Participation de Venise
Au début du siècle, dans les terres glacées de l’arctique, en levant la tête vers le plafond du ciel le yeti aperçut la Grande Ourse.
Ce filon d’étoile jaune gros comme un saumon fut sa première prise.
Le hasard voulut que le yeti pendant longtemps ne rencontra aucune trace d’homme sur sa route.
Il s’est accouplé avec la baleine bleue, et pris dans le pôle magnétique des glaces, fut à l’origine des mondes, des ours blancs et des renards.
La fonte des glaces a poussé le yeti à rejoindre nos villes.
Il fut engagé immédiatement dans des films pornographiques, et ressentit de forts désirs de transgression.
Il put entr’apercevoir l’obscurité profonde de l’âme des hommes.
Il comprit que sa mémoire était encombrée de sottise à les fréquenter de trop près.
À la nouvelle lune se jura -t-il je rejoindrai mes compagnons des glaces, ici tout m’ennuie.
Il ressentait une lassitude immense, il en avait perdu le gout de vive.
Il décida de s’endormir sous des branches et ne plus se réveiller.
Il fit un étrange rêve.
Il ramassait les feuilles des arbres pour les déposer au fond des soupes que buvaient les hommes et finissait par les transformer en cerfs.
Quand enfin il se réveilla, il était seul au milieu d’un paysage désolé.
Un cerf s’approcha de lui, si tu me donnes forme humaine je t’aiderai à passer la rivière pour rejoindre le Grand Nord.
Le yeti grimpa sur le dos du cerf, bien accroché aux cornes. Les remous tumultueux de la rivière ont failli plusieurs fois l’emporter, mais la force du cerf prit le dessus.
Maintenant c’est à toi de tenir ta promesse dit le cerf au yeti : redonne-moi forme humaine.
Le yeti ne tenu pas sa parole et le cerf lui jeta un sort.
Depuis le yeti est invisible aux hommes et seules ses traces de pas sont accessibles au regard.