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Le défi du samedi
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22 novembre 2014

Participation de Venise

J’ai retrouvé mon carnet bleu, soigneusement rangé dans ma chambre d’enfant.

Avant son décès ma mère avait aligné sur la petite table le carnet vert, le carnet rouge et le bleu.

Je me souviens de ce carnet bleu car  ce jour là un jeune sansonnet s’était écrasé sur la fenêtre de ma chambre.

Je me suis toujours demandé si ce jour là je n’étais pas morte aussi.

Au point du jour le carnet bleu dans les mains, je suis sortie sur la véranda les pieds nus.

J’étais émue par la magie de cet instant.

J’étais sidérée à la redécouverte de cette petite écriture serrée .

Un dessin retenait mon attention.

C’était un grand épi de blé dont j’avais tracé tous les détails infimes.

Dans la marge plusieurs prénoms sous un soleil jaune.

J’avais passé quatre mois à dessiner cet épi .

Un bourdon séché tomba du carnet bleu. Je me revois à cet instant couchée à plat ventre dans les hautes herbes à chasser bourdons et papillons.

ve02

Ces créatures graciles riaient souvent de mes échecs.

Puis  ma respiration fut plus lente à la découverte de ce petit mot adressée aux parents.

ve01

La lettre jaunie est tombée à mes pieds j’avais complètement omis cette fugue.

J’ai souri et emporté  les trois carnets pour que mes enfants comprennent que moi aussi un temps je n’ai pas toujours été sage comme une image.

 

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Commentaires
F
Belle corrélation entre le cahier et l'image.
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J
Bouleversant ce signe d’amour d’une maman avant son départ .<br /> <br /> Et quel émoi de retrouver ce qui est enfoui au plus profond de nous, que seuls ces mots couchés sur le cahier pouvaient faire resurgir
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B
Magnifique texte superbe souvenir Bravo Venise
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W
Ma fille et le fils du voisin se sont eux aussi enfuis dans les "matitis" (en swahili : les grandes herbes), ils sont revenus quand ils ont eu épuisé leur réserve de biscuits :-)
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P
Ce cahier a gardé comme un trésor les souvenirs de l'enfance, tu les réveilles avec poésie. Très beau texte.
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E
Chaque soir est une mort et chaque matin une renaissance. Don't worry Venise.
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E
"on ne guérit jamais de son enfance", même bien sûr si elle a été heureuse, c'est très émouvant et si évocateur, Venise
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J
On écrit croit-on pour laisser des traces mais finalement ce sont les traces qui nous écrivent !<br /> <br /> <br /> <br /> Magnifique texte encore !
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J
Superbe souvenir de ton enfance, qu'il soit imaginé ou du vécu, peu importe.<br /> <br /> <br /> <br /> « Je me suis toujours demandé si ce jour là je n’étais pas morte aussi. »<br /> <br /> <br /> <br /> Cette phrase m'émeut énormément.<br /> <br /> <br /> <br /> Bravo venise, toujours (h)au(t) niveau !!!
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