La destinée (Walrus)
Dans mon monde schizophrène, quand la fraction joueur découvre avec stupeur (et tremblements comme disent de concert l'Adrienne et l'Amélie) la proposition de son versant "organisateur" (tu parles d'une organisation !), elle se met à gamberger ferme et se lance dans des tas de directions avant de s'en fixer une bien précise et de s'y accrocher.
Cette semaine, par exemple, j'avais pensé utiliser la fameuse charade, mais comme elle est fameuse, j'ai craint que ça ne tombe à plat.
Ensuite, j'avais pensé à un titre percutant : Pisseuses de tous pays, unissez-vous !. Mais j'ai craint les foudres des féministes de tous poils (non, j'ai pas dit à poil), des chiennes de garde et des Femen. Pourtant, il y aurait eu beaucoup à dire sur l'intolérable discrimination qui existe au niveau pécuniaire entre les pisseurs et les pisseuses...
Je me contenterai donc de faire appel à des souvenirs personnels.
Il existe dans ma ville (Bruxelles) un endroit étonnant : un établissement dont la construction en 1886 a été commanditée par un industriel italien, roi de la conserve de légumes et singulièrement de la tomate : Francesco Cirio.
À l'origine restaurant italien, il s'est transformé au fil du temps en brasserie typiquement bruxelloise et a conservé le nom de son fondateur : Le Cirio.
Le décor originel en style art nouveau a été conservé jusqu'à ce jour.
Au temps béni où la Grand Place pouvait encore être utilisée comme parking (gratuit) et même longtemps après encore, nous y débarquions de temps à autre, généralement en compagnie de mes collègues pour y déguster en fin de soirée une des spécialités de l'endroit : le half en half (moitié moitié en français) un breuvage apprécié de Jacques Brel.
Il s'agit d'un mélange en parts égales d'Asti et de vin blanc sec.
Cela fait un petit temps que nous n'y sommes plus allés et j'ignore qui fréquente encore ce lieu aujourd'hui, mais à l'époque, il s'agissait souvent majoritairement de personnes plutôt âgées, ce qui faisait dire à un de mes amis "C'est l'antichambre de l'hospice, ici !"
Et que vient faire l'urinoir là-dedans, me direz-vous...
J'y viens : l'endroit possède toujours ses sanitaires d'origine avec de monumentaux urinoirs Jacob Delafon.
Cette circonstance générait chez le même personnage une autre réfexion profonde : "Quelle triste destinée quand même que celle de ce pauvre Jacob : se faire pisser dessus à longueur d'année !"