Illuminé (Walrus)
Cela faisait une vingtaine d'années que j'officiais dans les laboratoires du service analytique de mon employeur quand le grand bouleversement s'est produit.
Dans notre centre de recherche, la présence féminine se limitait aux secrétariats et , exception notoire, à deux universitaires employées au service "documentation et brevets".
Dans notre pays, en ces années quatre-vingt, un arsenal législatif fut mis en place pour interdire toute discrimination homme-femme à l'embauche.
Comme dans mon ancienne entreprise, on ne badinait pas avec la loi, en quelques années nous sommes passés dans nos laboratoires d'un univers exclusivement masculin à une mixité complète, à croire qu'il n'y avait plus de place à l'engagement (discrimination positive ?) que pour ces dames : laborantines, techniciennes, docteurs en sciences, ingénieurs civils (ingénieuses et civiles) !
Et le monde s'est illuminé ! (Rude coup par contre pour les distributeurs d'affiches de pin-up)
Entendre parler d'autre chose que de ce satané foot (j'ai aimé y jouer, mais y a des limites), revenir (à une exception près, mais bordel quelle exception!) à un langage décent, voir autre chose que des tronches de cake, constater combien nous sommes balourds face à la subtilité des femmes, découvrir avec ravissement que leur prétendue mesquinerie, ce n'est que du vent !
Travailler avec des femmes, c'est un rêve (même en leur susurrant de temps à autre que les cauchemars sont aussi des rêves) !
Comment ? L'illuminé, c'est moi ?
Ben oui, et heureux de l'être ! Enfin, de l'avoir été...