Le paradis des quetsches enfantines (Laura)
Le paradis des quetsches enfantines 1
Les tartes sucrées aux jus acides.
Les quetsches de mon producteur
Aussi bonnes que celles d'Alsace.
Depuis mon deuil et mon rééquilibrage
Alimentaire, je ne fais plus de tartes
Car il était le bec sucré du couple.
Autrefois, je prenais une petite part
Et lui mangeait le reste en quelques
Jours. Les quetsches au présent
Ont de jolis noms comme Bonjour.
Ses cousines sont plus rondes:
Petites perles d'or ou vertes.
Les grosses prunes, surtout
Au supermarché sont assez fades.
Le plaisir du producteur au marché,
Pas bio mais certainement plus naturel.
Les quetsches annoncent la fin de l'été.
Le paradis des saisons présentes: poires
Aujourd'hui, pommes de toutes couleurs
Longtemps: idared, Canada; même la Golden
Que je n'aime pas, les siennes me plaisent.
J'attends avec anxiété de savoir comment
Sera la saison des cerises: un temps clément
Ferait une cueillette abondante et mon producteur
Reviendrait dans mon quartier.
Le paradis des quetsches enfantines
Se poursuit si on y veille en variétés
De prunes , de poires, de pommes,
De cerises sur les étals, taches de couleur
Dans la grisaille de janvier ou coups
De soleil sur nos tables et paradis
Des sens: le petit Jésus dans une culotte de velours.
Le paradis des quetsches enfantines
1 Mais le vert paradis des amours enfantines,
L' innocent paradis, plein de plaisirs furtifs.
Est-il déjà plus loin que l' Inde et que la Chine[1]? Charles Baudelaire, Moesta et errabunda in Les fleurs du Mal