Si le coeur vous en dit ... (Zigmund)
Clinique de cardiologie et chirurgie thoracique du Docteur Mehdi Hattor
Pontages coronariens : offre spéciale de Noël
au bout du quatrième pontage, le cinquième est gratuit !
merci (de tout coeur) à Grange Blanche et au Dr Venkatesan pour l'image.
Cookies (Zigmund)
- chat échaudé cherche séchoir...en parler à l'archiduchesse.
- daltonnien cherche marchande des quatre saisons pour en voir des vertes et des pas mûres.
- donne lot préservatifs peu servi garantis première main.
- héméralope cherche nyctalope pour nuits blanches.
- médecin énervé cherche hacker confirmé pour mettre à mort Vitale
- cherche film alimentaire pas cher. contacter Dr Watson...
- banquière en mal d'amour rencontrerait gangster viril pour élever petits banksters.
-
échange chat à neuf queues contre chat neuf.
- professeur cherche agence de notation pour correction copies.
- locataire habitant gite immonde quai Branly cherche petite chambrette à Pigalle.
- 2012 échangerais nain exité (à talonnettes) contre nain porte quoi (blonde aryenne s'abstenir)
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merci à
wikipedia
La voix du ciel (Zigmund)
Après un long voyage en train, nous arrivons à Xi'An en Chine.
Il fait nuit, la gare est sinistre.
Comme souvent, les choses sont compliquées.
L'hôtel où nous a conduit le chauffeur de taxi n'est pas celui que nous avions réservé par téléphone, il est sinistre et miteux.
Trois membres du groupe se dévouent pour aller voir à quoi ressemblent les chambres, les autres restent affalés épuisés sur les bagages. La description des chambres n'est pas encourageante.
Devons nous rester dormir dans ce bouge ? ou repartir dans la nuit à la recherche d'un autre hôtel ?
Un groupe d'employés de l'hôtel, plus le chauffeur de taxi, suivent de près notre discussion, la discrêtion n'est pas une vertu chinoise, nous sommes l'attraction de la soirée...
Nous votons démocratiquement (mais à main levée) Rester ? partir ?
Mais nous sommes un nombre pair et le résultat est à 50/50...
Ne reste plus que le pile ou face : c'est à notre interprète que revient l'honneur de lancer la pièce de monnaie.
(ici, il y a surtout des billets et pour le pile ou face c'est beaucoup moins facile !)
Quand la pièce retombe, à nos 6 paires d'yeux, se joignent celles des curieux chinois.
Eux aussi sont intéressés au résultat (on reste !) et commentent le résultat en rigolant.
L'interprète traduit : chez eux pour pile ou face ils disent "écouter la voix qui vient du ciel"
Alors je demande : et comment ils font eux ?
Pareil répondent ils ...
(et finalement cet hôtel était plutôt sympa...)
Quinze ans plus tard,un autre voyage, avec mon fils, nous faisons la queue pour visiter le musée de Shanghai.
Nous sommes deux "longs nez" (européens) accablés par la chaleur, noyés dans une foule de Chinois bruyants.
Un jeune Chinois engage la conversation avec nous dans un anglais convenable.
Il nous raconte qu'il vient de Wuhu, que la France est un pays "very romantic" et qu'il a une amie française qui s'apelle Elise.
Je sursaute...avant mon voyage j'ai échangé quelques mails avec une blogueuse nommée Élise qui vit et travaille à Wuhu.
Je lui avais promis d'essayer d'aller lui rendre visite mais devant la difficulté des voyages en train, j'avais renoncé.
A tout hasard je lui donne le nom de mon Élise...c'est bien la même Élise !!!
Le garçon lui a alors téléphoné , et j'ai pu parler à Elise qui était aussi soufflée que moi de cette rencontre étonnante !
J'avais rêvé ce voyage à Shanghai depuis dix ans pour voir une éclipse solaire totale.
