Vertiges (Fu)
Le beau Gino et sa jolie Gina,
déments démons de la voltige,
dans les étoiles et les hourras,
sous un chapiteau de grand prestige,
s'envolaient, les doigts tenaillés aux doigts,
vers l'infini de l'amour et ses vertiges
Mais leurs cœurs changèrent de cœurs,
Gino rencontra une fringante écuyère,
et Gina, enragée et emplie de rancœur,
épousa un docile dompteur de panthères
Alors leur vieux numéro ne devint qu'un lourd labeur,
et leur tendresse, un fracas de regrets et de colère
Mais le temps filait puis délira,
ce temps qui glace tant les peurs
quand glissent soudainement les doigts,
et c'est sans filet sous son lyra,
que la petite main de ce lointain bonheur,
sans le moindre cri, lentement lui échappa
La belle voleta une dernière fois sous les clameurs,
mais Gino le Ginacide, lui aussi, ne s'en releva pas
...
Tout ce qu'on attrape,
biaise
et souvent chahute ;
Mais tout ce qu'on ne rattrape,
pèse,
et en silence chute
On dit que les anges
ne meurent pas
et que les mésanges
volent la tête en bas