Louis s'affirme (Joe Krapov)
Si je te dis que c’est non, c’est que c’est non !
On ne fera pas de méchoui au petit Trianon, foi de Louis ! Tu peux les faire cuire à la broche, tes brebis et tes moutons, moi je n’irai pas. Quand je dis qu’ c’est non, c’est qu’ c’est non, c’est pas oui. J’préfère, avec Manon, les mains pleines de cambouis, limer de beaux chaînons dans mon petit boui-boui, relire l’Organon de la serrurerie. Fabriquer des belles clés dans mon p’tit cabanon, ça, ça m’épanouit, Ça me réjouit même, nom de nom !
Allez, fâche-toi ! Vas-y ! Donne du canon ! Joue-moi ton air de tympanon, mon cacaoui ! Traite-moi de Sahraoui ! Déroule tous les surnoms dont tu m’affubles, je suis tout ouïe ! Traite-moi de Gazaoui de Mézidon-Canon ! Accuse-moi d’aimer plus Madame de Maintenon et ses belles poésies que les cochonneries de ton Pierre Louÿs ! D’avoir un tout petit zigouigoui pas mignon, riquiqui, inouï, tout enfoui, de n’être pas monté comme Axel, ton ânon !
Va les traîner toute seule, Antoinette, tes ribouis de guenon à Versailles où c’ que c’est pas chauffé ! On s’y gèle les glaouis, c’est plein d’emperruquées qui remontent à Saint-Louis sinon au Parthénon et sont toujours évanouies, quasi-tombées en pâmoison devant tes fanfreluches en nylon et linon et tes horribles tartes aux kiwis !
Sache-le ! Je suis tout sauf un béni oui-oui ! Il y a de l’eau dans le gaz entre nous, Antoinette. Si je te dis qu’ cest non, c’est xénon !
En plus je fais janvier végétarien, cette année !