Jardin (Thérèse)
Un souvenir qui date de 2010 : c'est la fille d'une dame chez qui je travaillais. On est restées en bons termes quand sa mère est décédée et un jour, elle m'a fait visiter son jardin qui se cachait derrière un mur.
Elle a poussé le portail, m’a fait pénétrer
dans un endroit extraordinaire
où se bousculent et s’entrelacent
des plantes gigantesques,
des fleurs dont bien souvent elle a oublié le nom
et qu’elle doit redécouvrir mois après mois,
de tendre verdure en floraison exubérante.
Il y règne une atmosphère d’un autre monde,
c’est un temple, un sanctuaire oublié de la ville,
à l’abri des regards où vivent en symbiose
des vies insoupçonnées dans une parfaite osmose.
Et moi émerveillée
les yeux écarquillés
sur la pointe des pieds
j’ai surtout bien veillé
à ne rien écraser
de ces plantes boisées,
à ne pas les blesser.
À petits pas feutrés
doucement j’ai marché
dans la peur d’effrayer
ses habitants ailés
à l’abri des futaies.
Elle m’a ouvert le jardin de son cœur,
m’a fait visiter mille et une splendeurs.
On en oublie les turpitudes du dehors.
Déconnecté de la réalité, on ressort
de ce lieu apaisé et la tête remplie de rêves,
abasourdi d’une si belle trêve.