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Le défi du samedi
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10 octobre 2009

On peut rêver (Papistache)

Cher Thierry, trois à zéro contre la modeste équipe de l’ile de Klebs, c’est la fin du rêve. L’équipe de France est éliminée de la sélection pour la coupe du monde. C’est une tragédie pour un capitaine de votre trempe.

Oooooh, cher  ami, ne dramatisez pas. Ce n’est que du football, y’a pas mort d’homme. L’important, c’est que les meilleurs y soient à cette coupe du monde, Nous autres, les bleus, on n’a pas la carrure, faut se rendre à l’évidence, on n’a pas les...

Mais Thierry, quand même, tous les pays nous envient nos centres de formation, les ...

Attendez, mon bon, vous n’allez pas pleurer sur le sort d’une vingtaine de gamins en culotte courte qui cavalent derrière une baballe pendant une heure trente tous les huit jours. Ils vont vite se consoler les minots. Un volant de Ferrari entre les mains, cent-quatre-vingt sur les nationales, vitres baissées et sono à fond les gamelles, les larmes vont sécher fissa.

Mais... Thierry, l’orgueil de la nation...


Enfin, vous plaisantez, vous croyez encore à ces conneries ? Vous êtes vraiment journaliste sportif ?  Même en perdant trois à zéro contre les iles Klebs, le moins payé des joueurs palpera plus que la totalité des ministres du gouvernement pendant tout un quinquennat ; alors... le patriotisme... vous savez, les billets de mille ça fait un sacré isolant... et la coupe du monde on y s’ra... les sponsors paient l’hôtel**** à tout le staff officiel, plus les épouses, voisins, belles-mères et tout le toutim. Non, cool, l’ami, y’a pas mort d’homme.

***

Fleur Papadur, les chronomètres n’ont pas réussi à vous départager, votre adversaire et vous. 1 minute 123 millièmes, c’est unique dans les annales, vous allez partager la médaille d’or avec la nageuse autrichienne.

J’irai pas la chercher la demi-médaille. Qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse d’une demi-médaille ? Elle peut la garder la Marie-Antoinette, sa médaille, de toutes façons, moi, j’sais plus quoi en faire des médailles, j’en ai partout, je les entasse dans des cartons que j’empile dans le garage de mes vieux. J’ai tout gagné. Qui c’est celle-là et puis d’ailleurs est-ce qu’on est sûr que c’est une femme ? Vous avez vu sa dégaine. Dans les vestiaires, elle garde son maillot pour prendre sa douche et puis, son sac, je veux pas balancer... mais c’est une pharmacie ambulante cette nana.

De toutes façons, mon entraîneur va déposer une réclamation. L’autre chienne, elle s’est fait un shampoing au silicone et moi, tout le monde le sait, le silicone ça me donne de l’urticaire intestinal. C’est pas très sport, même si ce n’est pas interdit par la fédération. C’est comme si moi j’utilisais un déodorant aux graines de bouleau sous prétexte qu’elle ferait de l‘asthme. De l’asthme ? Oui, une excuse pour sniffer de la Ventoline. Si elle était si allergique que ça, elle ne se s'rait pas alignée au départ après que je lui ai envoyé,  courtoisie bien française, un bouquet de graminées champêtres dans sa chambre d’hôtel. Non, j’irai pas la chercher la demi-médaille...

***

Khader, les arbitres vous ont déclaré vainqueur aux points. Vous auriez pourtant pu gagner par K.O.  dès le troisième round ?

Non, vous savez... la boxe, c’est une chorégraphie intime. J’ai  transformé la douleur, la mienne, celle de mon adversaire en un spectacle. C’est ce que je fais à chaque fois que je monte sur un ring. J’exprime ce qui est fondateur dans mon travail. Ce qui me plaît, c’est d’être dans le facétieux et la minute d’après d’être dans le sérieux le plus profond du boxeur. J’alterne le swing charmant, l’upercut dilettante, puis j’essaye de plonger les spectateurs dans l’œuvre. Souvent, ils sont prêts à faire le saut. C’est un exercice d’assouplissement de la pensée. Vous savez, Valéry disait : « La plupart des hommes ont une idée si vague...

Euh... merci Khader Luchini, mais on doit rendre l’antenne.


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3 octobre 2009

Autrefois, les gens parlaient distinctement, à l'heure d'aujourd'hui, il faut, sans cesse, leur demander de répéter (Papistache)

Dieu qu’elle est gentille, MAP. Il faut le dire, c’est vrai, je l’aime bien. Pourquoi ? L’amie-MAP me semble parée de l’étoffe qui couvre ceux qui reviennent de loin. Oui, elle est gentille MAP, cependant elle voudrait m’obliger à veiller afin de saisir les bruits de ma maison. D’où tenez-vous, MAP, que ma maison serait emplie de bruits et de fureur ; ma maison est muette... ou je suis sourd. Oyez, chère MAP, que je m’endors dès que je prends la position horizontale. C‘est si vrai que je fais l’amour debout. Une chambre à l’hôtel du Lion d’Or, chaque soir, j’y goute le sommeil du juste, ou du niais... mais j’y loge. Sûr, je vous trouve gentille, MAP ; c’est vrai, je vous aime bien, mais comment voulez-vous, amie-MAP, qu’à l’intérieur d’un si petit texte, je parvienne à glisser un si gros animal que ce terrible lézard herbivore ? son nom peut-être — je crois qu’il y est— mais le saurien, non, c’est trop... et plus que de la moitié.

26 septembre 2009

Post mortem (Papistache)

Quand l'ordinateur de Monsieur Louis rendit l'âme, le brave homme crut qu'il s'en accommoderait. Il se trompait.

La sienne, d'âme, s'était si étroitement mêlée à celle de la machine qu'il perdit en moins de vingt-quatre heures le goût à l'existence.

Au matin du second jour, son épouse le trouva pendu par le câble d'alimentation du PC à un barreau de l'escalier.

La bonne femme crut qu'elle ne se remettrait jamais du suicide de son compagnon. Elle se trompait. Un jeune parent qui s'était déplacé pour la crémation de son aïeul explora les entrailles de l'ordinateur et au prix de quelques incantations païennes lui rendit souffle et vie.

Il appela sa grand-tante qui découvrit que son époux avait gravé, sur le disque dur de l'outil, une profusion de pages qui, toutes, chantaient l'amour. Elle se fit expliquer l'art d'accéder aux secrets du dérisoire boîtier ; son mari, tout entier, s'y tenait : il l'attendait.

12 septembre 2009

Un instant d’égarement (Papistache)

Jean-François détenait le monopole de la confection des heures pour le bonheur de l’univers qui s’en dilatait de satisfaction. Privilège accordé à sa famille, par la grâce du père du Roi des Rois de la Mésopotamie inférieure, avant même que les hommes et les femmes ne copulassent face à face.

L’entreprise était florissante, le travail facile. La pâte à heures sortait de la presse quasi tiède et il suffisait de faire glisser les moules sous le ruban émollient pour que les heures vinssent se lover précisément là où il fallait qu’elles se logeassent.

