Le druide (TOKYO)
Je ne sais pas si c’était cette cabane, et ses mille trésors, les bruits de la forêt, le vol des oiseaux, ou le sentiment d’être au bon endroit au bon moment, mais devant ce druide, le monde devenait très petit, comme si dans mon ciel passait une fusée de détresse. Durant ces années que dura notre drôle de mariage ; C’était un condensé de mondes anciens. Il décodait le message des vents, les signes mystérieux derrière le rideau des pluies. Mon Druide avait grandi derrière un corridor de légende, il disait que les loups nous avaient appris à parler.
Au réveil sa chevelure ivoire et ses yeux transparents l’envoyaient dans l’antichambre des gaéliques.
Un soir pourtant en réparant la haute aspirante, mon druide a trébuché et toute sa mémoire est partie dans la lessiveuse.
Malgré son tout nouvel intérêt pour le monde dont il avait décidé de faire partie, Mon druide avait pris trop de retard sur ce monde. On aurait dit qu’il avait tourné le dos à ses ancêtres. il était devenu chiant comme la pluie .j’avais confectionné un petit casque souple qui m’éloignait des paroles de mon druide .Avec ce casque je vivais en bordure de son monde sans laisser la moindre empreinte .On avait pris l’habitude de converser par signe .Quand il inclinait ses doigts vers le bas je savais qu’il voulait dormir .D ans un magazine spécialisé j’avais lu un dossier inquiétant sur l’imminence d’un décrochage de nos connexions .Je serai alors mon porte-clefs fétiche l’oiseau-mouche priant qu’il me rende mon druide .