
De ciel et d’or
Il est un Mont doré, lieu de vie des genêts
Où les herbes folles poussent encore en secret.
Le promeneur s’étonne de les sentir si près
Et les voitures peinent pour toucher le sommet.
Giono s’y est perdu en tous sens pour rêver
Puis livrer en ses mots les senteurs embrumées
De ces lieux mystérieux où les têtes, vidés,
Se dispensent pour un temps de leur idées figés.
" ce sein rond est une colline"
Cette vieille terre ne porte que des vergers sombres"
Sur le fil du temps, de ce silence épris,
Quelque uns ici ont construit leur vie.
Une ville est née, lentement s’est posée
Entre ce doux sommet et l’horizon bleuté
Et chemine depuis vers une destinée
Que les hommes ont choisi un jour de lui donner.
Elle est celle qui vit mes joies et mes soucis
Et berce mes désirs blottis contre son nid.
Ses toits de tuile rouge engourdis de sommeil
Noueux comme une vigne insultent le soleil
Et les murs d’ocre brune doucement veillent
Lorsque l’ombre se décline en obscures merveilles.
De ses rues qui serpentent un murmure grossit,
Profond et léger tel un rire il s’enfuit.
Je vous livre ici l’esquisse d’une vie
Pour entendre son cri un sourire suffit.
Et comme toutes les villes se ressemblent..
Entre nous,
Tous ces coeurs crépitent
Derrière les volets
Comme le feu complice
Ils frémissent, légers.
Ces lumières brunes
Lentement déliées
Sourient et scintillent
Pour mieux se remercier.
Et cette voix si douce
Ruisselle et bondit
Glisse et se trémousse
Et de jour et de nuit.
Une ville est un songe
Qui murmure en secret
Les désirs les plus fous
Les plus tendres remous.
Entre nous.