Jean-François avait un fils, fier enfant blond, don d’une jolie violoncelliste que sa passion pour les fugues avait emportée loin du domicile conjugal. Promis à la succession de son père, le fils apprenait bien.

Il arriva, cependant, qu’un matin, la vue du galbe des mollets d’une préposée à la gestion des stocks jeta le trouble dans la poitrine — un peu plus bas, peut-être ; la jeunesse, parfois,  étonne— de l’héritier. Un moule fut, un peu vite, poussé de côté. La pâte à heures manqua, en partie, le sillon dans lequel elle devait refroidir.

Jean-François vieillissait, il ne contrôla pas la production du jour. La livraison suivit son cours. L’heure tronquée fut distribuée. L’histoire raconte qu’elle échut à un écrivaillon de troisième zone qui ne put ach

5 septembre 2009

L'écharpe de la Vierge ( Papistache)

Papi Jean s’est noyé voici quatre ans. Il serait bien surpris de découvrir qu’une des  petites histoires qu’il aimait raconter se sera finalement déposée au sein des défis du samedi, défis dont il n’eut jamais l’occasion de deviner l’existence, étant mort trop tôt, même si son rêve de gosse —passer l’an 2000 — lui fut accordé.

Dans la campagne vosgienne, entre les deux guerres, vivait une famille. Il devait en vivre quelques autres, Papi Jean ne nous entretint jamais que de celle-ci. Une famille d’autrefois : treize enfants. Papi Jean, lui-même était le douzième de sa famille, le tardillon.

Dans la maisonnée qui nous intéresse c’est également le tardillon qui intriguait. On vivait de la force de ses bras à cette époque, le père tonnelier, la mère fatiguée et les enfants à dure école : les filles occupées à mille tâches, les garçons en apprentissage, mais on s’aimait. Le soir, à la veillée, les langues s'agitaient.  Le tardillon délirait. Il voyait de ces choses. On riait de lui, mais on l’aimait bien, il était vigoureux et ne laissait à personne sa part de travail.

Un matin, cependant, le père et la mère prirent une décision. On irait à Épinal. On irait voir le docteur des yeux. Cette fois, il était allé trop loin, le tardillon. La veille, le ciel était sombre, sombre comme jamais. Il pleuvait sur Remiremont. Un rayon du soleil déclinant avait troué le ciel et le gamin s’était mis à genoux en pointant le ciel du doigt. Il s’était extasié un bon gros quart d’heure, appelant sa mère, son père, ses frères et sœurs.  « Comme c’est beau, on dirait l’écharpe de la Vierge à l’église du bourg » s’exclamait-il. « L’écharpe de la Vierge de l’Église ? Quelle imagination ! Une écharpe dans le ciel mouillé des Vosges? » se dirent ensemble parents et enfants.

Le docteur fit entrer la petite tribu. Tous étaient venus. Se rendre à Épinal était une fête. On allait en profiter, peut-être acheter un ruban ou des mouchoirs à carreaux... Le docteur examina l’enfant, interrogea, examina le père, la mère et les aînés, rendit son verdict : sur les quinze membres de la famille, quatorze étaient daltoniens, le dernier, seul, avait échappé à l’anomalie congénitale.

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7 août 2009

Un petit bonjour des vacances

jardin

25 juillet 2009

C'est une histoire de Toto (Papistache)

A Jouy, sous le pont de l’Eure, au centre du village, coulent des eaux vertes et agitées.  Vers l’amont, un ancien moulin retient, de ses vannes à jamais fermées, le flux qui descend  de Saint-Prest. Le courant emporte le bouillonnement occasionné par la chute du trop plein vers Saint-Piat.
T’habites à Jouy, entre deux saints ?
Oui, le petit Papistache a été nourri aux blagues grasses, étonnez-vous de son goût pour les jeux de mots laids, alors que les coureurs du Tour de France 2009 escaladent le mont Ventoux.

A Jouy, sous le pont de la rivière, au centre du village, coulent des eaux vertes et agitées. Le vieux Papistache, quand l’occasion lui est donnée de franchir l’antique pont du village de son enfance, ne peut empêcher sa mémoire de faire remonter les souvenirs indéfectiblement attachés à ce lieu.

Le petit Papistache ne parle pas beaucoup, il ouvre ses oreilles et capte tout ce qui peut se capter à l’époque. A l’école, Toto est un héros. Le petit Papistache ne le connait pas, il doit être grand maintenant et aller au Lycée, loin, à dix kilomètres, au chef-lieu, à Chartres. Mais Toto a laissé son empreinte dans la cour de récréation, on parle encore de ses aventures.

Cette fois où il avait laissé tomber son panier à provisions dans le cours de la rivière et où il pleurait à chaudes larmes. Madame Mounir tenait l’épicerie, de l’autre côté du pont. Comment Toto avait-il bien pu laisser choir son panier dans la rivière ? Le parapet arrivait à la hauteur de l’épaule du petit Papistache !

Le fait état là. Les grands racontaient que Toto pleurait sur le pont quand Monsieur le curé et Sœur Françoise étaient passés. Monsieur le curé et Sœur Françoise, le petit Papistache les connaissait bien, il avait commencé sa première année de catéchisme. Il était très studieux : il découvrait que Dieu avait créé les arbres, les nuages, les rivières. Les ponts, il ne savait pas encore.

Monsieur le curé s’était déshabillé et Sœur Françoise également. Tout nus. Les grands disaient : « tout nus ». Ils avaient plongés dans l’eau verte. Toto, du haut du pont, les remerciait de leur dévouement. Des oranges et des bananes. Oui, la maman de Toto lui avait demandé d’acheter des oranges et des bananes. Elles étaient tombées dans l’eau. Le petit Papistache s’étonnait que les fruits n’aient pas été emportés par le courant. Le moulin, en amont, générait une furieuse agitation.

Monsieur le curé insistait. Il plongeait la tête sous l’eau, disaient les grands, et Sœur Françoise également. Enfin, Monsieur le curé avait senti les oranges sous ses doigts, il les avait emprisonnées entre ses mains et sœur Françoise avait senti dans sa paume les bananes perdues, une seule parait-il !

Les grands riaient. Pensez, ils avaient bien raison. Toto ne serait pas grondé. Monsieur le curé, les deux oranges fermement maintenues entre ses deux mains, sortait de l’eau et Sœur Françoise ne lâchait pas la banane.
Toto, on a retrouvé les oranges et une banane.

Et les grands riaient et Petit Papistache riait également. Quelle chance, le courant n’avait pas emporté les fruits jusqu’à Saint-Piat. Les grands ne disaient pas si Monsieur le curé s’était séché ni si Sœur Françoise avait pris froid. Ils riaient et c’était bon d’entendre leurs rires sains d’enfants qui se réjouissent de petits miracles, car, le petit Papistache s’était persuadé que c’était le bon Dieu qui avait permis de sauver une banane et deux oranges — bien fermes, riaient les grands — de la rivière.

Longtemps, à sa prière du soir, le petit Papistache avait ajouté une phrase personnelle, au petit Jésus, pour lui rendre grâce d’avoir  évité à Toto de se prendre une « avoinée ». Imaginez, s’il était rentré le panier vide à la maison !

