La fin des glaneuses (Ilonat)
On chôme sur le chaume
Fauchés comme les blés
De gros ballots sont restés là en sentinelles
Esseulés sur l’éteule plombés par le soleil.
Rien à glaner !
Peau d’balle et balai d’crin
A peine quelques grains
Pour les corbeaux des jours mauvais
Et pour la poésie champêtre d’autrefois
Les accortes glaneuses penchées sur leurs javelles
Vous pouvez repasser
L’Angélus apaisant ne résonnera plus
Nostalgie nostalgie…
Chromos d’un autre temps
Elle dormait à moitié nue dans la lumière de l’été
Au beau milieu d’un champ de blé
Comme un p’tit coquelicot mesdames
Meules de paille meules de foin
La sieste du faucheur casquette rabattue
La faux posée à ses côtés avec sa pierre à aiguiser
Meules de paille meules de foin
Roulades et fou rires
Et peut être un baiser arraché à la belle
Meules de paille meules de foin
Et Fanfan la Tulipe narguant Tranche Montagne qui éructe
Adieu également les grands repas du dépiquage dans la cour de la ferme
Les tables installées sur des tréteaux, bruyantes et joyeuses
Plus rien de tout cela
John Deere et compagnie ont déjà tout raflé
Le bon grain et l’ivresse
Adieu veaux vaches cochons couvées
Glaneuses et va nu pieds, l’été fut chaud et sec
L’hiver sera morose