Le jour J fut le seul jour gris et orageux que j'ai vu en Chine, rendant mon éclipse invisible, et, de plus, comme le célèbre Bund était en travaux , nous sommes les rares européens à avoir visté Shanghai sans voir le Bund...(comme si des chinois visitaient Paris sans voir les Champs Elysées).
Les voies du ciel son impénétrables...*
*et les hasards dinent à l'huile
elle est relou la (petite)chef de gare ! (Zigmund)
Ne comptez pas sur moi pour faire l'éloge des chefs de gare, en tout cas pas ceux de l'Empire du Milieu.(中国 zhong guo)
En 1996, notre petit groupe avait souhaité sillonner la Chine en train.
Or ce pays regorge de petits chefs de gare des deux sexes.
Les ennuis commencent dès que vous vient l'idée saugrenue d'obtenir un billet de train.
C'est la cohue, ces gens ne savent pas faire la queue, nous jouons des coudes et parvenons au guichet. De l'autre côté de la grille, une jeune chinoise en uniforme tarde à lever les yeux pour s'enquérir de votre cas. Armé de votre plus beau sourire, vous lui expliquez votre désir de voyager vers le grand Ouest de son grand et beau pays.
Comme vous savez que le voyage sera long, et que l' occidental pourri que vous êtes tient à un certain confort petit-bourgeois,* vous ajoutez que vous souhaitez voyager en classe "couché mou", la plus chère.
"Mei you"**, murmure alors la préposée aussi mignonne que bornée, sans même vous gratifier d' un regard : traduction libre : "y'en a pas pour ta pomme, étranger !"
Commence alors une longue négociation : et un pour autre jour ? et en "assis mou " ? (je murmure à l'interprète qu'il manque peut être quelques billets verts dans les passeports que nous lui tendons).mei you !
Après un moment de palabres, nous obtenons "les dernières places" pour le surlendemain.
Notre calvaire n'est pas fini,car mademoiselle "Huo Che"*** commence à chipoter : elle a décelé une micro différence dans la contre signature sur mes traveller's chèques, et puis, nos passeports, ils sont valables jusqu'au 30 juin et nous sommes déjà en août ...
Ne pas s'énerver ...avec un grand sourire, je lui offre une page entière d'autographes, pendant que l'interprète lui explique que 30 juin c'est la date de délivrance du passeport mais pas celle d'expiration du visa.
Derrière nous, dans la file d'attente, on frise l'émeute, mais miss Huo Che n'en a cure, bien décidée à nous pourrir la vie.
On serre discrètement les poings, on sourit et on reste calme...
Enfin munis des précieux billets,(payés plus cher puisque nous sommes étrangers...) nous montons le surlendemain dans un wagon à moitié plein...(les dernières places, disait-elle : GRRR!!!)
La chef de wagon, une grosse femme revêche, boudinée dans son uniforme militaire nous indique notre voiture et nos compartiments.
Le wagon restaurant est officiellement non fumeur... pour les étrangers : une bande de militaires chinois fume ostensiblement alors que tous les étrangers sont obligés de descendre sur le quai pour griller leur clop. Par gestes, j'exprime "deux poids deux mesures", Madame Wei Xiao**** hausse les épaules avec mépris.
A l'examen pour travailler dans les chemins de fer chinois, la matière "mauvaise foi" bénéficie d'un fort coefficient.
A la sortie de ce train une troisième "chef " imbue du pouvoir de l'uniforme, exige haut et fort de récupérer nos billets de train, ceux qui ne sont plus qu'un vague confetti enfoui dans le fond de nos sacs à dos...Elle voit pourtant bien que nous sortons de ce train, que nous avons été contrôlés, qu'il n'y a pas d'autre accès...
Le contenu de nos sacs s'étale par terre pour la recherche fiévreuse des fameux tickets que nul n'a pensé à garder précieusement ; notre interprète, à deux doigts de perdre son sang froid, murmure alors dans son chinois impeccable " la Chine nous accueille ! merci ".
