Repentez vous, Cornegidouille ! (Ilonat)
C’est sûr, avec ce mot « gargouille »
On aurait pu se faire une belle tambouille
Ecrire un beau poème avec des rimes en nouilles
On aurait pu aussi gloser sur les sculptures de Notre Dame
Avec le Christ en Majesté et ses douze Apôtres
La Mort bandée sur son cheval
Et tous ces monstres fornicateurs
Sous la statue des Saints
Ou raconter l’histoire d’un incendie cauchemardesque
Avec ces gueux braillards massés sur le parvis
Montrant Quasimodo qui gesticule tout là haut
Pour éteindre les flammes qui l’entourent déjà.
« C’est lui, c’est de sa faute, c’est le Diable en personne
C’est la faute au Bossu avec sa tête de Gorgone ! »
Et pendant ce temps là mes gargouilles rigolent
Elles crachent du feu et de la poix brûlante
Elles se tordent de rire.
« Quasimodo, tu parles ! Ce pauvre écorché vif !
Mais non, c’est votre faute, votre très grande faute
Les flammes de l’enfer, ce sont vos turpitudes et vos fornications
Qui les ont attisées.
Et maintenant dansez, enlacez vous, étreignez vous
Forniquez, forniquez !
Ici et maintenant et pour l’éternité
Le Jour du Jugement Dernier est arrivé ! »
« Moi, la Gargouille en chef
Du haut de Notre Dame
Je crache et je dégueule à la face du monde
Je vomis mon dégoût
Regardez-vous ! Repentez vous !
Ces monstres grimaçants vous les portez en vous
Je vous tends le miroir de vos dépravations
Je suis le chien Cerbère qui protège le Temple !
Repentez vous, Cornegidouille
Mettez vous à genoux
Priez et implorez
Ubu vous sauvera peut être
En sa miséricorde »