En dépit de sa peur de l’eau,  le petit Papistache a voulu apprendre à nager, précisément dans cette même rivière, un peu plus en aval, aux « deux passerelles », si ! vous voyez... l'eau y est moins profonde, on y attrape des épinoches avec des vers de sable....

L’une des lectrices de ces défis du samedi disait, un jour, au vieux Papistache, qu’il ne parlait pas assez de lui, voilà, vous en savez désormais un peu plus. Qu’ajouter ? Que le vieux Papistache est peut-être le seul maitre-nageur-sauveteur de l’hexagone qui doive sa vocation à une histoire de Toto ? C’est fait et perroquet violet sur la pointe de son pied.

16 juillet 2009

Peut mieux faire (Papistache)

A l’école du jouir,
Le tout petit Benoît
N’a pas très bien compris :
Il lève haut... son doigt !

Ainsi petit Benoît
Se retrouve puni.
A l’école où l’on jouit,
Ce n’est pas de son doigt

Qu’on désigne la lune.
La maîtresse s’apitoie
Promet, encore une fois,
Deux heures de retenue

A l’indocile élève.
Gageons qu’elle saura
Obtenir de Benoît
Qu’il délaisse son index

Au profit de son ...*

* La solution, ledoigt seulement pour ceux qui n'auraient pas déjà trouvé, évidemment !

Les autres peuvent s'abstenir de cliquer.

Je sais, par rapport à solex, c'est un peu décevant...


15 juillet 2009

L'amour est dans le pré (Papistache)

Le jeune chevrier est content : pour la transhumance, Blanchette, la docile chevrette, sera du voyage.

5 juillet 2009

MAP découvre que sa clé s'avère être celle qui ouvre la porte donnant sur les coulisses de la création de l'ami Papistache

Chut ! Map vient d'ouvrir le couvercle de la bouilloire du Papistache.
Voyez comme ça glou-gloutte sec entre les deux hémisphères.
Vous voilà aux sources de son écriture.
Ne cherchez pas à comprendre.
Priez pour son épouse.
Elle partage sa vie.
Pauvre femme.


▬ BROUILLON à l'encre rouge N°1 ▬

▬1▬ Une  clé ► 3 & 3
▬2▬ Deux clés ► 4 & 4
▬3▬ Trois clefs ► 5 & 5
▬4▬ Quatre claies ► 6 & 6


Qu’les clés closent les claies closes et qu’les « i » ♥♦♣♠ tiquent !

— Dis l’ami, où et qui as-tu taclé ?
— De qui je tiens ma clé ?
— Mac laid ?

Pas Mac laid, Saclay !
Une seule « L »  à Saclay.
Elle a sa clé !
Qu’ une « L » entre la « C » et l’« A » de Saclay.

Perdu Saclay ! Raclée.
Bâclé !
Défi bâclé.
Pieds Nickelés : Filochard, Ribouldingue et Croquignol,
ni clés, ni pieds, ni mi-keys, ni mini-Mickey, ni Minnie à Mickey.
Demi-key ?
2 demi-keys ? Une clé !

Niqué, nickelé, l’ami Miquet sans sa clé.

▬4▬ Six clés ►
▬4▬ Six clés ►
Deux fois, alors re « six clés »,
recyclés les pieds Nickelés ?

Ô clé ! Ô clé (re) !
Ô clair de la lune !
Ô clé (re) 2  Ô clé (re) 2

Oncle et tante et tant d’oncles ont clé...
Allô ! a mis l’ami à l’eau la clé
et la clé bouclée bout
et tourne en boucle et bout la clé
boule à clé,
perd la boule
perd la clé
perle à clé
Père laque l’est, bouclé
le bout d’la clé la perd le père
la mère la perd
le fils la perd
la fille la perd
la clé la paire (2 clés)

Là ? Quelle est la clé ?
Laquelle est la clé !
Là est qu’la clé  claquée ! Seule.

La clé est seule, nue
et nue, la clé, eunuque la clé
énucléée la bourse à l'eunuque
aveugle et seule
nue que les « é »
les « é » d’la clé
lésé d'la clé...


— A table ! Les invités sont arrivés !
— Oui, mon amour, je ferme...


3 juillet 2009

Chapitre LXVII (Papistache)

Les dents de Zia couraient le long de son échine ; Raja laissait faire, elle  découvrait. La journée n’avait cessé de lui apporter son flot de sensations nouvelles.

D’abord la lutte de Zia contre Vieux-Tong, la fuite du patriarche déchu, la course folle des femelles, la longue poursuite lancée par le vainqueur du combat, la parade. Elle revoyait le jeune mâle aux muscles noueux l’isoler, elle, du groupe apeuré, la pourchasser, la harceler, la forcer.

Promise à Vieux-Tong, elle n’avait pas encore été saillie, d’autres femelles avaient sa préférence et l’ardeur du chef déclinait. Zia, lui, l’avait choisie parmi les trente, peut-être parce qu’elle était vierge, peut-être parce seule elle arborait une robe mordorée. Un jour, elle lui demanderait.

Les autres femelles, bien sûr, allaient connaître les faveurs du mâle présentement couché contre son flanc et dont la verge entamait lentement sa détumescence ; les odeurs acides de leur rut sauvage emplissaient la vallée où leur course folle les avait entraînés. Sa vulve se contractait encore nerveusement, la semence  de Zia l’emplissait. Elle poulinerait. Bien qu’épuisée, elle réalisait combien son statut de femelle première élue allait modifier son existence.

Zia pinçait de ses dents la peau du dos de sa compagne. C’est pour elle qu’il avait osé défier le pouvoir du chef. Il avait senti monter en lui une animalité nouvelle, animalité qui avait encore augmenté pendant la poursuite dans la grasse vallée du fleuve où leur errance les avaient conduits. Le vieux avait été un adversaire facile à vaincre ; sans doute avait-il compris que l’heure de céder était venue. Dans quelques mois, apaisé, il retrouverait une place ; au conseil des Sages il apporterait son expérience. Il fallait lui laisser le temps de recouvrer une dignité, le temps de muer, le temps qu’à son front l’auréole qui naissait à celui de Zia s’estompe.

Raja lui plaisait, toute pensée articulée avait fui son corps pendant l’accouplement : une bête ! Il s’était laissé commandé par son cerveau archaïque. Le premier poulain qui naîtrait des flancs de Raja serait à la fois son premier héritier et, peut-être, son rival. Mais, la planète aurait encore de nombreuses rotations à effectuer autour du soleil avant de songer à une succession et il faudrait prouver sa valeur.

Il aimait la brutale transition entre la peau nue du torse de sa compagne et la robe fine et irisée de sueur de son corps souple. Du doigt, il suivait la ligne et s’amusait aux tressaillements involontaires des muscles sensibles. La pointe des petits seins fermes de sa compagne ardait comme framboise. Raja s’appuyait du coude sur le creux de ses reins que des spasmes parcouraient encore. Elle était une charge légère. Leur souffle à tous deux reprenait un rythme normal. Ils savouraient l’instant.

