Participation de JAK
Bagages évanescents
Epuisée par ces 24 heures de vols Wallis Paris--, avec escales, Marie-Sophie pressée de se détendre, n’avait pas remarqué l’aspirateur qui campait, abandonné dans l’antichambre. Aussi, s’affalât- elle de tout son long, sur ses valises au beau milieu du hall d’entrée…
- une négligence de la femme de ménage- pensa-telle, elle était de nature, bienveillante.
N’empêche que cet atterrissage en vol plané forcé lui valut une cheville meurtrie.
Pour redonner du pep à son moral, elle abandonna là ses bagages et gagna le salon. Un peu de glace, sur son articulation et beaucoup dans son whisky, elle rêvassa à ces merveilleuses vacances envolées à tire d’ailes.
L’acerbe sonnerie, du téléphone, la tira sans ménagement de ses songeries.
La vie reprenait son cours…les affaires aussi….
Fini le surfing sur la houle, elle allait dès demain replonger dans celui de l’internet, sur un portail très connu. C’était là son gagne pain ; elle coordonnait en effet des recherches en tout genre ; sa ritournelle habituelle, qui d’ailleurs, lui remplissait bien l’escarcelle,
Cependant, quelques heures restaient encore devant elle, et ce coup de téléphone la dérageait.
Elle faillit ne pas répondre.
Bien lui en pris d’obtempérer à l’appel ; l’agence de voyage, au bout du fil, lui annonçait qu’il y avait erreur dans la restitution des bagages : Une des valises, noire, modèle commun et répandu ne devait pas lui appartenir. Pouvait-elle-vérifier ?
Tout en gardant le téléphone coincé au creux de l’épaule, ce qui eu pour effet d’accentuer ses rides, elle alla jeter un regard sur les valises encore étalées dans le hall.
Elle constata effectivement que l’une d’entres elles, ne portait pas son nom.
Elle, reprit le dialogue en cours et confirma le bien fondé du ‘scoop’ à la standardiste, en précisant qu’elle ferait le nécessaire pour la restitution, puisque l’adresse indiquée n’était pas loin de chez elle.
Oubliant sa cheville, un nom, sans prénom, une adresse, lui suffirent alors pour repartir vers un semblant de prolongation de vacances aventurières …
Appréciant les rencontres inopinées, elle se réjouissait de faire une nouvelle connaissance
Le taxi la déposa au x de la rue des Roses.
Elle sonna en vain, la porte resta close.
Agacée elle reprit l’ascenseur, avec la valise qui commençait à lui peser dans tous les sens du terme. D’autant plus que sa cheville la rappelait à l’ordre en la titillant de plus belle.
Elle regrettait sa sollicitude, mais bah !, on ne se refait pas.
Arrivée au rez-de-chaussée, elle fut promptement assaillie par un groupe de policiers, armés jusqu’aux dents, lui intimant l’ordre de lever les mains, illico- presto !
Interloquée, stupéfiée, son sang ne fit qu’un tour, l’adrénaline l’envahit elle était au bord de l’évanouissement !
Emmenée au poste, dûment menottée, la valise suivit entres les mains d’un policier assermenté.
La jeune femme dû donner, jusque tard dans la nuit, des détails, fournir des alibis….ses méninges furent mises à rude épreuve.
Le commissaire un dénommé Brad SAGEM *, très compréhensif, intuitif, après maints raisonnements, que lui seul pouvait comprendre, la délivra finalement.
La valise avait été « suivie » depuis le départ de Wallis, par un système de reconnaissance à puces. Son propriétaire, soupçonné d’être un trafiquant dangereux était « surveillé » par des Services Internationaux.
Cette étourdie de Marie-Sophie, n’y avait vu que du feu lors de la récupération de son bien.
L’aigrefin de son coté, avait entre les mains un bagage rempli de soutiens-gorge, de slips en dentelles, et autres babioles féminines. Il fut un temps où cela lui aurait plu, mais aujourd’hui, il n’en n’avait que faire, et promptement il était parti récupérer son bien.
Le fidèle Gran DALD *, (mis au parfum par Brad SAGEM), faisait le guet au pied de l’immeuble de Marie Sophie, hypothéquant que le trafiqueur accourrait en priorité à la recherche de ce à quoi il tenait certainement le plus au monde, ce qu’il advint évidemment, les enquêteurs de ce commissariat étant au summum de la perfection divinatoire.
L’affaire fut aussi vite bouclée qu’une valoche.
Cependant Brad SAGEM, qui appréciait les jolies femmes, entama un brin de causette supplémentaire avec Marie-Sophie.
Mais la suite fut dissimulée aux yeux de ses collègues…..
De ses vacances, Marie-Sophie gardera un étonnant souvenir, qu’elle pourra commenter lors des papotages avec ses copines, au salon de thé le plus huppé de l’arrondissement : elle connait maintenant tout les arcanes d’un commissariat !
Du jamais vu de près dans son monde !
*noms arrangés de célèbres policiers d’une non-moins célèbre auteure de romans policiers