototype sur un week end, à une condition : dès le lundi, matin,  telle  Cendrillon elle  devra les rendre dans  leur étui.

Fière de ses nouveaux yeux, Elsa  se rend  à un diner entre amis. Malgré ses clignements incessants,  personne ne remarque rien, même pas sa copine de toujours.

« Tu ne remarques donc  rien ? finit elle par lui demander », « non ! » dit la copine  après un regard plus soutenu…(zut !!! grrr !!) »

mes yeux ?... »

"tes yeux ?  ben quoi,  t’as raté ton maquillage ?! "(ayez des copines !)

Elsa avoue  alors son test  et  déclare qu’elle va sans doute s’offrir ces lentilles.

Tout le monde regarde de près  (c’est pas trop tôt !) et s’extasie.

Sauf un copain qui lance joyeusement cette petite perfidie : « ben moi je n’aimerais pas rencontrer une fille aux yeux verts  qui, le soir venu,  enlève ses lentilles …et pourquoi pas des faux seins pendant qu’on y est ? » (re-grrr !!)

Le lendemain, dernier jour du test,  Elsa erre seule  dans sa petite ville de province. Elle va encore réfléchir ….mais avant de rendre  l’étui elle veut au moins s’offrir des photos  d’identité d’elle avec ces yeux verts provisoires.  Or le seul photomaton de la ville se trouve à la gare* et pire, l’appareil couleur est en panne, le seul qui fonctionne dans toute la ville c’est le photomaton  noir et blanc. … enfer de damnation !

Verte de rage, Elsa est rentrée chez elle, a installé son appareil photo sur le pied  télescopique, réglé le retardateur , et tiré une pellicule (argentique-et couleur bien sûr) entière (36 poses) d’elle-même   avec  ses yeux verts  éphémères .. le lendemain matin, elle a rendu les cache noisettes dans leur étui...

*A la gare comme à la gare -of course)

cette histoire (vraie) est ancienne forcément puisque toutes les lentilles d'essai sont actuellement détruites, qu'elles sont proportionnellement  bien meilleur marché et bien sûr  à cette époque  la photo numérique n'est pas encore née.   

2 janvier 2010

Ivresse impossible (Zigmund)

Paul :

"qu’est ce que je fous là, moi,  assis dans ce pub seul face au mur éclusant verre sur verre, fumant clope sur clope*. Personne n’osera s’assoir près de moi, c’est tout juste s’ils osent me regarder. Ma réputation de champion d’arts martiaux me précède et les impressionne. J’essaie d’oublier qu’elle s’est barrée avec le môme. La con…e, comment a-t-elle pu  me faire çà, à moi, qui suis craint et  respecté par mes élèves et les autres pratiquants ?

Et c’est quoi cette petite frappe  qui discute là bas avec mon pote Claude  en regardant vers moi, son appareil photo braqué sur tout ce qui bouge ? qu’il essaie sur moi et je lui démolis le portrait vite fait !…

 

Bon faut que je me calme moi, c’est pour çà qu’elle est partie …

ah ! garçon, une autre bouteille, non, on ne  touche pas aux bouteilles vides  sur la table… ( hips !)"

 


 Dans un autre coin du pub deux amis discutent en regardant vers Paul

 

Dom : -"dis donc, Claude,  tu as vu Paul, là bas tout seul, il va pas bien ?"

 

Claude : -"ben, tu  sais, un jour qu’il avait trop bu,  il a tapé sur sa copine et elle s’est barrée avec le gamin depuis un mois. Depuis, il noie son chagrin." 

 

Dom : -"voilà  pourquoi il a délaissé la bière et pourquoi  il a cet air encore plus teigneux que d’habitude ; dis donc,  t’as vu toutes les bouteilles vides qu’il a bues, alignées devant lui, il les fixe d’un œil mauvais, il a interdit au serveur de les ramasser…

 

 Je ferais bien une photo, mais s’il me voit, je suis mort ! Dommage, j’imagine la photo et surtout la légende " :  « Noyer son chagrin dans l’eau pétillante, et se saouler  au Per…er,  c’est quand même bien  plus long et beaucoup  plus  difficile ! »    


*cette histoire vraie date d'il y a 10 ans  d'où la possibilité de fumer clope sur clope à l'intérieur.


     

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26 décembre 2009

Surprise aller et retour… (Zigmund)

Prof –c’est son surnom- est justement professeur de sciences naturelles, en début d’année, il  a annoncé  à ses élèves : « Avec moi, pas de surprise, je n’ai pas l’habitude de faire des interros surprise… »

Quelques  élèves murmurent triomphalement « yes !!! » mais ceux qui connaissent la suite rient sous cape … 

« Pas d’interro surprise, reprend Prof,  parce que vous aurez une interro (courte) à chaque cours… »

C’est un  cours de  veille de vacances, ils ont quand même eu leur interro écrite  de début de cours et maintenant ils se détendent .Un peu trop d’ailleurs, à croire qu’ils ont bu et sont pompette,  seule Cathy Minie, la première de classe  est aux anges et boit les paroles du prof comme du petit lait.

De fil en aiguille, ces chuchottements incessants agacent Prof  qui continue son cours  contre vents et marées. A  un quart d’heure de la fin, il déclare,  fier de son effet : bon puisque vous êtes si pénibles, rangez vos affaires, ressortez votre feuille d’interro : surprise !  Deuxième  interro ! Murmures  incrédules  et réprobateurs des élèves pressés de partir en vacances.

Rentré chez  lui,  Prof dépose les copies à corriger sur son bureau et les feuillette distraitement : sur sa copie Cathy Minie a osé  en préambule ce petit pied de nez : « bonnes vacances... et bonne correction Monsieur ! »      

19 décembre 2009

Petit déjeuner … (Zigmund)

Zigmund- homme (celui qui m’a emprunté mon nom pour surfer) a rempli nos gamelles de croquettes ou de pâtée.

