Et toc ! (Walrus)
Il ne faudrait pas confondre dodécasyllabe et alexandrin.
Car si tout alexandrin est forcément un dodécasyllabe, tout dodécasyllabe n'est pas nécessairement un alexandrin.
Ce qui distingue l'un de l'autre, et vice-versa, c'est la césure ! (Mais non, pas la censure enfin !)
La distinction peut échapper aux meilleurs (non, je ne parle pas de Marcel, Dieu merci il n'a pas écrit de vers (du moins à ma connaissance (très limitée))).
En classe de poésie lors de nos études secondaires, notre prof de français, celui-là même à un des nombreux enfants duquel nous avions acheté les questions de l'examen en refusant finalement de le payer pour lui apprendre à être honnête, entame une leçon sur l'alexandrin.
Pour ce faire, il inscrit au tableau un vers extrait au hasard de L'Expiation de Victor Hugo.
Waterloo! Waterloo! morne plaine!
Confiant dans sa prodigieuse mémoire, quand le décompte des pieds s'avère boiteux, il s'échine à avoir le bon compte en faisant prononcer séparément les deux o de chacun des Waterloo et le e final du vers aussi muet que chacun des élèves subjugués par le tour de passe-passe.
Maintenant que le compte y est, le petit comique attitré de la classe (devinez qui c'était...) demande d'une voix suave "Et quand on ajoutera le Waterloo que vous avez oublié, on aura un mille-pattes ?".
Je venais de gagner avec brio mes quatre heures de retenue...
Manque de bol supplémentaire pour l'enseignant (mon ennemi intime déclaré), il avait été pêcher dans l'œuvre monumentale du grand auteur français un des rares dodécasyllabes qui n'est pas un alexandrin avec sa césure au neuvième pied (ou une tous les trois pieds avec les points d'exclamation, c'est comme il vous plaira).
Y a des mecs qui n'ont pas de chance !