"Passez", s'adoucit alors la contrôleuse en ajoutant :" bienvenue en Chine !"
quelques précisions : il s'agit de faits réels mais anciens : à cette époque, obtenir des billets de train directement au guichet, sans passer par une agence, était un vrai parcours du combattant.
il y a 4 classes dans les trains chinois couché mou/assis mou/couché dur/assis dur.
* = bénéficier de toilettes pas trop monstrueuses.
**没有 mei you = il n'y en a pas "je crois que ça va pas être possible"
***火车 =huoche : train = mot à mot voiture de feu
**** 微笑 = Wei Xiào =sourire
Septante bougies pour Walrus (Zigmund)
Que peut on offrir à un ami inconnu, belge de surcroit, qui souffle ses septante bougies ?
Handicapé des fêtes et des anniversaires, je m'interroge depuis que j'ai eu vent de cette consigne.
Déjà Vegas le fourbe sarthois m'a chipé le chat de Gelluck que j'avais l'intention d'utiliser .
Et puis Joye , probablement renseignée par les services secrets iowahiens nous a fait une belle rétrospective sur l'ami en question.
J'ai vécu entouré de gens pour qui l'anniversaire avait quelque chose de tabou, il fallait passer vite fait sur ce rappel désagréable du viellissement de tout être... je manque donc d'anecdotes sur les anniversaires autour de moi et comment voulez vous que je sois capable de souhaiter un bon anniversaire à un ami inconnu ?
En fait ,Walrus n'est pas un inconnu, et je ne sais pas si on peut dire ami. Il est l'un des piliers des défiants du samedi, c'est lui qui règle ou répare nos bugs . Au fil des ans, en le lisant, on se fait une idée de sa vie et de ses centres d'intérêt.
Et Walrus est il un ami ? sur internet, même hors réseaux sociaux, tout le monde devient ami avec beaucoup de monde, il suffit de se sentir "en phase" avec un ou deux écrits et l'auteur prend une place dans votre imaginaire.
Ca va plus vite qu'avec votre auteur préféré, dont vous dévorez les livres, tout simplement parce que vous savez que le "blogami" vous ressemble un peu, qu'il écrit sans prétention de célébrité, qu'en dehors de son blog ou de ses commentaires il vit une vraie vie matérielle dont vous assemblez les morceaux comme un puzzle mais il vous manquera forcément des pièces maîtresses réservées à ses proches.
J'ai tenté de construire une fausse biographie de notre admin, mais je me suis heurté à mon manque criant d'imagination ou à ma crainte de blesser involontairement.
Puis je me suis promené sur Wiki histoire de voir les significations de septante, puis la signification mathématique du nombre 70. J'ai appris plein de choses passionnantes ... voilà que l'anniversé s'offre le luxe de me faire un cadeau !
Puis je me suis intéressé à l'année 1941 en Belgique et dans le monde...
Je manque de temps pour réunir 70 défiants sur une photo pour lui souhaiter cet anniversaire...
Alors me voilà pas très avancé avec quelques pièces du puzzle Walrus dans une main et 70 bougies dans l'autre, à poser sur un gâteau virtuel.
D'ailleurs Walrus est il gourmand ? aime t'il le champagne ? mystère ...et au moment où ce texte paraîtra, les bougies auront été soufflées.
Alors même si ce puzzle d'environ 70 pixels semble complet*, il manque des pièces, et c'est bien ainsi.--
Et donc ami, blog ami, walrus, bon anniversaire ...
*je regrette de n'avoir pas trouvé le logiciel qui permet de mélanger les pièces , et d'en enlever quelques unes
Voici un petit cadeau un peu hors sujet qui évoque le temps qui passe
Jour de gloire (Zigmund)
consigne #162 (Zigmund)
consultation hors normes (Zigmund)
consultation hors normes
-"Le véto c’est à l'autre bout de la rue" ai-je marmoné en voyant le trio improbable entrer dans mon cabinet.
- Mais, docteur, c'est le véto qui nous envoie et nous avons pris rendez vous pour Hadrien .
