Participation de rsylvie
Balade au Vair.
La fleur au fusil, la fine équipe avance à grand pas.
Tout joyeux à l’idée du programme de la journée, les garçons chantent à tue tête :
« dans la troupe ya pas d’jambe de bois,
Ya des nouilles mais ça n’ se voit pas.
La meilleure façon d’marcher
C’est encore la notre,
C’est de mettre un pied d’vant l’autre
Et de r’commencer ….. dans la troupe ya pas,,, M E R D E lance petit Pierre, j’ai oublié les vers » !
-« quoi ! t’as oubliél’appâts ! Mais comment qu’on va faire », s’inquiète Marcel, le plus âgé de tous.
…. 1 p’tit pouce qui marche
2 p’tits pouces qui marchent et ça suffit pour être heureux
1 p’tit pied qui marche
2 p’tits pieds qui marchent et ça suffit pour être heureux…..
-« Merde, chié…. comment qu’on va faire, reprend grand Jules,
Parc’que sans appâts c’est vach’ment dure d’attraper qu’et-chose »
…..
-« Oué, c’est trop dure », repris machinalement petit Pierre.
Le soleil, qui ne semblait pas vouloir entendre
la sonnerie du réveil matin, s’étirait langoureusement
sur un ciel de lit bleuté aux couleurs chatoyantes du jour qui se lève.
La petite troupe continuait son chemin comme si de rien.
…. Elle est passée par ici, coucou
Elle repassera par là….
-« regardez, on arrive presque », s’écrie petit Pierre impatient
de taquiner les poissons d’argent de la Mare à Sorel.
-« Hé l’gamin, t’es bien pressé. Faudra pourtant attendre, car
Y a une tuile, on n’a pas d’quoi les attirer dans nos filets.
Va falloir ruser petit » lui répondit Marcel
-« Oué, va falloir ruser », renchérit grand Jules.
Arrivés à l’entrée du champ, les uns s’agenouillent d’autres enjambent la barrière.
Puis, la petite troupe se s’épare et chacun rejoint
mécaniquement son emplacement coutumier.
Hors cette fois-ci rien ne va. Marcel a la mine renfrognée des mauvais jours.
Armés de patiente, les gamins attendent….. attendent.
Jetant à la dérobée un regard vers l’ainé de tous, car ils sont certains.
Marcel va trouver une solution. Seulement celui-ci n’a pas d’idée.
Rien, rien….. rien
….promenons nous dans les bois,
pendant que le loup n’y est pas.
Si l’idée y est, elle y restera.
Mais comme il n’en a pas, elle n’y reste pas …
Soudain petit Paul, du haut de ses 5 ans, ankylosé
par la longue attente, pousse un cri de douleur, des crampes
dans les jambes. Oubliant qu’il est en équilibre précaire
sur un rocher glissant, se tord dans tous les sens. Et
se retrouve avant même d’avoir eu le temps de le dire,
le nez dans les roseaux et le cul dans l’eau.
Aussi vite tombé, aussi vite relevé par grand Jules accouru à son secours.
-« et ben p’tit gars, faut pas gigoter de la sorte », s’esclaffe
l’adolescent tout mouillé à son tour.
….Une souris verte, qui courait dans l’herbe,
Je l’attrape par la queue, je la montre à ces messieurs.
Ces messieurs me disent, trempez-la dans l’eau,
Trempez-la dans l’huile, ça fera un escargot tout chaud….
-« Mais qu’est-ce-t’as encore à gesticuler de la sorte », demande Grand Jules.
Plongeant la main dans son pantalon, petit Pierre en retire
une grenouille aussi effrayée que lui.
-« ha ha ha » s’écrient tous en cœur le restant de la troupe.
Plié de rire devant la mine déconfite du petit, Marcel s’écrie :
-« c’est pas le tout de taquiner la rainette, mais
faudrait pas que le héro du jour attrape un rhume de fesses.
Rentrons ».
… Il était un petit homme, pirouette, cacahouète
Il était un petit homme, tout mouillé, pirouette, cacahouète.
Mon histoire est terminée, mais je peux vous la recommencer
Je peux vous la recommencer.
Bien à vous,
rsylvie
pirouette, cacahouète.