De pacha à Pagnol (Kate)
Peut-être
Avoir tout
Craintes et angoisses abolies
Hériter beauté amour et gloire
A ne plus savoir qu'en faire
"Une existence pachalesque", expression exotique dix-neuvièmiste évoquée par Nerval dans "Voyage en Orient" peut s'avérer ruineuse, à tous les sens du terme, quand le train de vie, une fois lancé à pleine vitesse, ne peut plus être ramené sur des rails exempts d'excès de toute sorte et donc s'acheminer vers une insatisfaction programmée voire propulser vers une chute vertigineuse...
La lecture récente du livre d'Alain Abelhauser, "Un doute infini. L'obsessionnel en 40 leçons", m'a faire rire quand le psychiatre évoque certains souvenirs d'enfance et particulièrement quand sa mère parvient à entraîner toute la famille à la gare des heures à l'avance afin de s'assurer de ne pas rater le train pour partir en vacances et il m'a fait sourire quand lui-même évoque son propre côté obsessionnel, mais il a de qui tenir... Livre écrit à la fois avec distance et implication où l'auteur glisse l'expression "tous les châteaux de ma mère", qui a retenu toute mon attention.
Reconnu tout de suite l'allusion au titre du deuxième tome des souvenirs d'enfance du jeune Marcel, "Le château de ma mère", et tous les rêves merveilleux qui trottaient dans sa tête dans cette Provence édénique qu'il a su immortaliser aussi bien dans les personnages que les paysages.
"Tous les châteaux de ma mère" : un bonheur absolu, que l'on rêve, fantasme, qui nous hante, vers lequel on chemine, qui concrétisera le fait qu'il est à notre portée d'être un "pacha" à qui rien ne manque, qui aura tout ce qu'il désire et saura s'en contenter...
J'ai alors pensé à Nicolas Pagnol, vu récemment à la télévision qui mène une vie dédiée à la "gloire" de son grand-père, et qui, s'il a certainement les moyens de "mener un vie de pacha" (comme on dit), livre à l'interviewer sa définition du bonheur : "ma définition du bonheur, c'est la simplicité, en vouloir le moins possible, se contenter de peu".
Comme le disait si bien mon propre père, "tant qu'on a la santé !" et "si l'argent ne fait pas le bonheur, il aide à vivre, qu'il ne soit pas un maître mais un serviteur"...