J’ai terminé mon repas. Elvis le chat idiot a expédié le sien  et  foncé dans le jardin vers de nouvelles aventures.  Bon vent !

Resté  seul avec mon maitre, j’attends,  assis sur la table près de lui, dans la position du chat digne : Basthêt.

Mon maitre sait bien pourquoi je le regarde  se noyer dans son café à la cardamone  en tapotant  distraitement  sur son ordinateur.

Je fais semblant de regarder le paysage, je m’y fondrais bien  pour qu’il oublie ma présence. Surtout rester  silencieux …ne pas avoir l’air de réclamer mon dû…il en reste dans le frigo… j’ai vérifié quand il a sorti la boite de pâtée.  Attendre… calme, dignité, discrétion…

En général, il craque au moment de la revue de presse à la radio. Il se lève et va chercher la boite ronde, plate et bleue de yaourt à la grecque.

 Ne pas se presser, ne pas réclamer trop vite.

L’air innocent, je lui tourne le dos, faussement absorbé par le spectacle de la rue. Parfois,  ruse suprême,  je pars  faire un tour rapide  dans le jardin : moi, vrai maitre de cette maison, m’abaisser à  attendre un misérable  yaourt ?  vous  plaisantez !

Ce que mon humain ne comprendra jamais c’est comment je fais pour aparaitre  subitement dès qu’il a soulevé le couvercle aluminium de son yaourt.  

 Bien décidé à exiger mon dû, à savoir  la friandise qu’il se destine, je lui impose ma présence, et vainqueur à chaque fois, je lèche le couvercle qu’il pose finalement  près de ma gamelle puis l’intérieur de la boite presque vide. 

Mais  ce que moi je ne comprends pas,  c’est ce besoin malsain qu’a mon maitre de saupoudrer son yaourt d’une dose énorme de cumin moulu, au lieu de le manger « nature » ou d’y mettre du sucre comme tout le monde.

zigmund_v_basthet

P.S. : ceci est mon premier montage photo, zigmund –chat refusant catégoriquement de poser à coté de basthet et du yaourt… soyez indulgents

12 décembre 2009

Pannier de champignons (Zigmund)

On serait allés aux champignons, et on  en aurait rapporté  un peu de tout en vrac.

Sans pitié on aurait méprisé et éjecté les  vénéneux : national  et sa copine  intolérance qui auraient dénaturé  les autres. 

 Emprunté à Brassens, un proverbe bien connu des mycologues : « les coprins d’abord ! »

Et on aurait eu bien du mal à choisir…

Et voilà ! Sur la grande table en bois, comme des champignons à identifier, on aurait déposé  pèle mèle les mots à offrir aux amis des défis après les avoir un peu classés par paquets.

(ben,  si vous voulez bien nous allons repasser au présent, parce que, quand on a passé les 8 printemps,  ce genre d’utilisation du conditionnel c’est difficile) 

Dès le début, on a  pu remarquer des mots tellement évidents qu’ils ont presque été vidés de leur sens : rêves, amour, amitié.

Ils sont  suivis de près par quelques mots qui ont demandé le droit d’asile ou au moins un soutien moral : liberté- égalité- fraternité.

Accessibles à tous, quelques friandises mettent le sourire aux lèvres, certaines ajoutent des courbes aux formes : loukoums, café, thé, chocolat, alcools… modérato biren sûr.

Quelques « artistiques » allegro, irisé, gavotte, harmonie, font un peu bande à part et attendent les amateurs.

Au hasard, comme çà pour le fun,  on en a rapporté un rare, issu de l’hébreu avec une définition alambiquée et pas drôle, mais marrant par son extension  éventuelle  pour décrire une grosse galère : le shibboleth…

Plus fréquent et drôle, déjà dans sa prononciation, « huluberlu » ricane dans son coin …

(digression : à Istamboul, nous avons croisé plusieurs fois le mot « mudurlugu » dont nous ignorons -et souhaitons toujours ignorer- le sens… ce mot avait le pouvoir de  déclencher notre hilarité et nous nous  traitions joyeusement  d’ « espèce de petit mudurlugu » !  fin de la digression).

Enfin,  les « littéraires alambiqués » vous invitent à de nouveaux défis :  pangrammes, tautogrammes, lipogrammes et palindromes… tiens,  un zeugma : définition pas simple mais un exemple rigolo : «  aussitôt, il baissa sa culotte et dans mon estime » .

Amis défiants, c’est un peu le capharnaüm ici, mais  servez vous : de ces mots champignons, nous ferons une ou plusieurs fricassées  et poursuivrons nos aventures délirantes.

21 novembre 2009

Survol de quelques miroirs (Zigmund)

Je n’ai pas souvenir de mon  tout premier miroir, celui qui est sensé me classer dans la catégorie « humain ». Par contre,  je me souviens de mon papa  face   à moi tentant de me faire comprendre que sa main droite  c’était celle  face à ma main gauche, çà n’avait pas été simple ...

escher_mainJ’ai toujours été fasciné par cet inconnu qui me regardait, qui imitait chacune de mes grimaces, longtemps j’ai essayé de le prendre en traitre  mais il m’attendait toujours,  il était là quand je revenais. Cet autre moi-même m’étonnait, m’agaçait,  me déplaisait et parfois m’angoissait.

Plus tard, je découvre que la combinaison de miroirs disposés face à face (souvent dans les lavabos des hôtels classe) multiplie à l’infini mon image.  J’aime partir à la recherche du vrai moi dans cet univers parallèle, véritable  abîme,  m’y perdre et m’y  retrouver.

mirmir

Il y a eu le miroir que Jonnhy, mon beau père,  polissait longuement,  régulièrement,  élément indispensable du télescope  qui nous a emmenés vers d’autres  infinis.