Raja, la première, rompit le silence. Ils n’avaient pas échangé un mot. Jamais. Elle demanda s’il savait où se trouvait le reste du groupe ; il répondit que les vieilles femelles retrouveraient leurs traces, leurs huit sabots avaient imprimé dans la tendre herbe printanière un sentier bien plus lisible que les routes compliquées de leurs migrations saisonnières.

Il avait plu les jours précédents, quelques nuages couraient encore dans le ciel. Leur expérience des cycles de la nature permettait au couple, allongé dans l’herbe, de deviner que ce seraient les derniers avant longtemps. Les flancs de la jeune centaure afficheraient une courbe conséquente avant qu’ils ne reviennent, et d’ici là, leurs incessantes pérégrinations les auraient menés par de savantes boucles aux sources du fleuve d’où la légende disait que l’histoire de leur peuple était née.

Un éclair fit dresser la tête de Raja. La saison des orages n’était pas de mise. Ce n’étaient pas ces nuages résiduels qui allaient devancer la fin de l’été et l’éclair avait jailli de la ligne d’horizon. Son compagnon perçut l’inquiétude. Il releva la tête et la tourna dans la direction vers laquelle portait le regard de la jolie cavale.
Ils se dressèrent sur leurs sabots.

A plusieurs heures de galop, au couchant, une troupe se déplaçait. Les rayons du soleil se réfléchissaient sur de fines éclisses qui barraient le poitrail des inconnus. Celui qui n’a jamais vécu — s’il en est — en ces siècles où l’air avait cette pureté originelle qui permettait de distinguer jusqu’aux limites extrêmes le moindre détail ne comprendra pas la précision des images que perçurent les rétines des deux centaures. Ceux qui chevauchaient en tête avaient l’air ténébreux, la sueur perlait à leur front, leurs dents jaunes qu’un rictus d’effort dévoilait étaient serrées, mais l’horreur qui venait de faire vaciller les membres de Raja et Zia ne gisait pas dans cette vision-ci.

24 juin 2009

Ils étaient dix et vingt et cent et mille, ils étaient une armée, ils étaient cent mille, un million, un milliard, plus encore

— PAPISTACHE ! TON TEXTE ?
— Quoi, mon texte ?
— TA RÉPONSE AU DÉFI DE VALÉRIE !
— Oui ?
— TU LE LIVRES QUAND, TON TEXTE ?
— Mais arrête de crier. Je n’y arrive pas... je n’y arrive plus... pas le temps... fatigué... mort... tari... sec...

STOP !
HALTE AU FEU !

Le Papistache se débine...
                                             il est cuit l’ancêtre,
                                                                          élimé,
                                                                             rétamé,
                                                                                   annihilé,
                                                                                         décrépit,
                                                                                                pulvérisé,
                                                                                                      anesthésié...

Panne de courant
NOIR
Panne de courant
NOIR
Panne de courant
NOIR

Courant ?
Chien ?
Cours en chien ? L’anchien ? La camarde lui court aux basques.
Il a vécu, Myrtho, le jeune Tarentin.
Myrtho ? Mytho.
Mi-tôt, mi-tard.
Au mitard, au rancard, feu l’espoir enkysté.
En qui,
            en qui,
                        en qui-qui,
                                              enquiquiné l’apôtre.

PANNE DE COURANT !

Pas nœud :  deux courent. Han !

Pas nœud. Alors si pas nœud, corde lisse.
Six mètres.
Haut la poutre.
                           Grimpe,
                                           grimpe,
                                                          pas corde à nœuds :
                                                                                               corps de lis.

Lis ?
         Lisses lis troués,
                                       mangés,
                                                       épluchés,
                                                                        hachés,
                                                                                       souillés.

N’a rien vu la marionnette.

Oooooooooooh  !
Désolation.


POTENCE
CORDE LISSE
TIGE NUE DES LIS
AH, L’INGÉNU CENTENAIRE


Abrah ! Abrah ! Abrah !

Douze rangs de douze
Attaquent au jardinet

Criocères, douze rangs de douze
Cent-quarante-quatre fois deux mandibules

Mâchouillent,
chient,
mâchent,
chiquent,
mastiquent :
chiasse verte en tige.


COURS
COURT LE BONHOMME
TROP COURT
TROP TARD




              Las,
               trop,
                si las,
                 se traine...
                                                   Tergiverse,
                                                                       hésite,
                                                                                     s’affaisse
                                                                                                      mol

BON CHIEN CHASSE DE RACE

Il a tardé, l’apôtre
Il a tardé, l’ancêtre
Il a tardé, l’enkysté

Lui ont boulotté ses lis, les criocères
Lui ont chié dessus ses lis, les criocères
Lui ont tiré les larmes, à l’élimé

Sa main tremble
Son nez suinte
Son œil s’opacifie
Il n’a rien vu
Rien vu

Ils ont ri, les criocères
Lui ont bouffé ses lis, au décrépit
La noce en habit bronze a défilé devant son lit :
les criocères lui ont sucé les yeux, au vieux

Ne les verra pas ses lis
en plein jour
au soleil
ne les verra pas
les a laissés seuls
face aux ogres bronze,

se sont régalés

le jardinier
qui se voulait poète
a abandonné ses fleurs
aux entrailles de chiasse remplies
des coléoptères
en habit rouge


PANNE DE COURANT

Mis au défi par Valérie
Mis au défi
Vaincu
Battu

N’a rien vu venir
N’a rien su tenir
N’a rien pu
A perdu...

Pas même fichu de placer plus que six, ou son double au carré
Le compte n’y est pas

Elle tend sa nuque au bourreau
la marionnette

Et la hache tombe
et roule la tête au jardinier déchu

au pied des lis
qui ne fleuriront pas

qui ne fleuriront plus
c’est fini

14 juin 2009

L'embarras du choix (Paspistache)

“Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage.”

Fin

John-John Smith reposa, sur le maroquin élimé du bureau, son stylo-plume Parker — celui que son père lui avait acheté au monoprix de Saint-Symphorien-le-Château pour son entrée en 6e — . Le roman qui occupait ses jours depuis plus de huit mois était enfin achevé. Il allait pouvoir reprendre une vie sociale : aller au cinéma — tant de nouveautés lui avaient échappé — ; diner avec ses amis — il ne sortait pas de sa chambre tant que l‘œuvre sur laquelle il planchait n‘était pas achevée ; goûter les myrtilles des Vosges — il repoussait depuis trop longtemps la proposition de sa petite sœur exilée à Remiremont ; accompagner Sylvie en Toscane —elle n’osait même plus lui en parler— ; accepter cette tournée des plus prestigieuses universités européennes que son éditeur et ami tenait tant à lui voir effectuer ; traverser la Mongolie à dos d’âne avec Florence — son amie d’enfance — ; diriger la caravane qui localiserait, enfin, la météorite géante que Théodore Monod chercha en vain toute sa vie ; balayer le désert de cailloux du plateau de Nazca ; enchaîner — en costume d’époque— les périples historiques de la conquête des pôles de Roald Amundsen, Robert Peary et Frederick Cook  en une seule saison ; collecter l’intégralité des déchets spatiaux en orbite terrestre à l’aide du révolutionnaire filet en dentelle du Puy mis au point par son voisin, professeur émérite au Small House’s Institute ; au risque de voir sa masse tendre vers l’infini, accélérer l’allure, doubler l’instant T zéro et tutoyer le Grand Ordonnateur des Choses...

