Scepticisme cavernicole (Joe Krapov)
N’y a-t-il pas trop d’Anglais, dites,
Vivant comme des troglodytes,
A boire infusions de luzerne
Au five o’clock dans leur caverne ?
- C’est plutôt du thé, izeuntite ?
Il se peut que trop d’igloos datent
Et qu’Henri se mithridatise,
Que Platon dont le mythe épate
Dans un pavillon investisse.
- Henri ? C’est pour Henri Matisse ?
Le troglodyte est piaf mignon
Lorsqu’il chante « Comme un moineau »,
Au Cap Fréhel où nous baignons,
Pour les crabes et les bigorneaux.
-… les algues vertes et les tourteaux ?
Dans son chant jamais de redites,
Jamais de trille qui radote.
Par-dessus les points d’amanite
Il n’émet pas de fausse note.
- La Castafiore, verte, jalouse ?
Là où montent les stalagmites
Aurait-il marché dans la grotte
Pour que son chant grimpe au zénith
Tutoyer le bonheur qui flotte ?
- Dans les trous de ta couche, ô, zone ?
Il sait des airs de Turandot
Et les hirondelles de mer
Qui ont reçu la danse en dot
Rendent l’opéra moins amer.
- Quand c’est fini et Puccini ça recommence !
Tringle à rideau, contre-ut, silence,
Tringlot raidi, dormeur du val,
Trouvé Gladys idiote à Lens,
Etranglé Édith à Laval
- La polésie, quel carnaval !
Quel bonheur que ce point final !