Un  bref passage par la psychiatrie (côté médecins, quoique. . .) m’a permis de comprendre l’importance du miroir ; aujourd’hui je réalise que mes malades me renvoient une certaine image de moi,  rassurante ou angoissante.

Plus matériellement,  je n’avais pas imaginé qu’une grande partie de mon travail me lierait à  des miroirs.


ancien


C’est un double miroir concave ou convexe reflétant une petite  source de lumière  qui permet  à  l’ophtalmo de déterminer les lunettes  pour un bébé (çà  marche aussi pour un animal)

Mais laisseez moi vous  présenter  Igor,  verre à trois miroirs de son état.  Cette petite merveille  posée (après anesthésie par collyres) sur votre œil (pas  le mien,  faudrait m’avoir à la course !  )  me permet  de voir dans les moindres recoins de votre œil.

Igor1

(malgré mes connaissances limitées en géométrie, je me doute qu’une sphère a rarement des coins et recoins, mais bon c’est qui le pro ici  hein ?).   Je vous épargne l’explication de l’utilité de chaque miroir, de forme et d’inclinaison différente. Bref Igor, est un vrai compagnon de travail…

Le miroir en  littérature est aussi un sujet complexe de fascination et débouche sur différents  jeux, dont le plus connu est le *palindrome *et le plus monstrueux l’autoréférence. Aspirine sur demande….

*Et je sais comme fin *«  c’est sec »*

14 novembre 2009

Suite de Phil (Zigmund)

Chapitre 67. François. (PHIL)
Je suis assis à la terrasse d’un bar, au coin de la place Charles de Gaulle. C’est une terrasse pavée, ou plus précisément un coin de place pavé, juste au chevet l’église Notre-Dame. Je sirote un café après avoir fini le marché pendant que ma mère allait faire une course à la brûlerie. Quand j’y pense : faire les courses avec ma mère ! Voilà une éternité que ce n’était pas arrivé. Et je ne suis pas sûr d’avoir envie de renouveler bientôt l’opération. Enfin… Disons que je suis un peu plus disponible depuis que la princesse a disparu sans laisser de traces.

Je termine mon jus et je soupire d’aise en m’étirant. Je suis assis sous un tilleul, et en regardant en l’air, je peux admirer le contre-jour dans le feuillage et les fleurs de l’arbre qui exhalent leur suave parfum. Je me maudis d’omettre systématiquement d’emporter mon appareil numérique quand je vais quelque part, parce que j’ai toujours des idées de trucs à faire qui ne seront du coup jamais faits, et je sens de ce fait comme un arrière-goût de frustration. Parce que les feuilles et les fleurs des tilleuls, en contre-jour, c’est vachement joli. Surtout s’il fait beau, comme c’est le cas. Il y a juste quelques cumulus insignifiants par ci par là sur le ciel bleu, rien de méchant, et ce serait joli sur les photos si je n’avais pas oublié l’appareil. Le cumulus, ça meuble une image, c’est bien connu.

C’est marrant, cette histoire de nuages, ça me rappelle la fois où nous étions allongés nus sur les galets de la pointe du Hourdel, avec la princesse, et que nous commentions la forme des nuages. Oui, bon, je sais, c’est des conneries, nous n’étions pas nus, ce n’est pas cette fois-là que nous étions nus, c’était l’été d’avant, sur un tapis de bruyères, du côté du mont Lozère. N’empêche que nous étions réellement allongés sur le dos, dans les galets du Hourdel, pas nus, et que la sensation que j’ai éprouvée à cet instant, l’impression que les pierres me faisaient comme un matelas très doux dans lequel je m’intégrais progressivement m’a laissé un souvenir extrêmement vivace. Je ne suis pas certain que la princesse ait partagé mon enthousiasme. Je ne suis même pas certain qu’on ait vu tellement de nuages, finalement. Et on n’a pas vu de phoques non plus, ça j’en suis sûr.

Elle n’aimerait pas que je dise la princesse par ci, la princesse par là. Elle déteste ça. Que je l’appelle la princesse. Alors je ne le fais pas. La princesse, c’est juste un petit mot comme ça que je m’autorise à moi-même. Je lui ai dit une fois Ma princesse, dans un moment d’égarement. Je ne renouvellerai pas l’opération. Elle m’a fusillé du regard. Elle a les yeux revolver, comme disait une chanson débile d’il y a plein d’années, mais disons que je n’ai rien dit, parce que vous allez encore m’en vouloir de vous avoir fait chantonner toute la journée. Comme je disais, la princesse déteste les petits noms. Elle veut que je la nomme par son prénom, Angélique, et c’est sans appel.

Je ne sais pas où elle est passée. Un jour elle n’était plus là, c’est tout. Elle n’a rien dit. Elle n’a laissé aucun mot d’explication. Rien. Elle a disparu de la circulation. Ça va faire un mois. Je ne pense pas qu’elle ait été enlevée ou quelque chose comme ça : elle est partie avec un sac de voyage. Je ne pense pas non plus qu’elle m’ait quitté : ses chaussures préférées sont restées dans son placard. Elle est dingue des chaussures, la princesse. Je ne sais pas combien elle en a de paires. A croire qu’elle les collectionne. A mon avis, il y en a pour du pognon, parce que je peux vous dire que ce ne sont pas des chaussures de bas de gamme. Dans le lot, il y en a bien quelques unes que je lui ai offertes, mais pour la plupart, elle se les paie elle-même.