On frappa à la porte ; bien qu’il ne fût pas le dernier homme sur la Terre, John-John Smith sursauta. François, l’aide-soignant de jour, ouvrit sans attendre que quiconque l’y invitât :
— Votre thé, Monsieur John. J’ai pris la liberté de  remplacer les sablés bretons par des petits Lu, nous sommes en rupture de stock... vous comprenez... les vacances d‘été qui se profilent, l’inventaire... à moins que vous ne préfériez une madeleine de Commercy.
L’odeur du thé noir  chatouilla agréablement les narines de l'écrivain. Des petits Lu ? il n’en avait pas trempé dans sa boisson de 17 heures depuis le dernier inventaire, en juin de l’a
nnée précédente ; une madeleine ? c'était tentant également.  John-John Smith actionna la manette électrique de son fauteuil roulant ; le gouter serait servi près de la fenêtre : 2,50 m ; il réfléchirait pendant le trajet et annoncerait sa décision à François...

5 juin 2009

Journal d'une blogueuse en terre du Perche : mai 2008 (Asphodèle)

Nous avions convenu d’un rendez-vous, ici, entre les murs de la maison jaune. Elle était arrivée à l’heure dite, un peu inquiète. J’étais intimidé. Nous nous étions connus par la grâce des blogues. Une amie de blogue : belle écriture, racée, tendue, joli vibrato.
C’était l’an dernier, à peu près à cette époque. Un peu plus tôt. A peine.
Mamoune avait sorti les jolis verres. On avait parlé longtemps autour de la cheminée froide — en mai, évidemment—. Elle portait un joli prénom qui m’évoqua l’orient, des yeux de biche ; toutefois,  j’avais voulu continuer à la désigner par son pseudo de blogueuse : Asphodèle. Il lui allait bien.
Le lendemain matin, j’avais la tête un peu lourde, je m’étais couché tard, je lui avais proposé d’aller acheter les croissants. Mamoune et moi l’avons attendue en vain. Elle n’est pas revenue. Son blogue est resté muet. Elle n’a plus jamais déposé le moindre commentaire sur le mien. Asphodèle s’est mystérieusement évaporée.

C’est Jean-François, de la compagnie des Eaux qui m’a remis ce carnet rongé de moisissures. Je connais bien Jean-François, je faisais du vélo avec son père : il me coiffait toujours au sommet de la côte du Liberot, un fameux grimpeur. Jean-François n’est pas tenu de soulever la plaque qui protège le compteur :
— Laissez, Papi, me dit-il à chaque fois. J’ai l’habitude. Et il soulève délicatement la lourde dalle de ciment, relève la consommation d’eau au compteur et me salue en claquant les doigts. Son père faisait ça aussi.
— Tiens, qu’est-ce que c’est ? a-t-il  lâché lundi en ouvrant le citerneau.
Il m’a tendu le carnet broché gonflé d’humidité. J’ai reconnu l’écriture, nous avions échangé quelques lettres via la poste : Asphodèle. Elle avait dû poser l’objet sur le muret, un coup de vent ou le passage d’un chat l’aura précipité au fond du trou : la dalle joint mal par endroits.

Certaines pages sont illisibles. Les dernières sont vierges. Je vais tenter de recopier au propre les moins abimées, ce sera ma participation au défi lancé par Valérie : Le récit du voyage d'Asphodèle la blogueuse en terre percheronne, en mai 2008.

 

Lundi 22 mai 2008

 

 

 

6 h 35 : Le jour est levé. Papistache et Mamoune dorment encore. Je suis sous le charme. Je pensais bien qu’il n’était pas devant son écran pour son billet de 6 h 01. Il triche. Il poste son billet la veille au soir. Coquetterie de vieillard. J’ai relu mes notes d’hier soir quand je décris mes impressions. La nuit n’a pas modifié mon sentiment.

 

 

 

asphoplan7 h 12 : Mamoune est venue frapper à la porte de la chambre rose. Son époux est fatigué. Elle me propose d’aller acheter le pain et les croissants pour que nous déjeunions ensemble. Je n’ose accepter. Quel honneur ! Elle me griffonne un plan “... pour éviter que tu ne te perdes...”. Je refuse le billet qu’elle me glisse entre les doigts. Elle insiste. Je cède.

 

 

 

8 h 59 : Je quitte à l’instant l’angle que forme  la rue Léon avec celle des Docteurs Piqûre. Il faut que je note pour ne pas oublier. Un choc. Aasphoplaqueu milieu de la route, un blason de fonte. Je l’ai dessiné du mieux que j’ai pu. Une évidence s’est faite. Ce blason, c’est lui qui l’a posé là, jadis. Je l’ai débarrassé des cailloux qui obstruaient le relief de dessin. De ma lime à ongles, j’ai ôté le goudron qui s’était infiltré dans les rainures fines. Une voiture vert improbable a failli me renverser quand, à quatre pattes, je recopiais la devise en lettres majuscules. Le chauffeur m’a indiqué la direction du ciel de son majeur tendu. Il était serein, bleu, exempt de nuages. Je me dépêche.

 

 

 

asphopavot9 h 36 : J’achève de dessiner ce coquelicot qui a poussé au pied d’un mur de silex, exposé plein sud. Dans la rue, nulle autre végétation que ce coquelicot à la tige grêle. Le Papistache, à chacun de ses passages ne peut manquer d’en suivre la croissance. Si l’espèce n’était pas déjà répertoriée, je l’aurais baptisée papistachlicot. Mamoune a noté un point de vue exceptionnel sur son plan. Je vais m’y rendre.

 

 

 

11 h 12 : Quelle émotion !  Ni Klee, ni Kandinsky, jamais, n’auraient rêvé plus belle composition. Le buveur de thé en jouit tous les jours. Mon croquis est immonde, tant pis, la beauté du lieu me trouble.

 

asphoklee

 

 

 

12 h 29 : Au carrefour, je n’ai pas hésité. Le grand disque barré de blanc me sert de guide. Merci Mamoune. Je grave mon cerveau de tous les repères que je prends pour mon retour.asphosens

 

 

 

13 h 44 : Dans la rue déserte, un étrange animal m’est apparu. Sans les longs poils ondoyants on aurait pu penser à un chat. A mon approche, il s’est glissé sous une voiture en stationnement ornée d’une représentation stylisée de lion se cabrant fièrement. Se pourrait-il que Papistache caresse la bête lors des courses matutinales* (* je lui emprunte son mot fétiche).
J’ai tenté d’amadouer  l’esprit sauvage de la petite bête. J’ai éc 
ho. Le soleil a tourné et a éclairé le bitume sous la voiture ; j’ai constaté que l’esprit s’était enfui. Je me dépêche.

 

 

 

15 h 01 : Une trouvaille. Dans le caniveau,  à côté de petits cylindres fibrasphoballoneux couverts de papier jaunâtre, trois ballons de baudruche dégonflés, noués d’une même ficelle à rôti blanche. Vestiges d’une fête anniversaire. Papistache aurait su tirer un conte de la présence de ces reliques abandonnées. Je lui en lui offrirai le dessin. Il y puisera matière à un billet dont il a le secret.

