Galéjade et parti pris (Ilonat)
La semaine dernière
Je me suis pris la tête
À plancher sur un thème
Qui m’a laissé un goût amer
Comme on s’est séparés avec Germaine
(Non, ce n’est pas la même !)
Je l’ai raccompagnée chez sa marraine
Qui habite là haut
Dans ces brumes lointaines
On a roulé toute la nuit
J’ai dormi à l’hôtel
Et le matin je me réveille
Je descends sur la place
Les yeux plein de sommeil…
Peut-être mal dormi
Ou les quinquets mal embouchés
Et pleins de préjugés
Mais là j’en reste sur le flanc
Mince ! À quoi ils jouent ceux là
On dirait la pétanque
Mais le terrain est goudronné
Avec de grandes marques blanches
Comme s’ils jouaient à la marelle
C’est entendu !
Je n’ai pas pris le temps de scruter le cliché
Juste un petit coup d’œil
Sans avoir pris le soin
De faire un peu la mise au point
Je ne vais pas chercher Midi à quatorze heures !
Mais tout de même !
Ni boule ni cochonnet !
Pas même de platanes ombrageant le terrain
Ni de Café du Centre pour la fin de partie !
Vous avez dit cliché ?
Je me frotte les yeux
Je vais un peu plus loin interroger un wikipède
Le quidam me répond :
« Enfin monsieur vous divaguez
Vous êtes dans le Nord
Pas chez vous en Provence
Ici on joue au jeu de paume, à la balle pelote
« kaatspel » si vous voulez, en bon Néerlandais »
Et il commence à m’expliquer les règles…
Putain !
Déjà qu’avec Germaine (bis)
Ça ne tournait pas rond
Ça m’a foutu les boules
D’accord !
Les gens du Nord ont le droit d’exister
Comme tout un chacun
Avec un ciel si bas qu’ils n’ont même plus d’été
Ils ont quand même au cœur et chevillé au corps
Le rayon de soleil qu’ils n’ont peut être pas dehors
Mais tout de même !
Jouer à la baballe en regardant en l’air
Ça ne fait pas sérieux !
Ça va. J’en assez vu
Moi, je reprends mes billes
Et je rentre à Grignan