Le prisonnier (Lecrilibriste)
Dans la façade d’ocre rose
L’ajour aux barreaux ouvragés
Projette des ombres qui dansent
Dans un rectangle de lumière
Centré dans la cellule close
Et le captif emprisonné
Attend ce ray ensoleillé
Cet allumeur de réverbère
Qui chaque matin le salue
Avec son cadeau de lumière
Il voudrait tant se faire la belle
Courir vers les blés de l’été
Bruler sa vie pas les deux bouts
Régner sur sa petite gare
Et s’enivrer de liberté
Pourtant qu’a-t-il donc fait de pire
Parti, laissant en plan sa vie
Avec un fusil de misère
Pour combattre les fous de guerre
Qui envahissaient le pays
Jour après jour, temps s’éternise
Il rêve au vent dans ses cheveux
Et à l’amour de son épouse
A ses enfants qui poussent, poussent
Et qu’il ne connait presque plus
Mais un jour viendra, il le sait
Où le printemps reverdira
Peut-être au temps des cerises
Que goulument il croquera
De concert en croquant la vie