Espoir. (Yvanne)
- Dis Monsieur pourquoi t'es triste ?
- Je ne suis pas triste.
- Alors pourquoi tu ne souris pas ?
- Je ne sais pas sourire.
- Tout le monde peut sourire.
- Pas moi.
- Tu es bizarre toi. Je t'ai déjà vu quand Mine l'infirmière m'amène ici. Tu ne bouges pas et tu me regardes tout le temps.
- C'est ça, je ne bouge pas et je regarde.
- Tu es malade ?
- Non.
- Alors pourquoi tu restes ici si tu n'es pas malade ?
- Je travaille.
- Mais tu n'as pas de blouse blanche comme Jérome. Tu connais Jérome ?
- Oui.
- Ça alors ! Tu sais c'est Jérome qui me soigne. Tu ne veux pas savoir pourquoi il me soigne ?
- Je le sais.
- Mais non. Tu me racontes des salades. Tu ne peux pas savoir que j'ai une formation cardiaque à mon cœur.
- Malformation.
- Tu m'énerves. Tu ne peux pas parler comme tout le monde ? Et puis d'abord t'es pas drôle comme Pipo le clown qui me fait tout le temps rire.
- Je ne suis pas drôle.
- Tu répètes toujours ce que je dis. Comme un robot.
- Je suis un robot.
- Ben oui, t'es un robot. J'avais compris figure-toi. T'as un nom ? Moi je m'appelle Lucas.
- Je sais.
- Oh tu sais toujours tout. Alors réponds moi c'est quoi ton nom ?
- Espoir.
- Mais c'est pas un nom ça ! Pourquoi tu t'appelles comme ça ?
- Parce que je suis là pour guérir les enfants.
- Je comprends : tu aides Jérome à opérer les cœurs. C'est ça ?
- Oui Lucas.
- Alors je te prête mon cœur. Mais tu me le rends hein ? Et bien réparé ?
- Promis mon garçon.
Lucas n'a pas rêvé : Espoir lui a fait un clin d'œil et un grand sourire.