Je pense qu’elle est partie pour son boulot. Peut-être à l’étranger. Je ne sais pas. Elle est toujours très mystérieuse. Elle ne me fait jamais de confidence sur sa vie professionnelle. Je sais seulement qu’elle est « dans le refroidissement », c’est ce qu’elle a consenti à me lâcher, un jour, du bout des lèvres. Dans le refroidissement. Ce sont ses mots. Elle n’a pas dit climatisation ou frigorifique, elle a dit refroidissement. Bon. Cela lui arrive de partir quelques jours sans trop me prévenir, alors cette fois je n’en ai pas fait plus de cas que d’habitude. Au début. Sauf que là, ça commence à faire long. Je m’inquiète, moi. Je m’inquiète énormément, même. Je commence à ruminer des idées sombres. Ce n’est pas qu’elle me paraisse tellement vulnérable, non, elle est même plutôt du genre à mener sa barque seule, mais je m’inquiète, c’est tout.

François ! François ! Hou hou ! François !

Aïe. Ça y est. Ma mère a fini ses courses…

SUITE par Zigmund :

Là bas au café, c’est mon grand dadais de fils  qui m’attend devant un crème en broyant du noir…
Je suis sensée avoir enfin fini  les courses. En fait, j’ai attrapé vite fait deux trois bidules au hasard  dans les rayons. Il a fallu  foncer fissa dans un autre bistrot, et discrètement, dans les toilettes, mailer tous azimuts vers mes contacts,  pour retrouver la trace d’Angélique.
Depuis longtemps,  je joue à l’handicapée numérique ; (« tu es gentil de m’avoir installé internet, mais je ne sais pas m’en servir, je préfère les feux de l’amour à la télé ») mais  si mon fils voyait  le matos que je trimbale dans ma boite à maquillage, il serait sur le c... Je suis une mamie-secrètement- connectée.
Et mon fils qui  croit pouvoir  oublier l’absence de « sa princesse », Angélique, en me collant aux basques et  qui porte les cabas de sa vielle mère, soit disant arthrosique. (il ignore que pendant qu’il me croit devant une camomille le soir, j’étale quelques jeunots  au Krav Maga).
J’aimerais bien qu’il me lâche un peu le fiston, et je commence à fatiguer de jouer les vielles dames honorables.
Moi aussi, çà m’intéresse de  la retrouver, ma belle fille, parce qu’on avait dit  50/50 sur son dernier contrat…
Qui c’est qui s’est farci les repérages hein ? Parce que le vieux qu’elle devait refroidir, je peux vous dire qu’il était du genre méfiant, et  une jolie poupée comme elle qui arrive dans sa vie sans crier gare, il aurait tout de suite flairé l’entourloupe  ; là,  il est bêtement tombé dans le panneau de la veuve triste (moi, avec fils et belle fille) et à consoler bien sûr avec modération.
D’après les journaux, elle a réussi son coup au-delà de toutes les espérances, le vieux beau a été retrouvé sans vie, devant son coffre fort entr’ouvert,  vidé de ses liquidités (*). Une chaussure  féminine, grise orpheline, derrière le canapé a momentanément intrigué les enquêteurs. Mais comme le légiste a conclu à l’infarctus, et que le monsieur était notoirement dépensier, on a  vite classé l’enquête.
Cette chaussure grise c’est bien  la signature d’Angélique, et non pas l’oubli d’une hétaïre de passage…Elle n’aimait pas cette paire de chaussures…
Bon, grâce à mes contacts, je la tiens la trace de ma belle fille chérie, ou du moins les numéros et codes d’accès à ses comptes en Suisse, et, croyez-moi, j’ai quelques moyens de pression pour récupérer ma part du gâteau …
Mais comme je vous le disais, mon grand fils m’attend pour porter mes cabas…C’est –y- pas mignon tout çà ?
*le coffre !

31 octobre 2009

La vodka du diable (Zigmund)

discours non radiodiffusé de Staline en date du 2 juillet 1941*

Camarades ! Citoyens ! Frères et Sœurs* ! Combattants de notre armée et de notre flotte !

Je m’adresse à vous, mes amis !

La perfide agression militaire de l’Allemagne hitlérienne, commencée le 22 juin, se poursuit contre notre Patrie.

Malgré la résistance héroïque de l’Armée rouge*, l’ennemi continue à se ruer en avant, jetant sur le front des forces nouvelles.

Il faut les saborder !

Cà tire à la guerre j’y prédis l’ail rose.

Un grave danger pèse sur notre Patrie.

Camarades, nous allons nous battre, aucune armée n’est invincible.

Soldat je te le dis tout net :

Vise  pas ta grotte maya.

Ce soir : sardines, j’ai soif ! et ma chaise m’a dit « les boulettes c’est gras »

Donc je disais : nous allons nous battre, c’est sûr mais qui sera le meilleur hein ?

Entonnons tous ensemble l’hymne de notre glorieuse mère patrie….*

 

http://www.youtube.com/watch?v=WM5H1KthhUU

 

NoNote n° 1 Le discours officiel a eu lieu le 3 juillet 1941. Celui-ci est le brouillon, la répétition générale. L’histoire garde la trace de la version radio diffusée plus longue et moins arrosée.

NoNote n°2 Il parait que c’est la seule fois où Staline a utilisé le terme de « frères et sœurs «  dans un discours

Note n°3 Le rouge est la couleur qui excite le plus le cône*(4) de l’œil humain,

Note n°4  d’où l’expression le jour se lève et les cones  rient  commencent

Note n°5 Traduction phonétique certifiée (ouvrir le lien)

Pour terminer : une mensuration qui arrive comme un cheveu sur la soupe : mes moustaches sont un peu  moins grandes que celles de Papistache et  de Staline.

24 octobre 2009

Tentative d'épuisement d'une consigne( Zigmund)

L’imagination … ils en ont des drôles les lanceurs de défis.

