la BARBE (TOKYO)
J’habitais une mezzanine au-dessus d’un bar
C’était la bonne planque. Je me disais qu’ainsi je me rapprocherais de ma cible.
J’écoutais ainsi à sa porte sans qu’il le sache.
De l’autre coté de la porte me parvenaient des bruits, étranges des gargouillis de hamsters, de mulots et de musaraignes. Ainsi j’avais des visions étranges qui défilaient toute la nuit dans mes rêves à la suite de ces écoutes discrètes ;
Que pouvait-il bien faire de son temps quand il s’absentait.
Un jour la porte s’ouvrit j’ai à peine eu le temps de m’esquiver dans la cage d’escalier.
Une femme pas plus grande qu’une quille de bowling en sortit.
Je la trouvais vraiment petite et de surcroit laide.
J’avais la tête d’un pharaon ressuscité. Je voulais la vérité mais maintenant qu’elle était devant moi j’avais du mal.
Le simple fait d’être devant cette vérité me faisait rougir.
Pendant que la naine s’éloignait je ronchonnais dans ma barbe .
J’étais en train de tourner le dos à cette histoire, la déception et le soulagement amoureusement enlacés sur le lit défait de mon cœur s’inscrivaient sur mon visage.
Pendant qu’il jouait au bowling avec sa quille j’énumérais les expressions que je voulais lui jeter en pleine gueule/ tu me fais suer , non c’était trop tendre
La barbe ça/ ça en jetait.
En tête de la division sa quille et lui devaient être jetés aux ordures ménagères. J’avais hérité de ma mère sa radicalité enfantine.
Heureusement je ne l’ai jamais plus croisé sur ma route.
L’expression la barbe est restée inusitée.
Je suis rentée chez moi je me suis douchée comme après un rapport sexuel qui ‘n’avait pas eu lieu.
L’intérieur de mon moi était en pagaille .je consultais l’annuaire et je découvris que je n’habitais pas loin d’un bowling.
Depuis je démonte toutes les quilles sur le tapis histoire de me faire la main.