-Quoi ? Hadrien Derien …c’est … ça ? j’avais flairé la blague en regardant le nom sur l'agenda …
-écoutez docteur c’est sérieux : Hadrien est le clou de notre spectacle …
-et qu’est ce qui vous fait croire que je soigne les canards colvert ?
-ben , l’an dernier vous avez déjà soigné le cheval de notre petit cirque…
-je me souviens, ça avait été hippique …euh pardon épique…Bon alors ce canard ? j’en fais quoi ? il a besoin de lunettes ?…
-ben... peut être, parce qu’il se cogne partout , et s’il voit mal , nous on est mal parce qu’il mène les autres canards pour une chorégraphie
-la danse des canards I presume ?
-non docteur le lac des cygnes, soyez chic, tout le monde sait que vous aimez l’ophtalmologie vétérinaire…
-oui mais là c’est chaud pour lui faire une skiascopie et après, pour les lunettes, on va rigoler...
Désarmé, j’ai donc saisi mon skiascope, réduit la fente lumineuse au maximum … le volatile se tenait coi(heureusement pour lui ! ) j'ai intercalé mes réglettes de verre, ombre en masse à – 3 … l’est myope le bestiau…le fond d’œil semble normal...le dépistage du glaucome c'est impossible ici (la conscience professionnelle a des limites)
"Bon, les amis, pour les lunettes, j’ai une idée : vous récuperez un chaperon de fauconnerie *, vous faites découper le cuir et vous demandez à l’opticien de se débrouiller pour incorporer de chaque côté un verre de –2 et vous lui dites de faire au mieux pour le centrage, je sens qu’il va adorer la blague l’opticien …il va encore dire : qu’est ce que c’est que cette vraie connerie ?"
*un skiascope est cet instrument qui sert à déterminer la puissance des verres à prescrire(en particulier pour les bébés, les enfants, et ça marche aussi sur les animaux )
** un chaperon c’est un masque de fauconnerie photo empruntée à
http://dp.mariottini.free.fr/carnets/dubai/rapaces/chaperon.htm
vengeance tardive (Zigmund)
Nous étions une petite quinzaine, mes élèves et moi à crapahuter dans la forêt.
On dit pas "aller dans la forêt" on dit "IDD"*.
Comme il fallait au moins deux adultes avec les petits monstres, un collègue "parentdélève" **s'était proposé de nous accompagner, bien que son propre gamin ne participe pas à la sortie.
Je connaissais et je détestais ce type : chieur, borné, tatillon, totalement dénué d'humour. Quelques années auparavant, méprisant et sûr de lui, il avait cru bon de suggérer à mes parents que je fasse un cycle court genre BEP vente, alors que j'avais dit que je voulais être prof.(...)***
Inutile de dire qu'il avait du mal à digérer ma réussite au CAPES de sciences naturelles****, et que malgré les sourires mielleux échangés en public, nous n'avions pas, du passé, fait table rase.
Vers la fin de l'après midi, le portable de l'importun a sonné en pleine forêt. Je lui ai indiqué vaguement la direction supposée de la lisière de la forêt en lui disant "là bas, doit y avoir plus de réseau", et il est parti ...le con !
Dès qu'il a été suffisamment loin, j'ai conduit, mine de rien, les enfants dans la direction opposée, en leur décrivant chaque plante pour qu'ils oublient que j'étais maintenant seul adulte, je savais qu'il était temps de rentrer au collège.
La principale s'est bien étonnée de l'absence de l'accompagnateur, "il est sensé arriver" ai je dit sereinement, avec un geste vague...
Mon contrat d'enseignant stipule de ramener les chères têtes blondes dans l'état où on me les a confiées.