Côté imagination, je suis du genre handicapé.

Pourtant l’une de mes citations préférées  est celle-ci, extraite d’une chanson de François  Béranger « alors faites comme vous voudrez, dormez ou restez éveillés, agrandissez vos oreilles, enclenchez l’imagination » 

«Ouais, ben  çà  ne  m’avance pas des masses ! …

Je scrute le montage photo…

Petite excursion sur gougueule pour tenter de vous montrer le diagramme de ce pliage de serviette, immanquablement on se retrouve sur des sites de loisirs créatifs, assez « nana teux ».Le schéma doit bien trainer dans mes nombreux bouquins d’origami, mais où exactement ?

La chanson d’Hugues Aufray me trotte dans la tête, « c’est un fameux trois mats », mais je préférais « hastan huego » que je ne sais pas orthographier.

Vachement bleue, cette flotte, çà fait pas naturel ...

 Z’étes sûrs qu’y a pas du transgénique  là-dessous ?

Çà vous a un coté « bouteille à la mer « ce bateau…

Que d’eau que d’eau !  et moi qui sèche lamentablement.

Frère Zigmund,  ne vois tu rien venir ?

Je ne vois que la mer qui bleusoit, je ne vois que du bleu.

Et  vogue la galère …

 Je ne m’en sors pas, j’hésite à envoyer ce texte  aux défiants, ils ont beau être ouverts, vont me jeter par-dessus bord…



17 octobre 2009

les jolis ballons (Zigmund)

« Oh la jolie boite de ballons sur la table de nuit « à » tonton ! », s'exclame la jeune Sophie .

Si Sophie s'est contentée de déchiffrer lentement la marque "viens poupoune...c'est la fête", François a pris connaissance silencieusement du reste des indications sur l'emballage coloré.

Déjà Sophie a extrait un ballon de son emballage carré…hum ! ce sont des ballons parfumés à la banane…étonnant.

François avant de s’éclipser discrètement a soufflé à Sophie : « inutile de souffler dedans, tu  y mets de l’eau çà gonfle beaucoup…  tu fais un noeud, tu vas voir, çà fait comme  de la gelée et tu balances par la fenêtre sur les passants ...! ». Sophie a suivi les conseils de son grand frère mais le deuxième ballon est bien trop gonflé d’eau et quand elle le prend dans ses mains pour le porter à la fenêtre  celui ci explose, inondant à ses pieds  la moquette de la chambre.

Dans l'escalier, tonton monte, trempé et visiblement énervé ...

 

(la vraie fin du texte que la timide institutrice  mademoiselle Opportune ne connait pas est légèrement différente :

Dans l’escalier, tonton monte, visiblement énervé en marmonnant : « préservatifs à la banane » et puis quoi encore ?)  


  • Qu’est-il arrivé à Sophie ?  elle a touché à une boite sans demander l'autorisation
  • Pourquoi pareille mésaventure lui arrive-t-elle ?  parce qu'elle n'a pas réfléchi
  • Quelles qualités lui manquent encore ?  elle devrait mieux lire le mode d'emploi sur la boite
  • Comment nommer l’attitude de François ?  faux cul comme tous les grands frères(c'est du "vrai cu")
  • Que prouve la dernière phrase ?    qu' elle va drôlement se faire gronder surtout que les ballons "viens poupoune" c'est pas facile d'en retrouver

  • 26 septembre 2009

    Grave et non transpositeur… (Zigmund)

    basson

    Je suis beau,  grand, sombre et rare, à tel point que je  soupçonne   Zigmund, mon maitre de m’avoir  choisi, plus pour flatter son ego, que par véritable amour. Déjà quand il m’a acheté à Edwige, une vraie professionnelle,  il a avoué sans honte qu’il travaillait peu, qu’il était flemmard, et que finalement il allait m’offrir une belle retraite…
    Passent les jours et les semaines où je reste puni,  enfermé dans ma boite. Parfois, il me sort de ma prison, et prend le temps de me monter : grande branche, petite branche sont insérés dans  le morceau inférieur, puis installation du bocal et du pavillon. Quand tout est prêt, il me fixe au collier,  pose  une  l’anche  amoureusement choisie  dans une boite, après  en avoir tiré un son hideux aigu qui fait sursauter tout le monde (il dit que c’est son moyen personnel de savoir  si l’anche lui convient).
    Parfois il me regarde avec un air coupable et  caresse en rêvant  mes clefs couleur d’argent  et mon corps  de palissandre. Coupable il l’est, c’est une évidence, il n’en fout pas une ramée et quand arrive le jour de son cours,  il trouve des excuses toujours différentes  pour justifier son niveau lamentable  auprès de son professeur consterné.
    De nos vingt ans de  vie commune, je garde, néanmoins  quelques bons souvenirs : quand il a arrêté de fumer, plutôt de s’exciter sur un punching ball, il s’est mis à travailler à chaque fois qu’il avait envie d’une clope… (Et il était souvent en manque !) Et puis cette promesse  toujours tenue, de ne jamais m’abandonner dans une voiture… du coup, il m’emmenait partout avec lui, même sur les plages naturistes de Bretagne.
    Le temps a passé, je trône, unique dans l’orchestre, à l’extrême gauche le plus souvent, proche de mes copains les violoncelles qui doublent ma partition pour camoufler les couacs de Zigmund. Vous  verriez comme il se pavane, quand il  entre dans la salle de concert, en me tenant  comme un fusil sur son épaule, et qu’il  rejoint son pupitre*, fier** devant les spectateurs (lesquels chuchotent : « c’est quoi cet instrument ? »)…pourtant il devrait avoir honte, tout juste capable d’aligner quelques noires, s’étouffant à la moindre série de doubles croches, et prêt à m’accuser de ses nombreux canards.

    bassoon

    On ne me verra plus jamais briller dans Pierre et le Loup (dans le rôle du grand père), ni dans l’apprenti sorcier, et encore moins dans le concerto de Vivaldi, néanmoins, ce piètre musicien a tenu sa promesse de retraite calme et finalement heureuse,  je sers de   camouflage aux chats sur le fauteuil du salon où j’aime à intriguer les visiteurs en attendant qu’il se décide à travailler.

