Le monstre (TOKYO)
J’avançais dans le parc avec la tronche d’un cendrier. J’avais qu’une envie me barrer d’ici et me la couler douce sous un grand parasol.
Quand je suis tombé sur ce monstre. On avait dû m’assaisonner le pâté du matin au crack. Ce monstre me demandait de l’adopter, me suppliait de ne pas l’abandonner ici..
La créature au visage hideux, abandonnée certainement par un Frankenstein de carton-pâte semblait prête à persécuter toute la ville encore endormie .
Je n’étais pas un Avengers pot avec les superhéros de la galaxie, ni le filleul des super-Dupont .
Puis je fus pris d’un fou rire à la simple idée de me balader avec ce chien fou dans mon quartier / surpriiiiise je viens acheter ma baguette de pain avec toto mon chien fou !!
Surpriiiise , toto pisse devant les hortensias de la mairie .Non Monsieur le Maire il ne mord pas !!
Bon les surprises c’est rigolo une fois par an mais là l’animal devenait encombrant d’autant qu’il venait de sauter de son piédestal pour me lécher la joue.
Combien je regrette aujourd’hui de ne pas avoir eu sur moi ma redoutable caméra et sur fond de Cui Cui d’oiseau le voir dévorer le gardien du parc.
Un vrai pataquès cette balade dans ce parc alors que moi je voulais simplement me faire cuire le cul au soleil.
Je vous le dit et vous le redit du crack dans mon pâté en croute.
Quand j’arrivai dans ma ville, celle-ci était infranchissable. Elle avait été découpée en zone étanche. Des flics partout. Je n’étais pas à Biarritz pourtant en plein G7. Quoique le monstre avait de profil une légère ressemblance avec TRUMP. Tout le monde ne parlait plus que du Monstre.
Ma vie était devenue une interminable pochette surprise, Le monstre n’obéissait qu’à moi.
P’tit frichti sur le pouce ? Deux-trois radis ?!!
je ne savais plus comment le nourrir d’autant que j’avais à mes Basques un mur de photographes et de caméramans parce que ce serait tout de même dommage de ne pas immortaliser un truc aussi spontané. !!
Je le surveillais comme le lait sur du feu du coup il plissait son large museau et se roulait par terre comme un labrador. Aux premières pluies il s’est mis à rouiller Il était devenu modeste modeste vous dis-je !!
La seule chose qui l’incommodait c’était l’effluve des chaussettes des humains et le piment d’Espelette là je le tenais plus .
Hier soir dans son sommeil je l’ai foutu dans le hangar, la pluie, ça mouille trop , il ne supporte plus ,ces articulations sont paralysées . Pauvre bête finir comme ça !!
Depuis mon hangar est devenu une machine à cash pour amateur de shows télévisés.