Pour ce qui est du conseiller d'orientation désorienté, peu me chaut ...*****
*IDD =itinéraire de découverte en pédagol dans le texte
**parentdélève s'écrit en un seul mot quand c'est un enseignant qui parle
***(...) ce passage est volontairement censuré :-)
***Sciences de la vie et de la terre en pédagol
****j'aurais volontiers passé un contrat avec Dame Poupoune, pour qu'elle me débarasse du fâcheux.
illustration d'après ce tableau de Katyl consigne #113
Tokiya bla hwo ?= où vais-je ? (Zigmund)
Sunkawakan cik'ala, que nous appellerons pour plus de simplicité par son nom traduit « Petit cheval » rêvait depuis toujours de voir la mer. Or le jeune garçon appartenait à une tribu lakota basée dans une réserve en pleine terre, et on pouvait s’interroger sur l’origine de cette curiosité.
Les Lakota(sioux, comme disent à tort les blancs) ne sont pas réputés pour être de grands navigateurs.
Un enfant venu de la vielle Europe avait tout simplement oublié dans la réserve deux livres que Petit Cheval avait récupérés.
Dans le premier, il était question de mers, de marins, de la Grèce antique, de différentes sortes de carènes de navires. Petit Cheval allait de découverte en émerveillement en tournant les pages.
L’autre livre, plus complexe parlait d’astronomie. Petit Cheval adorait passer du temps avec son grand père qui lui nommait les étoiles. Mais les constellations du ciel décrites dans certaines parties du livre lui étaient étrangères et pour cause : la constellation de l’oiseau Indien , par exemple, n‘est visible que dans l’hémisphère sud.
Un jour, quand il serait grand, il partirait voir en vrai mni tanka, la « grande eau », il monterait dans un grand bateau, et découvrirait les autres mondes …
PS -j'ai un peu triché pour la carène de navire
-un grand merci aux traducteurs lakota
-c'est ce sujet sur la curiosité qui m'a fermé à jamais les portes de l'école normale d'instituteurs.
Photos extraites de
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Participation de Zigmund
Comme ils disent : me voilà au pied du mur !
Impossible de reculer, c'est moi qui ai donné l'idée de cette consigne aux défiants.
C'esr parti :
Sous les gravats, gisait madame Beautin. identifiable à ses chaussures noires et ses chaussettes bleues qui dépassaient du tas de pierres. Frappée du syndrome de Jérusalem lors de son voyage en "Terre sainte", elle avait fait construire à son retour, une réplique miniature du mur des Lamentations au fond de son jardin pour venir y prier régulièrement. Ce mur construit à la va vite avait brutalement chu sur elle ...Le commissaire Arien, à peine arrivé sur les lieux, s'écria "le haut mur l'a tueR"
J'avoue avoir été tenté d'arrêter là ma participation, m'auriez vous pardonné ?
Les murs cloisonnent, enferment, séparent, mais parfois il peuvent réunir les gens autour de leur construction ou de leur destruction.
Jérusalem : il y a très longtemps. J'étais petit, je me souviens des barbelés, de la complexité du découpage de la ville, chaque mur pouvait se révéler une frontière dangereuse. Sur une terrasse surplombant un lieu saint, des soldats(amis? ennemis?) me regardaient, souriants, mais armés. Donc, le fameux mur, je ne l'ai vu que de très loin, j'ignore si je le verrai un jour en vrai, mais il est face à moi tous les jours en carte postale sur mon box de consultation.--
Peut être inspiré par ce mur, notre ami Hadrien, s'est lancé depuis deux ans dans la construction d'un beau mur à l'ancienne, en vrai granit de Bretagne. Hadrien est du genre méticuleux, (pas comme le maçon de madame Beautin), chaque pierre est choisie amoureusement en fonction de sa taille et de sa forme, nettoyée... le must est de ne pas mettre de ciment ou très peu. C'est un genre de puzzle pour haltérophile. Nous sommes fascinés par ce défi, par la beauté de ce travail. Certains passants s'arrêtent et s'extasient, ou viennent surveiller l'évolution du chef d'oeuvre. Pour poser le linteau de la fenêtre il a fallu se mettre à plusieurs, et ce fut sportif et périlleux.
