Mégalomane (TOKYO)
J’avais décidé de participer à un colloque de chercheurs du centre de Hutchinson.
Ils étaient tous bardés de diplômes ,alors que j’avais passé ma jeunesse à trainer dans les bois .
Je savais qu’une chose // en matiére de recherche ce sont les questions les plus importantes et pas les réponses.
Et moi des questions restées en suspens j’en avais des tonnes.
J’avais commencé par donner une conférence dès mon arrivée sur le tarmac.
Les chercheurs jouaient des coudes pour être sur toutes les photos et moi je me prenais pour moi .
Le pays avait besoin qu’on lui remonte le moral qu’on lui dise que le covid était un lointain cousin de la grippe et moi je me sentais l’homme de la situation .
Comme des fleurs s’inclinant au bout de leur tige , les micro virevoltaient autour de moi .
Mon anglais n’était pas des plus mauvais, mais ma diction lente pouvait en incommoder plus d’un .
J’avais la curieuse habitude de tapoter mon briquet bic à chaque envolée lyrique.
Je faisais tout mon possible pour répondre aux questions jusqu’à ce qu’un journaliste ait crié /c’est qui ce malade ?
Brisons lui la colonne vertébrale ce mégalo nous la joue roman à l’eau de rose .
C’était le pire jour de ma vie .
Je me surpris à crier que le métier de chercheur était une noble profession que je venais honorer.
Je ne connaissais rien à vrai dire des recherches sur le covid mais j’avais été pris par un élan patriotique pour mon pays.
J’avais été refusé par toutes les grandes universités mais je ne désespérai point un jour de prouver au monde entier mon talent de visionnaire.