Jeu FLIP (Kate)
Chère Sarah,
Oui, "zut pour Grégory", comme tu l'écris si bien... mais tout n'est pas si simple ou suis-je trop romantique ? Quel mot désuet qui pourtant me vient soudain !
Nestor a voulu au retour de cette belle journée me prêter la BD sur Narbonne et m'a offert un thé au jasmin chez lui avant de me raccompagner.
Ambiance : musique brésilienne tout en douceur, il a sorti le livre de sa bibliothèque et a fait chauffer de l'eau à la cuisine... Quelques discrets effluves d'encens m'ont fait approcher de la cheminée sur laquelle un petit cône niché dans un coquillage se consummait lentement.
Il m'a tendu le livre, nous avons dégusté ce thé qui me ramenait des années en arrière, au lycée, le jasmin tenait toujours aussi bien ses promesses, le goût correspondant parfaitement au parfum... Quelques notes de bossa en toile de fond, calme et serénité du jour qui décline, peu de mots. Je l'ai remercié et me suis approchée de la nacre qui se recouvrait doucement de cendres d'encens, noir sur blanc, mat sur brillant, chaud sur du froid, yin yang...
- C'est une oreille de mer.
- Hein ?
- Oui, un ormeau. Or : oreille et meau : mer.
- Ah !
- Un abalone.
- Un quoi ?
- Un ormeau, abalone c'est le mot anglais.
- Mais c'est un jeu Abalone ?
- Je ne sais pas.
- C'est un jeu de plateau qui se joue à deux avec des billes noires et des billes blanches. Je te montrerai.
Et quand Nestor m'a déposée devant chez moi, il faisait nuit.
J'ai recherché mon jeu d'Abalone pour une prochaine partie, peut-être.
Flot de souvenirs diffus, vague de nostalgie entre le thé au jasmin qui me ramenait au temps où Lavilliers habitait nos coeurs juvéniles et le jeu d'Abalone qu'on avait découvert au FLIP de Parthenay en modèle géant au hasard des rues, des places et des stands et que nous avions acheté (en version "mini") avec Éric pour nous distraire par ce juillet particulièrement pluvieux... C'est loin tout ça !
Côté nostalgie, je te passe les odeurs d'encens et l'ambiance feu de cheminée : "l'histoire est une répétition" ou n'attirons-nous en somme plus ou moins que les mêmes personnes ? Ou sommes-nous nous aussi attirés par les mêmes ? Oui, je sais, philosophiquement pas très originale comme réflexion pour une prof d'histoire qui vient de passer la journée avec un prof d'histoire...
Grégory ? Comme un passé proche presque oublié alors que les souvenirs anciens semblent tangibles...
Alors je me suis plongée dans le passé de la région et identifiée à Ermengarde !
À très bientôt le plaisir de lire tes "zut" et "re zut", chère Sarah !
Bises de ta cousine,
Marianne