C'est toute une histoire...(par joye)
Je n’ai jamais eu de fête.
Oui, je sais, pas très catholique.
Ni française, ni canadienne, l’ignoble Protestante que j’étais n’a jamais eu droit ni à un nom de sainte, ni à une fête. À mon baptême, je n’ai même pas eu de marraine ou de parrain. Oui, je sais, c’est un sacrilège !
Vous aurez noté que j’ai dit « Protestante que j’étais ». La simple vérité, c’est que je ne me considère plus chrétienne. Je ne suis pas agnostique non plus. Je me dirais athée, mais si je le fais, il faudra que vous le gardiez pour vous-mêmes, chers lecteurs, parce que, où je vis, c’est encore considéré comme quelque chose de terrible, et, pire, les gens d’ici n’ont jamais lu l’Enfer de Dante, le grand poème qui dit que Dieu envoie les athées dans une partie d’enfer beaucoup moins cruelle que celle réservée aux agnostiques.
Au mieux, je me dirais humaniste, mais là, je m’égare, parce que mon sujet serait que je n’ai jamais eu de fête, ni de nom de saint, ni des sponsors genre marraine-parrain.
Hélas, c’est comme ça. Sortez vos mouchoirs...
Euh, j’imagine quand même que je pourrais m’inventer une sainte patronne…on m’a parfois traitée de Sainte Nitouche, mais je ne connais pas vraiment son histoire. Je ne crois pas que celle-là ait été brûlée vive ou jetée aux lions non plus, comme il convient aux vrais saints. Après tout, s’il faut une vraie martyre qui a vécu un vrai martyre même chichement intéressant, il me faudra choisir quelque chose de plus fructueux.
Et La Sainte-Glin-Glin n’a pas de date non plus, si j’ai tout bien suivi. C’est peu commode.
Alors, bon, laissez-moi réfléchir…
Eh bien, j’ai trouvé.
J'ai l'honneur de vous présenter la très Sainte Défiante de Çamedy, ancien village au lointain pays de la Cambrousse. C’était une femme pieuse qui a choisi une vie de sacrifice à la langue française toute seule dans son coin perdu de L’Anglo-américanophonie. Chaque samedi, elle faisait son offrande aux dieux et déesses de l’Académie, mais seulement le samedi. Son symbole est une plume d'oie avec laquelle elle écrit. Pour son martyre, chaque samedi elle se saignait aux quatre veines pour trouver de quoi écrire (eh non, pas vraiment, mais pourquoi laisser à la vérité de gâcher une belle histoire sainte, hein ?),
Là Défiante est la sainte patronne des allophones iowaniennes et des chatons blancs et noirs. Sa fête, c’est le 27 août – ça tombe bien, c’est aujourd’hui !
Ô vous, les héritiques, vous doutez de son histoire ?? Ben, regardez, il y a même photo :