Participation de JAK
Maladie chronique
Depuis que j’ai mis un bouton pin->I t sur mon blog, aïe mes aïeux !, j’en vois de toute les formes des boutons… Il me suffit d’appuyer sur le bouton
et j’en zieute en toute liberté !
Des ronds des carrés, des bleus, des jaunes, des bicolores, des faits mains, en perle, des transformés issus de bijoux, certains même se pressent, de vieux boutons se transforment en broche,
Bref
Je boutonne, je boutonne… même sur mon nez, car l’attention oculaire chez moi a le désagrément d’irriter mon appendice nasal.( non ce n’est pas la dive bouteille, bien que devant celle de la maison Bouton & Fils je ne rechigne pas)
Mais tout ceci n’a rien à voir avec les boutons de mon cousin, Thadée Bouton, qui est atteint de psoriasis ; un jour en riant je lui ai dit de les épingler sur Pinterest ! Il s’est fâché sec. Sa mère a téléphoné à la mienne pour lui reprocher mon indélicatesse : je lui avais provoqué des boutons de fièvre !
Dans la famille on a un penchant pour les boutons.
Déjà mon grand père possédait une De-Dion-Bouton dont il était fier. Elle est restée longtemps admirée dans le garage, puis pendant les années sombres de la guerre -(qui n’avait rien de commun avec celles de Boutons de Louis Pergaud ) pour des raisons de sous, elle a été vendue à un trafiquant du marché noir qui l’a eu pour peu de chose : quelques molettes de beurre, peut être un jambon sec issu d’un cochon d’avant guerre !…. On avait faim et les biens matériels comptaient surtout pour faire du troc chez nous… avec un sens assez naïf de la valeur, mais bah, l’argent ne fait pas le bonheur mais résout les problèmes d'estomacs d’affamés.
Ma grand-mère maternelle c’était les boutons de roses qu’elles récoltaient, pour en faire des eaux florales, et lorsqu’ils étaient trop ouverts, elle en faisait de la confiture avec les pétales.
La mère de mon père, elle, collectionnait les boutons dans des boites qu’elle stockait dans une pièce spéciale de son grenier, où nous allions avec ma sœur les redécouvrir chaque fois avec la même ferveur .Les tiroirs étaient remplis de curiosités. Une sorte fac-similé des cabinets de curiosités, moins précieux, mais qui nous apportait les joies de la trouvaille, car il y en avait de toutes sortes et de vraiment beaux.
Mon oncle, je n’oserais pas dire nononcle devenant plagiat*, mais j’aime ce vocable, mon oncle Fernand donc, un dandy de première collectionnait les boutons de cols et de manchettes. Il fallait le voir, distingué, habillé de chemises que son épouse amidonnait avec patience. Il avait une réelle prestance lorsqu’il les exhibait avec fierté, sa valisette en cuir à la main, pour se rendre à son bureau en qualité de sous-fifre. On voyait dépasser les manchettes, et chaque jour il avait une nouvelle liquette, mais surtout, des boutons de manchettes et de cols assortis. Pauvre tante devant ses fers qu’elle devait chauffer avec soins, -car c’était au début du siècle,- et par tous les temps ! (– notez au passage, quand même, que c’est ma mère- grand qui m’en a parlé, je ne suis pas aussi antédiluvienne qu’il n’y paraîtrait à cette lecture, pour avoir vu de visu)
Bien sur j’ai hérité de cette manie de collectionner des boutons. Et la joie de mes petites filles, me ravissait dans les années 80 ! C’était à leur tour alors de venir faire l’inventaire de mes boites. Car en plus de ceux que j’ai eus en héritage, je garde tous les originaux qui passent sous ma main.
Je n’ai aucune envie de les jeter… car avec eux partirait un peu de mon passé.
J’espère qu’ils ne seront jamais perdus et que mes arrières petits enfants s’émerveilleront avec, et je rêve d’un successeur stylise qui saura en inventer de merveilleux… pour continuer leur vie de boutons,
Et
Tant qu’il aura des hommes,
Il y aura des habits
Qui auront besoin d’ boutons
*pardon Vegas