 

 

 


 

16 h 45 : J’ai un peu tourné en rond. Mamoune m’indique deux boulangeries. Elle a oublié de me dire derrière quel comptoir officiait Mme Patapin. Finalement, j’ai opté pour la plus lointaine, puis me suis ravisée, me suis dirigée vers l’autre, ai regretté, suis revenue sur mes pas, me suis assise sur une marche d’immeuble, ai attendu un signe. C’est une tourterelle qui m’a décidée. Je l’ai suivie.

 

 

 

asphobag16 h 59 : Le véhicule du boulanger est rangé dans la rue. J’approche du lieu saint. Je griffonne son enseigne. Ma main tremble.

 

 

 

18 h 01 : Je m’amuse de la coïncidence. 18 h 01 ! Le billet de Papistache est paru depuis douze heures et je ne l’ai pas encore lu. J’avise un troquet : peut-être a-t-il un accès internet ? Je traverse la rue.

 

 

 

19 h 27 : Je sors du cyber café que le patron du troquet a bien voulu m’indiquer. Il était à l’autre bout de la ville. J’ai mal aux pieds. Quel billet ! Papistache s’est surpassé. Ma visite a dû le dynamiser hier soir. Je dois arriver à la boulangerie avant  l’heure de fermeture. Pourvu que je ne m’égare pas dans le dédale des rues désertes.

 

 

 

20 h 01 : La boulangerie était bien ouverte. Hélas, il n’y a qu’en province qu’on voit des échoppes aussi désespérément  dépouillées, plus une viennoiserie, plus une miette de pain. Mme Patapin me déçoit un peu. Elle est boudinée dans son tablier, pâle et semble bien fatiguée.

 

 

 

22 h 38 : J’ai fait tous les magasins du bourg et n’ai pas trouvé une demi-baguette à rapporter. Je suis mortifiée. Comment vais-je être reçue ?

 

 

 

23 h 17 : La lumière vient de s’éteindre derrière les volets clos de la maison jaune. Ils ont cessé de m’attendre. La lune jette une ombre lourde de sens sur le sol de la rue Léon. asphoombreJe la reporte vivement sur une page blanche. Je vais déposer, en guise d’adieu, mon carnet et le billet de vingt euros sur le muret — la fente de la boîte aux lettres est trop étroite —Papistache les découvrira, il comprendra que je ne pouvais dignement me présenter à ses yeux. Quand il m’aura pardonné, il me fera signe.

 

 

 

Asphodèle, je vous en prie, revenez. J’ai acheté une machine à pain !

27 mai 2009

Au² børd³ † du ¤¤ la¢ ƒƒƒƒ (Pªpißtæche³)

pap1

Le chØvalier va m¤urir
Il va m
¤urir / le chØvalier
Le {chØvalier} qui s’est trainé
Au bord du la¢ : beåu le la¢
La dæme n’y est pas
Au bord du la¢ : beåuº
Il va m
¤urir  † le chØvalier
La dæme n’y est pas ¡
Il perd son sang † le
chØvalier
Il perd... sa \vie/ : [se vide]
Son sang coule ::::::: sa plaie² suinte... ... ...
Il va m
¤urir ‡le chØvalier
Le
chØvalier couché ¦ au bord
Du la¢ : beau
chØvalier³ qui mŒurt

pap2

Couché  >>> en le champ ƒ chØvalier
ChØvalier qui meurt ƒƒ au bord du la¢
Il est mort † le
chØvalier : beau chØvalier
ChØvalier ƒƒƒ qui joutait dessus — le pré˜
Il : est : mort : sa : vie : coule
Ses \blessures/  bouillonnent
Le
chØvalier : il est mort†
Ne voyagera plus + + + + + jamais
Mort* mort* mort †† le
chØvalier
Le sang² perle : à son front³
Il est mort†: le
chØvalier
Son armure© tinte et son corps : m†o†r†t
Luit au sŒleil \/\/\/ luit l’armure© du
chØvalier
Son sang³ goutte² à goutte² : & s’échappe
Coule hors son [torse], son foie : morts
Son @me Ÿ voyage : ¿ froide ¿
La dæme n’y est pas²
Au bord# du la¢ : l i s s e
Blanc le
chØvalier mo†††rt
Son épée épée épée
¥ brisée : à terre
Se couvre*** de cro^û^tes³ dures

pap3

La dæme n’y est pas ¦¦¦¦ à temps ¦¦¦¦
Le vent sèche± les plaies : froides
Son
chØvalier est mort† : cro^û^tes
Son cœur est m†ort : sa dæme n’y est pas
Elle n’a pas su° sa dæme
Qu’il s’est trainé  au bord du la¢
pour l’y #attendre# sa viiiie s'écoule
Sa dæme reposait au ¨fond¨ du¨ la¢
Un filet de ˜s†a†n†g˜ trouble l’eau
                         [La dæme qui ne vient pas]
Dæme du la¢ º dans l’eau trouble
Du sang du
chØvalier : MORT


pap4

Il est mort mon chØvalier : froid
Mort† depuis dix siècles : là
Je plœure mon chØvalier : mo†rt, froid
Ses ©routes sèches tombent
Au ¬fond¬ du la¢ : mon chØvalier
Les \cloches/ tintent ªu fond du la¢
Comme l’eªu de son sang se teinte
Mortmort mort † son foie noir
Noirs± son cœur±, ses os ± : ses plaies±
Il est mort † (comme) je dormais²
Cent² années² — 100que² son² sang² coulait²
M°n chØvalier : mon chØvalier
Aux × mille × plaies × jamais ÷ pansées
Jamais <soignées> mor mon chØvalier
L’herbe n¯o¯i¯r¯e  colle à son corps : mor
Il est mor† mon chØvªlier : il est moR

...M .... .....R .....T ......º

19 mai 2009

La réponse à Denis de la rue Saint Maur (Papistache)

Madame je la conné pas la madame mirielle ksce
_________________________________________________________

Madame la soignante
mon grand il est mort j’avais 2 ans. jen no j’en naur le 14 j’auré 35 ans.
Jamais il a parlé a personne de. Si c’é pour touché du je veux bien hérité a sa palce vu que je m’apelle Denis comme lui.

Si c’é pour payé une courone a la madame mirielle morte je suis aux As et Dik et j’é ma femme et mes enfants a mangé tous les jour alors faut pas tropiconté.

Mon grand père il a jamais écris ou dit a personne si comment il auré connu la madame mirielle. mon grand il été mécanissien rue St Maur a Paris, c'été un pas un bavard vu qu’il cosé pas beaucoup.

Ma mère elle m’a bien dit que quant il es mort le vieux elle a trouvé des lettres des tas de lettres dans une boite a amortisseurs Schnell que c’été de la fabrikassion allmende con n’en fé plus des comme sa mais ma mère elle a di qu’elle avé  brulé les lettres et la boite et c’é domage parce qu’une belle boite comme sa avec des timbre allmens collés dessus j’auré bien voulu les gardé.

Les scendres elle les a pas gardé, elle a pas pensé a les collé sur la tombe au vieux. Je crois même qu’a Paris on a pas le droit a cose des voisins du mort qui pourré se faché.