      (* « Pupitre fait de la résistance »
    ** « fier comme un petit banc »,
    sont les calembours préférés de mon maitre)

    19 septembre 2009

    Avec beurre et (presque) sans reproche (Zigmund)

    Mademoiselle Aufray tournait en rond dans l’office.
    Au début,  croyant que seule une plaquette de beurre   des touyous *(demi sel  what else ?) avait disparu,  elle s’était orientée vers une vengeance de bas étage. Premier suspect :  Berthold, élève militant pour l’abolition du sport à l’école, qui avait eu des mots avec  le professeur de gymnastique lequel avait tenté de lui faire courir le 100mètres ; d’aucuns l’avaient entendu marmonner  que le prof ferait moins le fier quand  les agrès flambant neufs de la salle de gymn (les agrès   Agré *, « les agrès qui m’agréent »meilleurs que les agrès  DeKanarre*)  se retrouveraient tous enduits de graisse …mais non, Berthold  avait un alibi en béton : il était à l’isolement, enfermé  dans son dortoir, avec une bonne grippe qu’on espérait normale saisonnière et  surtout pas « A ».(le tata miflu*, était prêt  sur sa table de nuit  pour parer à cette éventualité.)
    On avait rapidement constaté que la plaquette de beurre n’était pas seule à s’être évaporée, et qu’un paquet de sucre entamé (il restait 200 gr) un paquet  de farine (500gr), et un sachet de  levure (levure sainte Honorine* le gonflant…), s’étaient également fait la malle.
    Donc peu d’indices, mais ces emprunts,  à moins d’être l’annonce d’une bagarre en dortoir avec armes non conventionnelles (surtout la levure !) sentaient le plan gâteau non autorisé.
    Elle  se demandait comment le ou les coupables  s’y prendraient  pour faire cuire un gâteau sans  four, car elle avait modifié tous les codes d’accès  aux cuisines et offices…
    Il était tard,  et mademoiselle Aufray ne dormait pas, presque  immobile devant son ordinateur, elle se « creusait » pour  répondre à la consigne #73 du  défi du samedi* (attention ! site extrêmement addictif : ne commencez pas !)…quand soudain une sensation inhabituelle lui fit lever le nez… Les « mousquetaires », (sympathique « bande des quatre ») du  dortoir voisin  ne dormaient pas et s’offraient une sortie  dans le couloir. Discrète et silencieuse, elle  les suivit à distance. Au deuxième étage ils avaient ouvert  presque sans bruit le laboratoire de chimie. L’intendante tendit l’oreille : se croyant seuls, les gamins discutaient :
    -An Wei, tu es sûr de ta pâte à pain ?
    -Ben oui, j’ai fait comme c’est dit : levure, farine, eau, et huile de coude, pétrir une pâte à pain  çà vous muscle.  Après, je l’ai laissée lever, planquée sous mon lit.
    -Pas à côté de tes Nike* qui puent quand même ?
    -mais non, Mamadou, j’ai préféré la recouvrir  avec tout notre linge sale, andouille….bon, j’ai étalé la pâte  comme j’ai pu avec une canette de  Breizh Cola* maintenant, c’est l’heure de vérité…Mouloud, en tant que seul beur du groupe, c’est à toi de fournir le « des touyous » demi sel…David, passe lui le tube à essais… bien sûr qu’il faut le nettoyer… ! Voilà on étale la moitié du beurre sur la galette de pâte à pain, on recouvre de sucre, on plie en soudant les bords on laisse reposer 10 minutes, au frais…un petit  coup de console pour patienter…Mamadou, tu allumes le four,  essaie d’atteindre le thermostat 6-7  qu’ils disent
    -Bon on refait pareil : aplatir en galette, beurre fondu,  sucre, refermer, plier  aplatir, plier (plions mes frères !)  Mettre le reste du sucre…
    - grand moment les gars ! On met au four, c’est parti pour une demi-heure, dommage qu’on n’ait pas pu voler un œuf pour dorer le dessus…
    C’est cet instant que choisit mademoiselle Aufray pour faire sursauter  les mousquetaires : elle entra dans la salle de chimie et leur  tendit un verre contenant  un jaune d’œuf. «  ceci est ma contribution personnelle »,   c’est  ce qui manque à  votre Kouign aman  clandestin qui va bientôt sentir bon dans tout le bâtiment...


    Ce texte n’est pas sponsorisé par
    -le conseil général de Normandie (car si le Mont St Michel est en Normandie, le Kouign Aman  reste  breton  …na !
    -la ligue des diététiciennes et  nutritionnistes filiformes.
    -Nous avons refusé l’offre de sponsoring de la pilule Lilli* supposée effacer les effets du kouign aman  sur les formes et les courbes.

    La recette light  est empruntée à
    http://www.750g.com/750g.htm

    12 septembre 2009

    Duel –tournoi de go (Zigmund)

    Il s’est assis en face de moi. Il est très jeune et j’ai horreur de çà. Déjà, il m’a toisé d’un œil méprisant, et dans son « bonjour monsieur » pointe le vouvoiement futur qu’il réserve au « vieux  crouton ». Je le déteste déjà, je sais qu’il va gagner, et que non content de çà, il se prépare à m’humilier.

    partie_de_go__72

    Entre nous, sur le goban, il a disposé 9 pierres noires (l’équivalent d’une dame en plus aux échecs) ; j’ai réglé la pendule : une heure par joueur. D’un signe de tête il m’indique que mon réglage lui convient, puis déclare conformément à l’usage « bonne partie ! » en déclenchant sa pendule.

