ysopétard (joye)
Il était une fois un vieux matou qui vivait dans une ferme en Iowa.
Dans sa jeunesse, c’était le matou le plus fort et le plus agressif. Chaque matin, l’agriculteur regardait tous les autres chats dans l’étable qui avaient les oreilles, les queues et les pattes blessées ; le vieux matou n’épargnait aucun concurrent.
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Miaou ! Miaou ! menaçait-il pour faire trembler les chattes, les chatons et les matous plus jeunes que lui. Et ceux-ci n'attendaient pas pour dégager.
Ça se passait ainsi pendant plusieurs années, mais un jour un matou plus jeune vint visiter.
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Miaou ! Miaou ! menaçait le vieux matou, mais d’un air fatigué.
Le nouveau-venu le regarda. Il n’était pas impressionné.
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Miaou ! MIAOU ! répétait le vieux matou, en montrant les quelques dents qui lui restaient.
Le jeune matou commença à se lécher les pattes.
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MIAOU ! MIAOU ! criait le vieux matou, enragé par le manque éhonté de respect chez le jeunot.
Le jeune matou se leva. Il s’approcha du vieux.
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Et alors ? ronronna-t--il.
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Et alors quoi ? répondit le vieillard.
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Et alors, ÇA ! fit le jeunot tout en griffant le vieux matou. Il le regarda droit dans les yeux et son regard disait que le vieux allait être vite déposé.
Et puis PAN !
Le vieux matou secoua la tête. Il ne comprit pas ce qui venait d’arriver, mais il vit le jeune matou raide mort par terre devant lui.
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MIAOU ! MIAOU ! MIAOU ! cria-t-il, victorieux, et leva sa pauvre queue arthritique.
Dans la maison, le vieil agriculteur rangeait son vieux fusil.
Moralité : Fusil du matin, chagrin. Matou du soir, espoir.