Ma mère elle ma dit qu’elle a bien gardé une photo d’une femme qui été dans le portefeuil du vieux mais elle sé plus ce qu’elle en na fé du portefeuil  c’été un en cuir qu’on auré dis du lézard ou du crocodile d’autruche mais il été décousu et sec comme une rondelle de sausison qui est resté lontemp au soliel. La photo j’été même pas je les même pas vu vu que j’avé 2 ans.

Pour touché vous me tené au cou rang, mais si sa vaut le cou je veux bien decendre chez les bouseux a la campagne dans le 28 pour touché si c’é possible, il faudra juste m’avancé le billet du train.

Si vous avé des joli timbre collé sur les envlopes que les gens vont vous envoillé si vous voulé je veux bien que vous me les envoillé.

Madame la soignante je vous salue mes salutation

Denis


Ps Madame excusé les ratures mais j’é demandé a mon ainée elle est en 6e sport mme Virgibri prof prince ipale elle veut pas recopié au propre.

Madame  Katia, je rajoute une ligne pour vous demandé si il vous reste pas des sucreries a la diafoirine pour mes petis frère.
S’il vous plait merci j’é cherché le portefeuil au grand père de mon père mais j’é pas beaucoup de temp, je dois faire une rédacsion pour la prof prince ipale, elle est sévaire.

16 mai 2009

L’acidité met la Reine Divine aigre (Papistache)

L'As de pique dit : « Thé ! »
Et la Reine de cœur, que dit-elle ?
« Thé  aussi ! » fait la Reine Divine.
Le Roi se tait ; son amie Tiphaine
accroche des ailes aux carreaux.
Il rêve qu’elle enfante des fées.
Le valet — vas-y, coupe ; c’est à toi —
dresse sur le trèfle, — c’est l’été —
les thés de l’As et la Reine.
Divine, la Reine, suppe sa tisane de thé, la trouve basique.
Elle hurle : « Du vinaigre pour mon thé ! »

Moralité :
L’As i’dit « Thé » mais la Reine dit « Vinaigre ».

9 mai 2009

Remember (Papistache)

Oncl’ Owl, s’il te plaît, raconte ta première proie vivante.
— Little Tawny Owl, je t’ai déjà confié cent fois cette expérience.
— Oh ! Oncl’ Owl, encore une fois, s’il te plaît !
Et l’oncle, flatté de l’insistance de sa jeune nièce, une fois de plus, dévida le fil de son histoire.



J’effectuais mon premier vrai vol nocturne loin du tronc du vieux pin. Mon père m’avait guidé jusqu’au sommet d’un réverbère en aluminium qui jetait une lumière aveuglante sur ce lieu de rendez-vous des humains. Je ne distinguais presque rien, les éclairages de la ville me désorientaient.
Ouvre tes narines, me dit mon père.
Cette odeur, que je n’ai, depuis, jamais cessé d’associer à la chasse, m’emplit alors les sinus. Sous le lampadaire, un homme s‘appuyait. Je ne le voyais pas ; je le sentis. Une odeur aigre, forte, chargée d‘humidité. Sa transpiration. La transpiration de l’homme quand il chasse. De l’autre côté de la rue : ses proies. Appuyées à un comptoir. La lumière les noyait dans un halo éblouissant.
Attends, me dit mon père. Le chasseur est patient. Nous sommes chasseurs. Ébouriffe tes plumes et grave cette odeur dans ta mémoire.
J’ai obéi. En face, des éclats de voix, de grands mouvements de bras. J’ai cru qu’un des humains allait s’envoler. J’ignorais à cette époque combien ils sont lourds et lents et bruyants : j’apprenais. L’homme à la chemise bleue s’est éloigné en parlant fort. L’autre homme à chapeau était parti depuis longtemps. Un fade, sans odeur, sinon celle de la lavande. Un conseil : les hommes qui sentent la lavande, Tawny Owl, ne sont pas des chasseurs, ils ne nous offrent aucun  intérêt, à nous, les oiseaux de la nuit.

La femme. De l’eau coulait sur son visage. J’ai senti le sel. Elle s’est retrouvée seule. L’employé du bar a éteint la lumière. A ce moment, j’ai vu. Tout. Distinctement. L’homme sous le lampadaire a quitté le halo éblouissant et s’est approché de la femme qui hésitait sur le trottoir. Dans la poche du veston de l‘homme, sa main tournait et retournait un objet lourd.

Le chasseur à l’odeur forte a parlé à la femme. Elle a semblé réfléchir puis a avancé et l’homme l’a suivie, collé à ses pas. Dans l’ impasse. J’ai vu. La saleté. Les immondices. Les poubelles. La femme marchait devant.

La main de l’homme est sortie de sa poche. Un bruit sec. Un éclair. Une lame a surgi de sa paume. Il a saisi la femme par le coude et l’a frappée au cou. La femme a crié. Un peu. Elle est tombée. L’homme l’a retournée sur le dos. Il a plongé sa lame dans le ventre de la femme. Longtemps. J’ai senti l’odeur du sang. Un chasseur. J’ai senti sa sueur. Aigre, chaude, envoûtante.
Pas encore, m’a hululé mon père.

L’homme a fouillé le ventre de la femme. Il s’est redressé, a jeté son couteau vers une des poubelles, est parti en courant. Le couvercle de tôle est tombé. Une bande de rongeurs apeurés a bondi hors de la poubelle.
Maintenant, m’a dit mon père.


J’ai tué mon premier rat ce soir-là, Little Tawny Owl. C’est comme je te dis.
La petite hulotte s’était endormie. Le vieux hibou gonfla ses plumes. Le trou dans le vieux pin était confortable. Le jour serait long.

2 mai 2009

Un weekend chez Grand-Père (Papistache)

Titre : Un weekend chez Grand-Père
Auteur : Papistache
Edition : Le défi du samedi
Collection : Yeux grands ouverts

4e de couverture : Papa et Maman s’offrent un voyage en amoureux à Amsterdam. Joris, sept ans, va devoir passer un weekend entier chez son papi.
Seulement, le papi du garçon s’est enfermé dans le silence depuis la mort de sa femme.  Sans la parole, ce papi désespéré réussira-t-il à communiquer avec son petit-fils ? A moins que la présence de Joris dans la maison ne lui redonne le gout des mots ?


Joris est dans sa chambre. Il boude.
En fait, ce n’est pas vraiment sa chambre, c’est celle de sa maman quand elle était petite. En revanche, c’est vrai qu’il boude.

Il est deux heures de l’après-midi et Grand-Père — c’est comme ça qu’on appelle son papi dans la famille — n’est pas venu le chercher pour le déjeuner. Il l’a oublié. Il faut dire que c’est lui qui s’est enfermé dans la chambre de sa mère, à l‘étage.

Un weekend entier chez son papi. Joris a bien essayé de faire céder sa maman et son papa : “Ça sera pas la peine de venir me rechercher, je vais mourir là-bas.” Le papa de Joris a rigolé en disant que ce serait moche pour Cindy parce qu’elle devrait se chercher un autre amoureux.