    Le début de partie confirme mes craintes, cet ado sait jouer, et les 9 pierres d’avance aggravent sérieusement ma situation. Chaque coup qu’il joue est correct, je n’ai absolument pas le niveau pour résister et chaque claquement de mes pauvres pierres blanches sur le goban me rapproche de la défaite annoncée.

    En cours de partie, un copain à lui, un gamin prétentieux vient nous observer, encourage mon adversaire et commente à haute voix le déroulement de la partie. Je devrais appeler l’arbitre, ou virer ce gosse mal élevé, mais je suis trop anéanti par mes efforts pour limiter la casse.

    Enfin l’affreux gamin, est parti, il déconcentrait aussi les  joueurs voisins. Déjà vaincu, je réponds rapidement à ses coups, alors que lui, sadique, savoure et fait trainer ses réponses ; chacune me rapproche du désastre. Je suis « mort » partout ou presque ; « Zigmund, souviens toi  du proverbe : « le bon joueur c’est celui qui sait quand il doit abandonner ». Bon d’accord, je vais abandon…Non ! un miracle vient de se produire, là sur la pendule : tel le lapin de la fable, il a tellement trainé, que son heure est passée, il a perdu « au temps », il a perdu tout court, il le reconnait… Cette heure trop courte pour lui, m'offre une victoire, certes peu glorieuse, mais au moins le blanc-bec ne sourit plus.

    Alors, je sors mon portefeuille et, sacrifiant à la coutume  : « viens, je t’offre un verre au bar ! »

    5 septembre 2009

    L’enfant et le rhinocéros (Zigmund)

    rhinoc_ros

    La petite fille en rose ne voit pas le photographe, parce qu’ elle regarde le rhinocéros. Le photographe, collectionneur de rhinocéros, a d’abord repéré la statuette, seul objet intéressant de cette boutique pour touristes. La petite fille ne verra peut être jamais de vrai rhinocéros ; même dans les zoos c’est devenu tellement  rare…comme l’ivoire interdit dont est peut être fait l’animal se dit le photographe…
    Et la petite fille est trop jeune pour savoir les soit disant vertus aphrodisiaques que la médecine traditionnelle de son pays attribue à la corne de la bête en voie d’extinction.
    Avenir de la Chine versus mémoire de l’Afrique …et un occidental un peu mal à l’aise qui cherche sa place et s’éclipse comme un voleur après avoir pris la photo.

    1 août 2009

    Quelques vues de Shanghai (Zigmund)

    Chers samedi défiants,

    Voici avec retard la « carte postale » promise.

    J’ai bien cru que ce voyage à Shanghai ne se ferait pas ; longtemps, j’ai espéré emmener des amis, des pratiquants de tai chi, des joueurs de go, des collègues ophtalmos, mais je restais bien seul dans mon petit délire ; il est vrai qu’aller en Chine pour voir autre chose que Pékin, la Grande Muraille, l’Armée enterrée, ou Guilin, çà parait farfelu. De plus, le voyage était prévu, sur une période ridiculement courte : « on va voir l’éclipse et on revient ! ».

    Mon fils est finalement du voyage ; après l’éclipse de 1999, il sait à quel point le spectacle vaut les 12 heures d’avion pour les 9272 km qui nous séparent du rêve.

    A l’arrivée à l’aéroport, le contrôle sanitaire « grippe porcine » est impressionnant : une caméra braquée sur la foule des voyageurs repère d’un point rouge sur le front celui qui a un peu de fièvre. Des jeunes médecins masqués vérifient les contrevenants aux 37° réglementaires. Malheur à qui a eu trop chaud dans l’avion ou a oublié de signaler une maladie. J’aurais voulu prendre la photo de cette scène surréaliste, mais je pense qu’ils auraient singulièrement manqué d’humour.

    Notre hôtel est situé près du stade de foot, au nord de la ville. En face se trouve un parc, que nous partons explorer. Pour le taichi c’est raté. Seuls quelques papis et mamies font des étirements ou des exercices de santé, plus souvent ils dansent la valse, ou se groupent pour un karaoke, ou pour chanter des chants populaires ou patriotiques. Il y a aussi des musiciens, et des appareils de musculation pour adultes.


    Par exemple, ceci est une catapulte à papi

    catapultemusiciens_4











    musiciens

    Mais voici le Shanghai connu :


    Shangai

    Vous remarquerez à gauche de la tour de la TV cet immeuble qui ressemble à un décapsuleur.

    Le (célèbre) Bund et le Fleuve Jaune sont cachés par un vilain chantier et des palissades.

    Quelques irréductibles cernés par les bulldozers et les gravats des maisons voisines habitent encore les vieux quartiers.

    .Les repérages dans la ville à la recherche du meilleur endroit pour observer l’éclipse, sont épuisants, la chaleur humide (38°) est étouffante. (Un point positif : le ciel est dégagé, alors que je craignais la pollution.) Nous prenons conscience des dimensions monstrueuses de la ville que nous parcourons en métro.

    « Vamos a la playa »

    Tentative d’aller voir la mer : au bout de la ligne du métro, sur le plan il y a une grande étendue bleue… et nous voilà errant hagards dans une triste banlieue où s’accumulent containers, hangars, cheminées crachant des fumées suspectes, habitations sinistres, terrains vagues et au loin, vraiment très loin, les grues d’un port impossible à atteindre.