Un vagabond séduit par ce travail, a un jour proposé son aide bénévole qu' Hadrien a du refuser de peur d'être accusé de travail dissimulé...Alors il continue à monter son chef d'oeuvre pierre par pierre, c'est son mur de la fierté en quelque sorte.
Une fois que fut tombé le mur de la honte à Berlin*, nous en avons construit un, virtuel, mais pas seulement, autour de notre confort d'Européens : ce double mur de grillages et de barbelés, s'étend dans le no man's land qui borde le trajet de l'Eurostar.Quelque part, dans ce paysage désolé, des humains espèrent faire librement le même voyage que nous. C'est ce mur invisible qui dit : "ici c'est l'Europe, on y est bien, mais on est assez nombreux comme ça , rentrez chez vous !" J'ai honte de cette Europe là.
.
---J'ai autrefois aidé à construire des "murs de révolte ": murer la pointeuse de l'hôpital histoire d'agacer les administratifs qui ne payaient pas nos gardes.
Un jour, nous avons du décharger un camion plein de livres, quite à interrompre nos consultations. Il s'agissait des exemplaires du livre fraichement édité de notre patron. Nous avons rangé les livres de façon à murer le bureau du patron...
Bon, je vous accorde que ces barricades étaient plutôt potaches.
Tout le monde ne peut pas s'apeller Gavroche.
*
*Dans son blog culture en vrac, Florence Porcel a traité le sujet des murs en général et du mur de Berlin en particulier(zappez Adamo et regardez le clip d'Yves Dutheil) ... allez lui rendre visite
** photos
-mur des Lamentations :wikipedia
-murs décorés ou taggués à Berlin : batelo
Zigmund n'en a pas marre des consignes numéro quatre et cent (Zigmund)
Tautogramme tarabiscoté (Zigmund)
Défi 4 (Zigmund)
Pince mon saigneur
Pliée en deux, sa boite de daphnies encore fermée à la main, la célèbre zoologue, une pince de crustacé fichée dans la gorge, piquait une tête dans l’aquarium marin. A travers l’eau rougie on voyait se terrer les crustacés .
Le commissaire Arien, à peine arrivé sur les lieux déclara "il n'est pas prudent de faire languir les langoustes affamées . Le homard l'a tuer.
http://www.aquarium-rochelle.images-en-france.fr/homard-bleu.html
Invitation- disparition bis (Zigmund)
en mon arme et conscience (Zigmund)
----Avant de me déclarer innocent, regardez moi bien.
Ne trouvez vous pas que j’ai la forme d’une flèche ?
Je ne vous fais pas peur ?
Vous avez tort …
Je suis à l’origine de révolutions, et de guerres,
Tout dépend de la main qui me tient...------
Aucun stylo n'est inoffensif. Le mien est un stylo plume à calligraphie. Je le nourris à la seringue plongée dans l'encrier.
Il sert à remplir mes dossiers patients (puisque je suis -et serai probablement- toujours seul à supporter mon écriture). Et oui, point de dossier informatisé chez moi : c'est vous, vos yeux que je regarde, l'ordinateur n'est bon qu'à voir les photos et résultats d'examens.
Beaucoup de lettres aux confrères sont écrites à la main,et, dans ces moments là, je m'applique à être lisible surtout si le confrère est une "huile".
Une lettre ou une ordonnance écrite à la plume ça vous a quand même une autre gueule qu'un machin dactylographié.
Mon stylo est arme de résistance :
Ah, le plaisir malsain de laisser glisser le stylo sur une feuille de soins et de dire mer** "non merci" à Dame sécu et sa carte verte ! (Et tant pis si cette résistance risque de me coûter cher.)
J'ai appris très jeune à ne pas prêter mes stylos plume.
Et oui je suis fidèle ...mais à plusieurs stylos plume
(comment dit on ? polygammie ? polystylie ? ).
Il m'est arrivé de tomber amoureux fou d'un stylo en forme de sabre et de renoncer lâchement à braquer une banque pour m'offrir cette "danseuse".