Quand Joris était petit, il croyait que son papi était muet. C’est vrai, on n’entendait jamais le son de sa voix. Le petit garçon ne l’entend d’ailleurs toujours pas. Il se demande quand il va l’appeler pour passer à table. Il aurait préféré passer le weekend chez Cindy ; son frère, Allan, a un lit à deux places. Allan, c’est un grand de douze ans mais super sympa.

Les parents de Joris sont partis pour un voyage “romantique” à Amsterdam. Joris boude, dans une chambre de fille, chez un papi qui ne possède ni ordinateur, ni console de jeux, ni téléviseur. Quand il a dit ça à l’école, les autres ne l’ont pas cru. Même Cindy. Ici, la seule distraction, ce sont des livres. Son papi en a dans toutes les pièces, même dans les toilettes. Heureusement le garçon a emporté sa gameboy, mais son ventre gargouille.

“ Pourquoi Grand-Père ne dit jamais rien, Maman ? ” avait-il demandé dans la voiture ? Sa mère lui a répondu qu’autrefois il aimait raconter des histoires mais que depuis la mort de Grand-Mère — c’est la manière de dire Mamie dans cette famille — il s‘était comme enfermé dans le silence.

Avant de monter bouder dans sa chambre, Joris avait bien tenté de s’intéresser aux livres. Il lui avait semblé avoir aperçu une série de BD en haut d’un rayonnage. Quand toute la bibliothèque était tombée dans un nuage de poussière, Grand-Père n’avait rien dit. Il avait quitté son fauteuil, près de la fenêtre, et avait entrepris de ranger l’horrible pagaille.

Ce n’était pas la première boulette de Joris. Le matin même, au petit déjeuner, il avait lancé : " Grand-Père, c’est vrai qu’avant que Grand-Mère soit morte tu racontais des histoires ?" Le papi de Joris avait ouvert la bouche et laissé tomber sa tartine de pain grillé sur la table. Il s’était levé sans rien débarrasser et comme Joris ignorait où ranger la vaisselle sale, il l’avait imité et était allé s’assoir sur un banc, dehors, avec sa gameboy, mais il s’était mis à pleuvoir.

A deux heures et demie, n’y tenant plus, Joris sort de la chambre. Son papi n’a pas terminé de remonter la bibliothèque. Il s’est assis sur un tabouret bas et lit un livre à couverture rouge, au milieu de tous les autres, aux couvertures rouges ou pas, étalés sur le carrelage.

Joris se rend à la cuisine et ouvre le frigo. Il est vide. Enfin, vide de ce que Joris aime : pas de pizza, ni de cordon bleu, ni nuggets et pas la plus petite canette de coca. Déjà, au petit déjeuner, il avait dû se passer de Nutella. Il n’y avait que des confitures, de celles que sa maman ramène de temps en temps après ses visites à son papa : Grand-Père, donc ! Ces confitures que le papa de Joris donne pour la kermesse de l’école et dont personne ne veut et que la directrice finit par brader à cinquante centimes les trois pots.

Joris décide de s’approcher de son papi. Il se dit qu’il serait bien de donner un coup de main pour le rangement mais il a trop faim.
"Grand-Père, j’ai faim !"
Le  papi du garçon regarde sa montre et lève les yeux vers lui.
"Il n’est pas encore quatre heures."
C’est au tour de Joris d’ouvrir la bouche, pas parce que son papi vient de parler. Il sait, depuis longtemps, qu’il n’est pas muet, mais la réponse lui coupe la parole. Son papi a carrément zappé le déjeuner ! ! !

Il ne pensait pas si bien dire dans la voiture, il va mourir... de faim. Il retourne à la cuisine et comme la table du petit déjeuner n’a toujours pas été débarrassée, Joris tartine une épaisse couche de confiture sur une large tranche de pain. C’est mangeable. Surtout quand on a faim. Le garçon remonte dans sa chambre et allume sa gameboy.

Vers dix-huit heures, sa maman appelle au téléphone. Grand-Père possède un téléphone, comme ceux qu’on voit dans les films de Louis de Funès. Joris a envie de crier : "Au secours, viens me chercher, je vais mourir de faim." Il ment :
"Tout va bien... non, je ne m’ennuie pas... il fait beau... j’ai joué dehors..."
Au bout du fil, sa maman a l’air heureuse. Joris retient ses larmes et promet d’embrasser Grand-Père pour elle. Il ne le fait pas.

A dix-neuf heures, Joris  sent une odeur de cuisine lui chatouiller les narines. Il quitte son jeu et se dirige vers le rez-de-chaussée. Son papi prépare une omelette avec de la salade. Joris déteste les œufs et la salade cuite.  La salade, en fait, c’est du persil, mais Joris ne connait pas bien les herbes aromatiques. L’odeur des œufs lui soulève un peu le cœur mais il demande où sont les assiettes pour mettre le couvert. A la maison, cela lui arrive parfois. Sa maman apprécie. Son papi lui désigne une porte du buffet d’un mouvement du menton.

Le repas se déroule en silence. Grand-Père essuie son assiette avec le dernier morceau de pain, il faut dire que Joris ne s‘en est pas privé, à la fois avec la confiture et pour faire passer l‘omelette. Joris  laisse la moitié de son omelette, mais il en a mangé une moitié quand même. Tout à l’heure, il a semblé à Joris que son papi avait voulu lui dire quelque chose. Sa poitrine s’était gonflée, il avait eu un mouvement vers l’avant puis il avait baissé les yeux et avait attrapé un morceau d‘omelette avec sa fourchette.

La pluie ne tombe plus. Joris sort. Dans la cour, le banc est mouillé. Les feuilles des arbres s’égouttent. Une odeur indéfinissable monte du sol. Le soleil peint le ciel en rouge et de longs nuages s’étirent à l’horizon. Joris remonte dans sa chambre, enfin celle de sa mère, quand elle était petite.
Sur son lit, le livre à la couverture rouge que Grand-Père lisait tout à l’heure est posé à côté de sa gameboy. Ce n’est pas un livre, c’est un gros cahier relié. Toutes les pages sont remplies d’une écriture fine. Sur la première, le garçon déchiffre lentement — il n‘a que sept ans, est en CE1 dans la même classe que Cindy— : Exemplaire destiné à Isabelle. Isabelle, c’est la maman de Joris.

La journée de dimanche semble durer une semaine. Joris ne sort guère de sa chambre. Il joue à Super Mario III. Les parents de Joris arrivent tard, vers vingt-deux heures, le dimanche soir. C’était prévu ainsi. Au pied de l’escalier, le garçon surprend une conversation entre sa maman et son papi :
— Alors, papa, comment ça s’est passé ?
— Je n’ai pas pu, ma grande, je crois qu...
Le reste de la phrase, Joris ne l’a pas bien comprise.

Le mari d’Isabelle conduit. Joris se blottit contre sa maman, autant que la ceinture de sécurité le lui permet. La maman du garçonnet est montée à l’arrière pour être près de son fils. Joris s’endort. Sous son bras, il serre un gros cahier entoilé. Isabelle sourit ; elle a reconnu la couverture rouge...

25 avril 2009

Perséides (Glamour-Papistache)

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