    Donc nous n’avons pas vu la mer, ni même le port, ce qui m’a bien agacé car, quand même, le caractère hai de Shanghai signifie mer…

    Parc Lüxun

    Finalement une belle pelouse située dans le parc devant notre hôtel, se révèle être un point d’observation correct pour « mon » éclipse. Il y a même des bancs pour se reposer (mes pieds m’ont lâché dès le deuxième jour, mes jambes me trahissent, et je me traine lamentablement sur des coussins d’ampoules …petite forme) ; je questionne un chinois sur la possibilité de s’installer dans ce coin pour voir l’éclipse : aucun problème c’est autorisé mais il ajoute que la météo prévoit nuages et pluie le jour J. J’ai donc deux jours pour me préparer psychologiquement à cette déception.

    Ce 22 juillet nous étions là, près de cette pelouse, chinois ou étrangers chasseurs d’éclipse, unis dans la même déception, massés autour de quelques télescopes inutiles ; pour nous consoler, nous nous prenions mutuellement en photo ; nous n’avons vu que la tombée progressive de la nuit, puis la nuit pendant cinq minutes, accompagnée de ce silence si particulier, puis le retour à la normalité, le tout sous une pluie intermittente.

    L’éclipse, nous l’avons bien vue à la télé chinoise, nous avons vu les hindous enthousiastes derrière leurs lunettes éclipse, et les quelques riches chinois blasés qui s’étaient offert l’avion pour l’occasion.

    Les jours suivants ont été consacrés au tourisme, visite du musée de Shanghai et du musée d’urbanisme de la ville avec les préparatifs de l’expo universelle de 2010 et la maquette de 40 mètres qui donne une idée de la démesure de la ville.

    Voilà, si le cœur vous en dit, les tickets pour l’expo sont déjà en vente, si vous aimez la mode, les Rolex vraies ou fausses, les gadgets électroniques, la foule, mais aussi les parcs, les petits restaurants sympas, dans cette ville, vous trouverez votre bonheur.

    Mais n’y allez pas pour faire du tai chi (je pense qu’ils trouvent çà ringard) ou pour jouer au go (le poker est en vogue…).

    Cette ville est tournée résolument vers l’avenir, vers l’argent, vers la consommation, cette ville n’a que faire des rêveurs occidentaux de mon espèce.

    Heureux qui comme Ulysse etc… 

    Bien cordialement à tous

    Zigmund

    31 juillet 2009

    Gynéco (Zigmund)

    un gynéco termine sa consultation un soir. En fait sa dernière cliente est en retard. En l'attendant il se verse un Whisky et se met à lire son journal.
    la cliente arrive s'excuse de son retard.
    -pas de problème dit le gynéco, je vais vous examiner dans un instant mais si vous le voulez bien j'aimerais terminer mon whisky, je vous en sers un et après je vous examinerai.
    les voilà donc sirotant leur scotch et discutant ...
    quand soudain , on entend un bruit dans la pièce à côté...
    vite s'écrie le médecin affolé c'est ma femme, vite déshabillez-vous allongez-vous et écartez les jambes !

    27 juillet 2009

    Magasins (Zigmund)

    Bon vendeur

    Dans ce grand, très grand magasin, on trouve tout absolument tout…Le patron vient d’embaucher un vendeur hors pair, exceptionnel d’après l’agence… Mais comme le salaire du vendeur est très élevé, le patron décide d’espionner le vendeur.

    Justement, il est là, discutant avec un client potentiel au rayon articles de pêche :

    Cher Monsieur, je dois vous dire que cette canne à pêche que vous avez choisie c’est pratiquement le top, mais pour quelques euros de plus  celle-ci vous donnera bien plus de satisfactions, et grâce à son moulinet dernier cri, vous allez faire des ravages…bien sûr, il ne faut pas oublier le banc spécial, le parasol, le panier, les hameçons, les cuillères, les appâts. Bon c’est d’accord, je vous fais préparer tout çà…

    Si je puis me permettre, avec un tel matériel, le mieux est de s’essayer à la pêche en bateau, rivière ou mer, justement, nous avons des bateaux en promotion, suivez moi… au fait maintenant que vous avez un bateau, il est indispensable d’avoir une remorque, et une voiture bien sûr-vous avez une voiture- bien, donc je vais vous aider à choisir une remorque…

    Quelques instants plus tard le client toujours suivi du vendeur passe à la caisse paye tous ses achats par carte bleue (il a tout acheté sauf la voiture qu’il avait déjà) et s’en va  visiblement satisfait de ses achats…
    Le patron, « aux anges », s’approche du vendeur :

    -« eh bien dites donc on m’avait dit que vous étiez un super vendeur, mais là je suis scié, vous êtes carrément génial ! … »

    -« et encore », répond le vendeur,  « vous avez raté le début  ;  en fait  ce type voulait juste  une boite de tampons périodiques, alors, je lui ai dit : pas baiser un weekend end pareil, mieux vaut aller à la pêche ! »

    HOUPETTE

    Parfumerie

    Dans une  parfumerie, pour mieux attirer la clientèle féminine, on a décidé d’embaucher un vendeur.

    Et voici qu’une superbe créature noire entre dans le magasin et demande au vendeur :

    -est ce que vous avez de la poud’e de ‘iz ?

    Le vendeur  fait patienter la cliente et demande de l’aide à sa patronne. Celle-ci jette un œil dans la boutique à travers le miroir sans tain et dit au vendeur : enfin mon ami, vous voyez bien que cette femme est africaine et comme beaucoup d’africains elle ne prononce pas les « r » donc c’est simple ce qu’elle veut c’est de la poudre de riz, retournez la servir et plus vite que çà !

    La jolie cliente choisit sa poudre de riz et demande : « maintenant pou’ai-je voi’ vos houpettes ? »

    Le vendeur s’est fait virer…

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    Le défi du samedi
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