Le monde (Fairywen)
Le monde.
Comme c’est grand, le monde… Je n’en reviens pas ! Et comme c’est amusant… Il y a des tas de petites choses qui courent et qui volent, et d’autres qui ne bougent pas, mais ça fait quand même des tas de jouets partout. Et c’est doux, cette chose verte qui bouge avec le vent. Oh oui, vraiment, c’est amusant, le monde !! Je suis bien content d’avoir réussi à me glisser dehors, il y a tellement de choses à faire, dans ce monde si étonnant…
Oh mais pourquoi est-ce que tout à coup il fait gris ? Où est parti le soleil ? Et le vent, pourquoi est-ce qu’il devient méchant et froid ? Et qu’est-ce qui me mouille, comme ça ? J’ai froid, je veux rentrer ! Maman ! Maman, où es-tu ? Maman !
Je suis perdu, il est trop grand, ce monde, et moi je suis tout petit… J’ai froid, j’ai faim, je suis mouillé. Je pleure, j’appelle Maman, mais elle ne m’entend pas… Maman, où es-tu ? Maman… ! Je suis tout seul, j’ai peur… Maman !
Et ça, qu’est-ce que c’est ? C’est immense, ça vient vers moi… Je crache pour impressionner la chose, mais je suis si petit, et j’ai si froid… La chose se penche vers moi, elle va me faire du mal, j’ai peur, je tremble… Elle me prend, je ferme les yeux, je vais mourir sans revoir ma Maman…
La chose me ramène contre elle, et tout d’un coup, je sens l’odeur de Maman. Oui, là, sur la chose, l’odeur de Maman… Et l’odeur de la chose, je la connais aussi… Maman la porte sur elle, c’est celle de l’humaine qui la caresse et lui donne à manger… Je me mets à ronronner et me serre contre la fourrure toute douce avec l’odeur de Maman. On m’enveloppe doucement dans quelque chose qui sent Maman, je me réchauffe, je suis bien, et mes petites pattes se mettent à piétiner ce nid si doux. Je me sens emporté, mais je n’ai pas peur. Je sais que je vais retourner chez moi, maintenant.
Et tout à coup, ça y est, on est dedans, à l’abri du monde. Je reconnais les odeurs, c’est ma maison. Et j’entends Maman, elle me cherche. L’humaine s’assoit par terre, Maman saute sur ses genoux et commence à me lécher à grands coups de langue. Puis elle s’installe et moi je me mets contre elle et commence à téter. On est bien, là, avec Maman, à l’abri chez nos humains, au coin du feu. Je m’endors doucement, bercé par les ronronnements de Maman et les douces caresses de notre humaine.
Je n’ai pas besoin du monde.