Mélancolique mais pas atrabilaire (Laura)
On résume souvent Nerval à sa supposée Folie
On ne parle souvent que de son suicide
Je ne dis pas qu'il était sain d'esprit
Ni qu'il ne s'est pas pendu derrière un théâtre
Je n'en sais rien et ça m'est égal
Ce qui m'intéresse, c'est son œuvre
Et c'est seulement ce Nerval
Qui lit et écrit comme moi qui me passionne
Ainsi, dans le première chapitre
De la première partie d'Aurélia
Le narrateur raconte son premier rêve
Et il s'agit de la gravure de Durer, Melencolia[1]
Un soir, vers minuit, il croise une femme
Qui ressemble à Aurélia en fantôme
C'est une prémonition de sa mort
Le lendemain à la même heure
Le rêve de la nuit confirme ce présage
Il erre dans des salles d'étude
Où il prend part à des discussions philosophiques
Avec des anciens maîtres et condisciples
Après la prière à la déesse Mnémosyne
Il se perd dans des couloirs où vole une créature
Qui finit par tomber au milieu d'une cour obscure
Il était coloré de teintes vermeilles
Ses ailes ont mille reflets et sa robe est longue
Avec des plis antiques comme l'Ange
De la Mélancolie : le narrateur pousse
Des cris qui brutalement le réveillent.
[1] 1514