Il m'arrive de regretter le temps où je n'écrivais pas au clavier, où je laissais courir la plume sur mes cahiers à petits carreaux où se mèlaient tentatives de calligraphie latine et tracés d'idéogrammes chinois.
Dans ces moments, je prends un vrai papier et j'écris une vraie lettre aux amis lointains peu connectés, et tant pis si l'ordinateur me fait la gueule l'espace d'un instant...Il sait qu'il gagne du terrain ...
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le défil(é) du samedi (Zigmund)
Retour au paradis (Zigmund)
J'ai six ou sept ans .
Ma maison est située dans une rue calme ; il y a une grande cour , une terrasse .
Je vais à l'école, à côte du magasin de mon papa. J'aime plonger mes mains dans les sacs de céréales et faire glisser les grains de blé entre mes doigts
Mon grand père enveloppé de son châle blanc et bleu récite les prières en hébreu, il ne faut pas le déranger. Mes grands mères font de la pâtisserie à base de pâte d'amandes et de miel. J'aime l'odeur des piments qu'elles font griller pour les faire sécher au soleil sur des planches de bois.
Il m'a été offert, à cette époque, d'apprendre à lire en français puis en hébreu, c'est l'un des plus beaux cadeaux que j'ai reçus.
Quand je sors de l'école, je passe aussi voir mes oncles et tantes qui m'offrent quelques friandises. La famille n'est jamais bien loin, c'est bien agréable et pas seulement pour les bonbons.
On m'a inscrit au conservatoire de musique, mes profs sont sévères, mais j'aime le solfège et mes parents ont acheté un piano sur lequel je tapote les premières notes de la toccata de Bach .
L'hiver n'est jamais froid ici. .Il parait qu'en France(en métropole) il neige souvent, on me dit que l'herbe y est bien verte et que les vaches sont belles.
Je rêve devant les photos de la falaise d'Etretat ou des alignements de Carnac que je découvre dans mes livres de classe. J'aime aussi regarder les images des potagers et des arbres en espalier ...
Avec les copains nous grimpons dans les vieux oliviers du champ voisin, puis nous assistons à la récolte et à la préparation des olives dans de grandes jarres de terre cuite.
Il fait très chaud en été .Sieste obligatoire pour tous.
Fatima, notre jolie nourrice, se couvre de son grand voile blanc pour nous emmener au jardin public . Juché sur une balançoire, je me gave de mûres . Parfois nous allons sur la place Carnot où je fais de la trottinette ou du vélo.
(Photos extraites du site Mekerra merci à Francis Rodriguez)
Il y a aussi la piscine et son toboggan et le théâtre de verdure où j'assiste à des spectacles de danse ou de chansons. A la sortie, nous mangeons des glaces au créponné puis rentrons à pied dans la fraîcheur du soir.
Mon papa est passionné de cinéma, il m'emène souvent avec lui et me transmettra pour toujours le virus du septième art. Il m'emmène aussi au stade et parfois je suis étonné de le voir, lui si calme d'habitude, hurler aux footballeurs :"vas jouer aux billes !"
Je regarde avec méfiance ce petit frère qui braille dans son berceau et monopolise l'attention de mes parents.
Il y a aussi l'impressionnant défilé de la légion étrangère.
Photo José Crespo (site mekerra)
Il y a les pique nique avec les cousins à l'Orange, et je rêve d'un baptême de l'air dans l'un des coucous du petit aéroport proche.
Il y a les paysages méditerrannéens, les orangers, les oliviers, les agaves.
Un jour, il y a ma première éclipse totale de soleil qui va me marquer pour le restant de ma vie.
Et ces villes blanches et la mer bleue transparente...
C'est cette mer que je vais traverser deux ans plus tard pour un voyage sans retour.
Vue d'ici elle n'aura plus jamais la même couleur.
Voilà je vous laisse le fauteuil à voyager dans le temps....
Prenez en soin...