Un parfum d’idole (Ilonat)
Idole Idole
Aujourd’hui Vendredi c’est le Vendredi Saint
Et il me semble que dans la Bible
The Holy Baïbole comme on dit en Anglais
Moïse le prophète interdisait l’adoration de ces symboles hérétiques
Et il me semble même qu’un certain Iésous Cristo, de Nazareth en Galilée
Chassa du Temple ces mercantiles qui osaient faire passer ces pacotilles enrubannées
Pour des biens essentiels.
Idole Idole
C’est chaque fois le Samedi la même chose la même faribole qui me laisse pantois
On me pose une colle avec un mot nouveau, j’hésite entre deux voies :
Je me triture les méninges ou bien je fais l’idiot, je batifole ?
Je m’élabore une savante glose ou je fais le mariolle avec des rimes de guingois ?
Je n’ai pas fait mon choix !
Attends attends ! ya du nouveau chez l’Amazone.
Une nouvelle idole, le parfum de Lancôme !
Un Paradis promis aux femmes de demain
« Croyez en l’incroyable ! vivez vos rêves en grand et devenez l’Idole de vous-même ! »
Et la boucle est bouclée…
On est parti de Dieu ou d’autres déités et on les a représentés :
Sculptures primitives, fétiches ou portraits qui chassaient le démon
Et promettaient le ciel en toute éternité
Et puis on est passé à d’autres objets d’adoration
Le culte du Veau d’or, les Dieux du stade et de l’Olympe
Plus près de nous les stars et les Déesses de l’écran
De la Sainte Bagnole et du dernier Smartphone
Car enfin nous y sommes !
Dieu nous a bien créés à son image : un p’tit coup de Lancôme
Un selfie réussi multiplié sur les roseaux
Nous sommes devenus la sacro sainte idole de nous-mêmes
On va nous adorer…
Passons… je vais botter en touche et laisser là tous ces symboles
Viens mon doudou à moi ma seule idole bien en chair
Et laissons là ces falbalas
Je t’invite là bas, sur cette petite Ile aux senteurs de girofle
À l’heure où l’on peut voir le soleil qui se couche
Au-delà du lagon
Sur les montagnes bleues
De la paix retrouvée